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Actualités - OPINION

Virage sur l’aile

Voici venu le temps des couturiers. Dans une économie en capilotade, s’il y a bien un corps de métier qui va très vite rouler sur l’or, ce sera certainement celui des tailleurs pour hommes. Logique : plus l’étau international se resserre autour des caciques calcifiés du pouvoir, plus les vestes qui se retournent craquent sous toutes les coutures. Premier à virer sa cuti avec élégance, le Bteghrinator. Un revenant, qui a déboulé sa rage au milieu des ruines fumantes du quartier industriel de Sid el-Bauchrieh. Le numéro était impeccable : décollage express par une condamnation à tout berzingue de la bombinothérapie, puis atterrissage en douceur avec appel à pognon pour dédommager les sinistrés, enfin admirable rétablissement de posture pour dénoncer les « forces de l’ombre ». Chapeau, l’artiste ! Aux prochaines élections, celui qu’on appelle le « Seigneur des panneaux » pourra croiser le fer tranquille avec son frangin. Il y aura bientôt des repas de famille animés chez les Murr. Mais place au maître de la culbute, Karim le Phalango. Lui a enfin trouvé l’axe de la girouette. Homme caoutchouc par excellence et champion toutes catégories des derviches tourneurs, il vient d’opérer un spectaculaire virage sur l’aile à 180 degrés. Après nous avoir bourré le mou pendant des années sur la concomitance des dossiers et les impératifs stratégiques pour rallonger Émile 1er, le Ponce Pilate à lunettes a brusquement découvert qu’il n’avait rien à cirer des erreurs du régime et que, de toute façon, ce n’était pas son passage fugace dans un ministère secondaire qui allait améliorer le système solaire. Faux-derche, va ! Encore un peu, il nous raconterait que le pensionnaire de Baabda l’avait juste embauché pour faire des ménages. Bref, Karim est un homme aux sincérités successives. Conclusion : s’il est vrai que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, alors notre classe politique, à la vitesse où elle négocie ses virages, doit être supérieurement brillante. Gaby NASR
Voici venu le temps des couturiers. Dans une économie en
capilotade, s’il y a bien un corps de métier qui va très vite
rouler sur l’or, ce sera certainement celui des tailleurs pour hommes. Logique : plus l’étau international se resserre
autour des caciques calcifiés du pouvoir, plus les vestes qui se retournent craquent sous toutes les coutures.
Premier à virer sa cuti avec...