Les atermoiements de Karamé sont « intentionnels », affirme Harb Sfeir : La priorité va à un gouvernement neutre

Rentré mardi de New York, le cardinal Nasrallah Sfeir n’a pas tardé à se replonger dans les dédales de la politique interne et en particulier de la formation d’un nouveau gouvernement. Le chef de l’Église maronite a notamment reçu hier, tour à tour, les députés Boutros Harb et Farès Boueiz, ainsi que les ministres Karam Karam et Youssef Salamé. Le patriarche Sfeir souhaite accorder la priorité à la formation d’un « gouvernement neutre capable de superviser les élections législatives ». « À la lumière des résultats des élections, a-t-il dit, un nouveau gouvernement sera formé qui conduirait le Liban vers de nouveaux horizons. » En quittant Bkerké, le député de Batroun, M. Boutros Harb, a déclaré craindre l’existence d’une « décision secrète » visant à faire obstacle à la formation d’un gouvernement capable de superviser le déroulement des élections, ce qui reviendrait à proroger le mandat de l’Assemblée nationale actuelle. Un gouvernement à la fois neutre et d’union M. Harb estime qu’il n’est pas impossible de former un gouvernement qui soit, tout à la fois, neutre et d’union nationale, c’est-à-dire composé de personnalités représentatives non candidates aux élections législatives. M. Harb a dénoncé le discours de ceux qui affirment qu’en l’absence d’un gouvernement, l’Assemblée nationale ne peut légiférer ou superviser des élections législatives. « La capacité de légiférer ne disparaît pas avec la démission du gouvernement, a-t-il affirmé. Pour M. Harb, les atermoiements de M. Omar Karamé « sont intentionnels » et « vont de pair avec la déstabilisation sécuritaire et les efforts pour semer la discorde ». Pour sa part, le ministre d’État démissionnaire Youssef Salamé voit dans les derniers attentats à Jdeidé et Kaslik, et dont les effets s’ajoutent aux destructions qui ont affecté la zone des hôtels, sur le front de mer, une volonté de porter atteinte à l’économie libanaise. Enfin, interrogé par les journalistes, M. Boueiz a affirmé que la meilleure réponse des Libanais aux attentats qui les visent est de resserrer leurs rangs. Selon lui, les attentats « sont un message à l’intifada de l’indépendance visant à monter les communautés libanaises les unes contre les autres ».