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Actualités - OPINION

Ce qu’ils en pensent GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE

Les manifestations ont eu beau montrer les forces sur le terrain, elles ne peuvent pas remplacer les institutions. C’est pourquoi, tout en étant conscient de l’impressionnant déploiement populaire, le président du Conseil fraîchement nommé, Omar Karamé, a mené, hier, des consultations parlementaires pour tenter de former un gouvernement d’union nationale, comme il l’avait promis lors de sa désignation. Si la plupart des députés loyalistes ont opté pour cette formule, la voix de l’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, s’est distinguée du lot. M. Husseini a préféré parler d’un gouvernement capable de surmonter les obstacles. Essayant toujours de rester au-dessus de la mêlée et d’éviter les polémiques, Hussein Husseini est actuellement avare en déclarations. Nous lui avons malgré tout demandé de préciser sa pensée. Hussein Husseini, député et ancien président de la Chambre Q : En réclamant un gouvernement capable de surmonter les obstacles, êtes-vous en train de dire qu’un gouvernement d’union nationale est impossible ? R : « Je pense surtout qu’à l’heure actuelle, il est plus utile de former un gouvernement capable de remplir des missions très précises. Le pays traverse une période très difficile et le vide constitutionnel n’est dans l’intérêt de personne. Il faut donc un gouvernement doté d’une grande crédibilité populaire, afin de mener à bien trois missions : d’abord donner à l’enquête sur l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri l’importance qu’elle mérite. Le gouvernement doit être en mesure de rassurer les gens sur le sérieux de l’enquête. D’autant qu’il s’agit là d’une revendication qui fait l’unanimité au sein de la population et des différentes parties politiques. Ensuite, le gouvernement doit préparer une loi électorale conforme aux dispositions de la Constitution. » Q : Le projet de loi a déjà été présenté au Parlement. Le gouvernement n’a plus rien à voir sur ce plan... R : « Allons donc ! Soyons sérieux. Si on veut réellement l’application de l’accord de Taëf, et apparemment ce point aussi fait l’unanimité auprès des Libanais, il faut donc élaborer une loi conforme aux dispositions de cet accord. Enfin, la troisième mission du gouvernement est d’organiser et de superviser les élections législatives, dans le cadre de la réédification des institutions étatiques libanaises. À moins qu’on ne veuille le faire par le biais d’un coup d’État. Or, pour l’instant, tout le monde dit vouloir respecter les institutions. » Q : Mais s’il s’avérait impossible de former un gouvernement, le Parlement serait réduit à proroger son mandat, comme il l’a déjà fait. R : « Il faut un gouvernement pour une telle démarche, ou, en tout cas, il faut prouver qu’un cas de force majeure empêche la tenue d’élections et nécessite une telle prorogation. Il vaut mieux ne pas en arriver là. » Q : Avez-vous le sentiment que des deux côtés, les responsables sont prisonniers de leurs rues respectives ? R : « On ne peut pas laisser la place au seul langage de l’affectivité. Un vrai responsable fait l’intérêt de ceux dont il a la responsabilité et ne se contente pas d’aligner ses positions sur les leurs. » Hani Safa, étudiant en droit Q : Pensez-vous qu’un gouvernement d’union nationale soit possible et qu’il soit une bonne formule à l’heure actuelle ? R : « Sincèrement, je ne le crois pas. L’idée aurait pu être efficace il y a quelques mois. Mais aujourd’hui, les choses ont été trop loin. Je ne vois pas comment on pourrait réunir toutes les parties dans un même gouvernement. D’ailleurs, pour tout vous dire, je ne vois pas d’issue à la situation actuelle. Tout le monde me paraît être dans l’impasse. » Scarlett HADDAD
Les manifestations ont eu beau montrer les forces sur le terrain, elles ne peuvent pas remplacer les institutions. C’est pourquoi, tout en étant conscient de l’impressionnant déploiement populaire, le président du Conseil fraîchement nommé, Omar Karamé, a mené, hier, des consultations parlementaires pour tenter de former un gouvernement d’union nationale, comme il...