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Le chef de l’État assure que la situation est « sous contrôle » sur le plan de la sécurité Lahoud met en garde contre « une catastrophe » si les manifestations continuent « Nous sommes contre la 1559 et contre le désarmement du Hezbollah »

Au cours d’une rencontre samedi avec les membres du conseil des rédacteurs, le président Émile Lahoud a pris position sur une série de questions d’actualité qu’il s’était abstenu de commenter au cours des dernières semaines. Il a ainsi mis en garde contre une « catastrophe » si les manifestations se poursuivent, soulignant la gravité de la conjoncture actuelle. Dans le même temps, il a assuré que la situation sur le plan de la sécurité est « bien contrôlée », avant d’appeler l’opposition à prendre part au gouvernement et d’annoncer « les priorités du pouvoir pour la prochaine étape », la principale étant l’identification des auteurs de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. « Si les manifestations continuent ça et là, il suffira à celui-là même qui a commis cette vilenie de lancer une grenade. Qu’en sera-t-il alors de nos enfants ? » a lancé M. Lahoud en recevant la délégation, conduite par M. Melhem Karam. « S’ils veulent continuer (à manifester), tout incident mineur mènera à la catastrophe », a-t-il insisté. « Le Liban n’est ni la Géorgie ni l’Ukraine. Nous avons vécu 17 ans de guerre (...), et il y a de nouveau des craintes de dérapages, mais nous n’allons pas laisser faire », a ajouté le président, tout en se prononçant en faveur de la liberté d’expression et en insistant sur le maintien de la stabilité au double plan sécuritaire et monétaire. « Nous ne laisserons personne ébranler la sécurité », a-t-il promis avant d’affirmer : « Nous refusons que le Liban opère un retour en arrière. Aussi, définissons-nous trois priorités pour la prochaine étape : identifier les auteurs de l’assassinat du président Hariri, grâce à l’action des experts internationaux, organiser des élections régulières et mettre en application l’accord de Taëf dans son intégralité. » Le président a ainsi fait siennes les exigences de l’opposition qu’il a accusée, indirectement, d’avoir « jugé le dialogue inutile puisqu’“ils” ont trouvé un appui à l’étranger, notamment auprès de la France et des États-Unis », et de « compter sur l’application de la 1559 pour obtenir un retournement de la situation » en leur faveur. Selon lui, si le souci de tous est d’identifier les auteurs de l’assassinat de Hariri, c’est parce que « l’objectif de cette vilenie est de susciter une discorde dans le pays ». Les assassins « peuvent ne pas s’arrêter à ce stade. Si les circonstances de l’attentat ne sont pas élucidées et si leurs auteurs ne sont pas arrêtés, ce genre de crime pourra se répéter, surtout qu’une tentative d’attentat avait auparavant visé le député Marwan Hamadé », a poursuivi le président, soulignant la coopération de l’État avec la mission d’enquête de l’Onu. Le chef de l’État a promis que toute personne ayant fait preuve de négligence sera sanctionnée, « mais dans le cadre des institutions », lorsque les résultats de l’enquête seront connus, avant d’appeler l’opposition à prendre part au gouvernement et à réclamer le départ des chefs des services de sécurité. Le général Lahoud, qui a dressé une sorte de bilan de l’action du pouvoir depuis la prorogation de son mandat, a réitéré son opposition au désarmement du Hezbollah et à l’envoi de l’armée à la frontière avec Israël, affirmant qu’il s’agit là d’une position de principe qu’il maintient depuis 1993. « Le désarmement du Hezbollah est une revendication israélienne », a-t-il insisté, rappelant les pressions qui ont été exercées dans le passé sur le Liban pour que les forces régulières soient envoyées à la frontière. Selon lui, la résolution 1559 du Conseil de sécurité va dans le même sens. « Tout ce que nous entreprenons actuellement est dans l’intérêt du Liban et des Libanais. (...) Face à l’appel à l’application de la 1559, nous réaffirmons nos priorités », a dit le président. Et d’ajouter : « J’ai fait l’objet de nombreuses accusations depuis le premier jour de ma désignation à la tête de l’armée, la toute dernière disant que j’ai pratiqué la natation le jour des obsèques du président Hariri. Mais ce n’est pas vrai. Je n’ai pas nagé ce jour-là, sachant que je pratique la natation tous les jours. Apparemment, “ils” n’ont pas bien surveillé ce jour-là. » Commentant le retrait syrien, le président a estimé que « les relations privilégiées entre Beyrouth et Damas seront davantage mises en valeur » après le repli. « Les soldats syriens au Liban sont au nombre de 14 000 contre 65 000 pour les militaires libanais. Comment est-il possible que les soldats syriens soient la cause de tous les problèmes, comme les en accusent certains ? » s’est-il interrogé, accusant « les opposants les plus hostiles à la présence syrienne d’avoir le plus profité de cette présence ». Le général Lahoud a par ailleurs affirmé qu’il avait examiné la situation vendredi soir avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à qui il a rendu un vibrant hommage, saluant sa sagesse et son souci de tenir le Liban à l’abri de nombreux problèmes. Il a rejeté les propos selon lesquels c’est la prorogation de son mandat qui est à l’origine des problèmes actuels dans le pays, mettant en garde contre la démogagie. « L’indépendance et la souveraineté sont réalisées grâce à la ligne que nous suivons », a déclaré le président, rappelant que sur le plan personnel, il entretenait d’excellentes relations avec Hariri « qui aurait rejeté ce qui se passe aujourd’hui », en allusion aux manifestations.
Au cours d’une rencontre samedi avec les membres du conseil des rédacteurs, le président Émile Lahoud a pris position sur une série de questions d’actualité qu’il s’était abstenu de commenter au cours des dernières semaines. Il a ainsi mis en garde contre une « catastrophe » si les manifestations se poursuivent, soulignant la gravité de la conjoncture actuelle. Dans...