Rechercher
Rechercher

Actualités

Le chef du PSP rencontre Moubarak au Caire avant de rentrer à Beyrouth Joumblatt : Priorité aux élections, le départ de Lahoud attendra

Après avoir lancé, durant près de trois semaines, des appels à la démission et à la « chute » du président de la République, Émile Lahoud, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a estimé hier que le départ du chef de l’État « n’est pas une priorité ». M. Joumblatt, qui a été reçu au Caire par le président égyptien Hosni Moubarak avant de rentrer à Beyrouth, a tenu une conférence de presse dans la capitale égyptienne à l’issue de la rencontre. « Le président Moubarak est attaché aux revendications du peuple libanais en faveur de l’indépendance, de la souveraineté et des relations fraternelles avec la Syrie », a indiqué le leader progressiste. Interrogé par des journalistes au Caire sur la question d’une démission du président Lahoud, le chef du PSP a affirmé que « ce n’est pas une priorité à l’heure actuelle ». « La priorité doit être donnée aux élections et à un calendrier précis pour le retrait des troupes syriennes. Puis, après les législatives, nous verrons ce qui va advenir de M. Lahoud », a-t-il indiqué. Le député du Chouf a par ailleurs indiqué que la question du désarmement du Hezbollah était une « affaire entre Libanais », qui sera abordée « après le retrait syrien » et « qui n’est pas sujette à discussion pour l’instant ». « La Syrie ne pourra pas échapper à la légalité internationale. Nous ne voulons pas être les ennemis de la Syrie, mais la situation ne peut pas rester en l’état » au Liban, a ajouté M. Joumblatt, qui a affirmé que « le président Moubarak a insisté sur la nécessité pour la Syrie de respecter la légalité internationale ». M. Joumblatt a en outre souligné que les revendications actuelles de l’opposition libanaise concernent « l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, la tenue des élections et l’application de la légalité internationale » pour le retrait des troupes syriennes du Liban. « L’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri constitue la première étape qui doit précéder les élections », a-t-il indiqué, estimant que « le cabinet actuel est démissionnaire, mais peut pourtant appeler les instances électorales à tenir des élections ». « Retarder l’appel à la tenue du scrutin peut conduire à une impasse dangereuse », a noté M. Joumblatt. « Le gouvernement doit nécessairement appeler à la tenue des législatives. Le président Karamé peut former un nouveau cabinet et organiser des élections. Si celles-ci n’ont pas lieu, la crise va se prolonger », a-t-il souligné. « Je pense que le peuple libanais, qui a prouvé sa capacité de s’unir, qui s’est uni, qui a toujours été uni et qui a renforcé son unité, est capable de se gouverner lui-même », a-t-il assuré. Le chef du PSP, qui s’exprimait en anglais, a par ailleurs mis en garde les « moukhabarate contre toute manipulation de la sécurité comme ce fut le cas lors de l’explosion de la voiture piégée » de New Jdeidé. « Il vaut mieux qu’ils restent calmes », a-t-il averti. « Après les élections, il y aura un gouvernement d’entente nationale, nous épurerons les services de renseignements et ils deviendront libanais », a ajouté Walid Joumblatt, avant de rejeter à nouveau tout dialogue avec certains membres du gouvernement démissionnaire, qu’il n’a pas nommés. « Nous dialoguerons avec le Hezbollah, qui constitue un phénomène libanais, et nous dialoguerons avec sayyed Hassan Nasrallah hors du cadre de Aïn el-Tiné, mais nous ne pouvons dialoguer avec une équipe qui faisait partie du gouvernement, qui a démissionné et que nous accusons de trahison et de négligence », a affirmé M. Joumblatt, avant d’accuser les services d’avoir escamoté les éléments de l’enquête. « Ils ont commis des erreurs flagrantes, et les instances internationales vont leur dire qu’ils doivent assumer la responsabilité d’avoir escamoté les éléments du crime », a-t-il ajouté, précisant qu’il « a des informations dans ce sens ». La visite de M. Joumblatt au Caire intervient à la veille du départ de M. Moubarak à Alger pour participer au sommet arabe qui a fait figurer à son menu l’examen de la crise syro-libanaise. Après le sommet d’Alger, M. Moubarak doit se rendre à Paris jeudi pour discuter avec son homologue français Jacques Chirac, également, de la crise au Liban.
Après avoir lancé, durant près de trois semaines, des appels à la démission et à la « chute » du président de la République, Émile Lahoud, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a estimé hier que le départ du chef de l’État « n’est pas une priorité ».
M. Joumblatt, qui a été reçu au Caire par le président égyptien Hosni Moubarak avant de rentrer à Beyrouth, a tenu une...