Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Festival Al-Bustan- Ce soir et demain soir, en première mondiale «Hamlet», par Dylan Lowthian: normal dans un monde grotesque(photos)

Hamlet : sans doute l’une des pièces de Shakespeare les plus célèbres et les plus jouées à travers le monde. Avec un texte éternel, qui n’a pas semblé effrayer l’Anglais Dylan Lowthian, sorti de l’École Jacques Lecoq en 2000, avant de créer sa propre compagnie l’année suivante. « Étudier à Oxford, c’est essentiellement développer l’aspect intellectuel, commentait-il hier matin, interrompant ses répétitions avec ses huit acteurs. J’avais envie de me rapprocher d’un style qui n’oublie pas le physique, et c’est ce que j’ai fait à Jacques Lecoq. J’ai passé les deux premiers trimestres de ma formation à jouer sans un mot, par le biais du corps et du mime.» Intéressé par les textes dramaturgiques modernes, Dylan Lowthian, par le biais de Mozart ou d’auteurs contemporains anglais, s’est aussi acoquiné avec l’opéra. «Dans cette catégorie de spectacles, toutes les indications possibles sont données, tant dans la partition que dans le livret. C’est ce que j’essaie d’appliquer au théâtre. Car la difficulté, c’est d’y trouver le bon rythme.» À commencer, d’ailleurs, par le rythme temporel. La version complète d’Hamlet est de quatre heures et demie. Dylan Lowthian l’a réduite à moins de deux heures. «J’ai eu besoin d’un bon mois pour présenter aux comédiens ma version de la pièce, explique-t-il. Nous l’avons finalisée ensemble, avec de nombreuses corrections, au bout de six semaines.» Échos de langage Dans cette «grande responsabilité» que représente la mise en scène d’Hamlet, le metteur en scène a choisi de tirer profit de la «très grande versatilité de la poésie de Shakespeare». En effet, il convient de préciser que la pièce sera présentée ce soir et demain soir sans traduction simultanée. «Nous avons pris beaucoup de libertés avec la poésie shakespearienne, construite comme une partition d’opéra, avec des échos. Je suis impressionné par les échos de langage présents dans Hamlet.» À partir de deux découvertes, les peintures de l’époque élisabéthaine et l’étymologie du mot «antique» employé en anglais: «“Antique” pouvait aussi porter la signification de “grotesque”, explique-t-il. Tandis que les costumes portés à l’époque m’ont semblé appuyer cet aspect de bouffonnerie, avec ces manches énormes, ces corsages rembourrés et ces collerettes très larges.» En ajoutant à cela le constant espionnage dont fait l’objet la cour royale en général et Hamlet en particulier, «avec ces corridors, ces portes dérobées où il est constamment entendu», la version présentée par Dylan Lowthian montre le prince comme «un être normal dans un monde grotesque». Autre difficulté: le rôle d’Ophélie. «Son rôle est assez étroit. Nous avons voulu la présenter comme ayant connu Hamlet dans un délai moins court que celui qui est suggéré et donc lui donner un peu plus de place pour respirer.» Le monde grotesque d’Hamlet selon Dylan Lowthian sera présenté ce soir et demain, avant d’être monté, le 28 mars, au théâtre Cockpit de Londres. Diala GEMAYEL

Hamlet : sans doute l’une des pièces de Shakespeare les plus célèbres et les plus jouées à travers le monde. Avec un texte éternel, qui n’a pas semblé effrayer l’Anglais Dylan Lowthian, sorti de l’École Jacques Lecoq en 2000, avant de créer sa propre compagnie l’année suivante. « Étudier à Oxford, c’est essentiellement développer l’aspect intellectuel, commentait-il...