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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Halim Jurdak à la galerie Janine Rubeiz La soutenable légèreté du fil de fer (photos)

À la galerie Janine Rubeiz, Halim Jurdak a hissé le fer au rang des matériaux nobles, de ceux dont on fait des œuvres d’art. De ces morceaux de métal ou de tôles martelées qu’il tord, transperce, assemble, boulonne et soude, surgissent des sculptures, des constructions qui défient l’équilibre entre poids du matériau et légèreté des volumes, surfaces anguleuses et lignes projetées dans l’espace comme de mystérieuses calligraphies. Avec cette exposition, l’on découvre que la sculpture est bien plus que la simple représentation de la réalité. Et l’on apprend également qu’un artiste, après avoir manipulé et touché à presque toutes les matières et les figurations, peut parfaitement se permettre de retourner à une activité que les enfants affectionnent particulièrement. Tordre, lisser, assembler le fil de fer. Jurdak n’a peut-être pas inventé le fil à couper la sculpture, mais cette retombée en enfance lui sied admirablement. Né au Liban en 1927, Halim Jurdak étudie à l’Académie libanaise des beaux-arts (Alba), avant de suivre les cours de l’École nationale supérieure des beaux-arts et de l’Académie de la Grande Chaumière, à Paris. Durant cette période, il fréquente l’atelier d’André Lhote et voyage à travers toute l’Europe, prenant part à d’importantes expositions collectives. De retour au Liban en 1966, il enseigne la peinture et la gravure à l’Université libanaise, puis à l’Alba. Il est présent lors de nombreuses manifestations artistiques en Europe, en Amérique et surtout dans les pays arabes. Halim Jurdak remporte le premier prix de gravure de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1961 et une mention honorable à la Biennale d’Alexandrie en 1969. Ses œuvres peuvent être admirées notamment au musée Sursock de Beyrouth, au Centre d’art de Saddam à Bagdad et au Musée d’art graphique du Caire. «Des fils et des formes », c’est sous ce titre qu’il présente cette collection de sculptures qui, à force de légèreté, de fluidité et de transparence, a l’air de tenir à un fil. Un fil de fer, ornementé de pampilles colorées, de pierres, de perles, de nacres... Mais aussi d’un noyau de pêche ou d’une «kharzé zar’a», pour éloigner le mauvais œil. Quelle belle manière pour l’artiste de diffuser son art en le rendant ainsi portatif. Ces sculptures-bijoux, objets de plaisir mais aussi de désir et de convoitise, sont visibles jusqu’au 30 mars. M.G.H.

À la galerie Janine Rubeiz, Halim Jurdak a hissé le fer au rang des matériaux nobles, de ceux dont on fait des œuvres d’art. De ces morceaux de métal ou de tôles martelées qu’il tord, transperce, assemble, boulonne et soude, surgissent des sculptures, des constructions qui défient l’équilibre entre poids du matériau et légèreté des volumes, surfaces anguleuses et lignes...