PÉDOPHILIE Le cardinal Ratzinger dénonce les « souillures dans l’Église »

Le cardinal allemand Joseph Ratzinger s’en est pris hier aux « souillures dans l’Église », allusion aux affaires de pédophilie qui ont secoué plusieurs églises occidentales. Ce texte de méditation pour le chemin de croix dont la dureté de ton a été relevée par les vaticanistes. Le prélat compare l’Église à « une barque prête à couler ». Le cardinal Ratzinger, 77 ans, considéré comme l’idéologue du Vatican, cité comme un possible successeur de Jean-Paul II, a été chargé cette année par le pape de rédiger les méditations spirituelles durant le chemin de croix du vendredi saint à Rome. Le chemin de croix commémore pour les chrétiens le supplice du Christ et les méditations qui l’accompagnent sont l’occasion de mettre en lumière les « péchés » des hommes qu’il est venu prendre en charge par son sacrifice. Parmi les maux de l’époque, le cardinal Ratzinger dénonce une transformation de l’homme « en une sorte de marchandise, pouvant s’acheter et se vendre, tel un réservoir de matériaux pour nos expérimentations, grâce auxquelles nous espérons vaincre la mort par nous-mêmes, alors qu’en vérité, nous ne faisons rien d’autre qu’humilier toujours plus profondément la dignité de l’homme ». Il s’en prend également à la perte de la foi produisant un « nouveau paganisme ». « Les chrétiens, en se détournant de la foi, ont abandonné le Seigneur : les grandes idéologies, comme la banalisation de l’homme qui ne croit plus à rien et qui se laisse simplement aller, ont construit un nouveau paganisme, un paganisme plus mauvais, qui, en voulant mettre définitivement Dieu à part, a fini par se débarrasser de l’homme », a-t-il estimé.