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Des intellectuels chiites protestent contre l’amalgame communautariste

«Quelle est la position des chiites dans la confrontation actuelle ? ». Sous ce titre, un groupe de penseurs et d’intellectuels chiites a publié une longue analyse contestant la confusion qui impose aux Libanais, et dans leur cas aux Libanais appartenant à la communauté chiite, d’être assimilés non pas vraiment à leurs communautés respectives, mais à des formations dominantes s’arrogeant le droit de parler au nom de leur communauté. Ils y voient l’un des effets pernicieux d’une vision confessionnelle de la vie publique, aux antipodes de la liberté individuelle reconnue par les lois, comme de l’appartenance religieuse à une communauté donnée. « Les signataires de ce texte ne s’expriment pas au nom des chiites, et ne reconnaissent ni n’acceptent que d’autres agissent ainsi, affirme le texte du communiqué. Tout en appartenant nominalement à une communauté, en l’occurrence la communauté chiite, comme tous les Libanais qui relèvent d’une communauté, ce qui les pousse à publier ce communiqué, c’est leur identité libanaise, qui leur octroie les droits et les devoirs de tout citoyen. » « Quelle est la position des chiites dans la confrontation actuelle ? Telle que posée, précise le communiqué, la question induit une réponse qui débouche sur la confusion. Ceux qui appartiennent à la communauté chiite n’ont pas une position unifiée qui les caractérise, ni dans la crise actuelle ni dans d’autres. Leur cas ne diffère pas de la situation d’autres Libanais dans le même cas. La question, ici, est celle du confessionnalisme et, en premier lieu, de la vision confessionnelle. La grande faille d’une telle vision est une généralisation abusive, en fonction d’une estimation basée sur le nombre de personnes prenant telle ou telle position. Le nombre, sur ce plan, n’accorde pas le droit de représenter la communauté. La logique, dans cette vision des choses, n’est pas celle des formations politiques ou autres, qui reposent sur la libre adhésion individuelle (...) Dans la vision confessionnelle des choses, les faits sont dénaturés et la responsabilité individuelle se dissout, alors même que les religions consacrent cette liberté, que les lois ne font qu’objectiver. » Le communiqué s’achève sur l’affirmation de certains principes : celui de la liberté de tous et de chaque Libanais, celui de leur égalité absolue en droits et en devoirs, étant entendu que le « privilège » ne peut tenir lieu de « garantie », l’indépendance à l’égard aussi bien des frères que des amis ou des ennemis. C’est sur ces principes que doivent dialoguer les Libanais, en s’efforçant de mettre en application l’accord de Taëf, dont le fleuron devrait être une loi électorale respectant l’esprit de ces valeurs. Les signataires du communiqué sont : Jamil Mroué (journaliste), Jawdat Fakhreddine (poète), Hussein Zeineddine (professeur d’université), Talal Husseini (écrivain), Mohammed Matar (avocat), Nasser el-Khalil (avocat), Haytham el-Amine (professeur d’université) et Youssef Zein (homme d’affaires).

«Quelle est la position des chiites dans la confrontation actuelle ? ». Sous ce titre, un groupe de penseurs et d’intellectuels chiites a publié une longue analyse contestant la confusion qui impose aux Libanais, et dans leur cas aux Libanais appartenant à la communauté chiite, d’être assimilés non pas vraiment à leurs communautés respectives, mais à des formations dominantes...