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Actualités - CHRONOLOGIE

Le maître du Kremlin confronté également à une série de problèmes intérieurs Malgré les revers dans les ex-républiques satellites, Poutine reste le favori des Russes

Cinq ans après son élection à la présidence russe, Vladimir Poutine, confronté à des déconvenues dans l’ex-URSS, à l’enlisement du conflit tchétchène et à l’impopularité de réformes par ailleurs hésitantes, a perdu l’aura de son premier mandat, mais deux Russes sur trois fondent toujours en lui leurs espoirs. Élu le 26 mars 2000 dès le premier tour avec plus de 52 % des voix, l’ancien agent du KGB soviétique avait séduit ses compatriotes par l’idée d’un État fort après les années troubles de son prédécesseur Boris Eltsine. Il avait lancé une nouvelle guerre en Tchétchénie pour venger l’affront d’un premier conflit perdu en 1996 par l’armée russe, promis une « dictature de la loi » à une population fatiguée de la criminalité, de l’arbitraire et de la corruption, engagé son pays dans un « partenariat » sans précédent avec les Occidentaux et promis des réformes efficaces pour « le bien de la population ». Mais, depuis, « la gloire est passée », relevait en une cette semaine l’édition russe de l’hebdomadaire Newsweek. Cinq ans de guerre en Tchétchénie et des milliers de morts tant militaires que civils ont débouché sur l’enlisement du conflit dans une guérilla sans fin, qui menace d’embraser le Caucase entier. Le conflit s’est projeté en Russie même, avec des actes terroristes de plus en plus douloureux qui ont rappelé les Russes au souvenir d’une guerre pratiquement occultée par les télévisions nationales. Les sondages montrent d’ailleurs que la population est majoritairement favorable à une issue négociée du conflit. Mais l’élimination au début du mois du leader indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov, considéré comme un modéré, n’a fait que renforcer l’aile la plus radicale des rebelles. Poutine a justifié par la menace terroriste – après la terrible prise d’otages de Beslan en septembre dernier – une réforme politique vouée à renforcer le pouvoir central en supprimant notamment l’élection au suffrage universel des gouverneurs de région, désormais nommés par le Kremlin. Un resserrement, doublé de la soumission des médias et d’une application dénoncée comme à tout le moins sélective de la « dictature de la loi » dans l’affaire Ioukos, qui a valu au président russe l’affront d’une « leçon de démocratie » de la part de son « ami » George W. Bush lors du dernier sommet russo-américain à Bratislava. L’ancien agent du KGB, 52 ans, avait déjà dû encaisser, successivement fin 2003 en Géorgie puis un an après en Ukraine, le soutien ouvert des Occidentaux à des « révolutions pacifiques » qui ont amené au pouvoir dans ces anciennes républiques soviétiques des leaders orientés vers l’Europe et l’Otan. À l’intérieur, Vladimir Poutine a en outre été confronté au début de l’année à sa première fronde populaire, avec des manifestations dans toute la Russie contre une réforme qui supprimait les avantages sociaux hérités de l’époque soviétique. La popularité du président, qui frôlait souvent les 80 % ces cinq dernières années, est tombée dernièrement à 65 %, le chiffre le plus bas depuis 2000 mais qui continue de le situer très loin devant toute autre personnalité du pays, observe l’institut de sondages Levada.

Cinq ans après son élection à la présidence russe, Vladimir Poutine, confronté à des déconvenues dans l’ex-URSS, à l’enlisement du conflit tchétchène et à l’impopularité de réformes par ailleurs hésitantes, a perdu l’aura de son premier mandat, mais deux Russes sur trois fondent toujours en lui leurs espoirs.
Élu le 26 mars 2000 dès le premier tour avec plus de 52 % des...