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Actualités - OPINION

Un élément capital, le facteur temps

Le temps joue-t-il en faveur de l’opposition ou du camp loyaliste ? Important sur le plan politique, ce facteur est essentiel dans le domaine économique, qui s’en va à vau-l’eau. La crise sociale, de subsistance, est aiguë et le pays risque une explosion si les tensions devaient se prolonger, en l’absence d’une autorité centrale effective. C’est d’ailleurs là un argument dont les loyalistes tentent de se servir. Ils affirment en effet que, devant la dégradation de la situation socio-économique, le pouvoir ne peut pas rester indéfiniment les bras croisés face à l’agitation de rue orchestrée par l’opposition. Ils ajoutent qu’on ne doit plus tolérer le sit-in permanent organisé place des Martyrs. Pour eux, la date limite se situe au quarantième du décès du président Rafic Hariri, la semaine prochaine. Ils répètent que si l’on ne parvient pas à former un cabinet d’union nationale, l’opposition serait tenue pour responsable des dégâts qu’occasionnerait la mise en place d’un gouvernement d’une autre nature. À les en croire, c’est leur camp qui va remporter les élections du printemps. Parce que l’opposition, disent-ils, a perdu, avec la disparition du président Hariri, un atout majeur. Et ne devrait l’emporter qu’au Mont-Liban, leur laissant Beyrouth. Pour les mêmes sources, un éventuel report du scrutin serait également à leur avantage. Dans ce sens que la vague de colère populaire provoquée par l’assassinat du président Hariri se sera calmée et que l’opposition, à leurs dires, ne pourra plus l’exploiter comme elle le fait encore aujourd’hui. Ces cadres croient savoir que la Rencontre de Aïn el-Tiné, jusque-là sur la défensive, compte passer à la contre-offensive si l’opposition refuse de mettre de l’eau dans son vin. Précisant que le camp du pouvoir pourrait prochainement décider de mobiliser à plein les masses qu’il contrôle et qu’actuellement il réfrène, puisqu’il a suspendu le programme de manifs annoncé à Nabatiyeh la semaine dernière. En face, où l’on pense avoir le vent en poupe, on répète, assez placidement, avec confiance en somme, que l’opposition n’a qu’à tendre le bras pour cueillir le fruit du pouvoir, maintenant mûri. Les opposants se disent sûrs de gagner les élections. Après quoi, il serait mis un terme au mandat prorogé du régime. La nouvelle Chambre, qu’ils contrôleraient, élirait un autre président qui superviserait la réalisation, tant attendue, de l’entente nationale bien comprise. À travers un gouvernement d’union authentique, échappant à la tutelle étrangère. En ouvrant une page différente, transparente, de relations sainement privilégiées avec la Syrie, dans le respect mutuel de l’indépendance et de la souveraineté. Émile KHOURY
Le temps joue-t-il en faveur de l’opposition ou du camp loyaliste ? Important sur le plan politique, ce facteur est essentiel dans le domaine économique, qui s’en va à vau-l’eau. La crise sociale, de subsistance, est aiguë et le pays risque une explosion si les tensions devaient se prolonger, en l’absence d’une autorité centrale effective.
C’est d’ailleurs là un argument dont...