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Actualités - CHRONOLOGIE

Des milliers de bougies allumées place des Martyrs, à l’initiative du Courant du futur La « vérité » en lettres de lumière (photo)

C’est en lettres de lumière que quelque 10 000 personnes ont écrit hier, sur l’un des terre-pleins de la place des Martyrs, le mot « Vérité » en anglais et en arabe. Portant leurs bougies, ils ont exprimé une fois de plus, à l’initiative du Courant du Futur, leur revendication concernant l’élucidation du mystère de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et de ses compagnons. Vingt-quatre heures avant le grand rassemblement auquel les forces de l’opposition ont appelé le peuple aujourd’hui, la place des Martyrs, qui n’a pas désempli depuis les funérailles de Hariri, était bondée. Il fallait quelque dix mille personnes, selon les organisateurs, pour remplir les lettres géantes inscrites sur le sable, juste devant la mosquée Mohammed el-Amine, où ont été enterrés les victimes de l’attentat du 14 février. Mais il y en avait beaucoup plus rassemblés sur la place, dès 18 heures, retenus par les cordons de sécurité. L’enthousiasme était tel que les jeunes organisateurs du Courant du futur ont eu du mal à contenir la foule, et aucune difficulté à remplir les lettres des deux mots le moment venu. La foule a entonné l’hymne national au début de l’événement. Les paroles de deux chansons dédiées à la mémoire de Rafic Hariri ont été distribuées aux participants, afin qu’ils puissent les fredonner durant le déroulement de l’opération. Comme toutes les activités organisées place des Martyrs, celle-ci s’est caractérisée par le même climat de solidarité populaire. « Abou Bahaa ». L’évocation de ce surnom de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, transformé en slogan depuis sa mort, était continue. Sur le podium comme au sein de la foule, son nom restait omniprésent, tout comme son souvenir, encore brûlant depuis le terrible attentat qui lui a coûté la vie. « Ceux qui l’ont tué ne savent pas qu’il reste présent en chacun de nous, dans le cœur de chaque jeune personne qui compte poursuivre le chemin qu’il a tracé », crie une voix au micro. Comme d’habitude, la foule n’était pas tendre envers la Syrie. « La Syrie dehors », scandait-elle, reprise en écho par des interlocuteurs sur la tribune, qui ont rappelé que « le repli a déjà commencé ». Par ailleurs, le député Ghazi Aridi ainsi que d’autres intervenants ont commenté le terme utilisé samedi par le président de la République, Émile Lahoud, qui a qualifié l’attentat de « vilenie». « Ce sont ses paroles qui sont des vilenies», a tonné Aridi. Alors qu’un membre du Courant du futur s’indignait qu’« on puisse ainsi qualifier un crime aussi abominable ». Tous les participants présents à cet événement hier faisaient preuve d’un grand enthousiasme. « Si un tel mouvement ne va pas me pousser à me déplacer, qu’est-ce qui pourrait encore m’émouvoir ? », dit Thérèse. « Nous sommes là pour leur montrer que nous existons, et que nous sommes en 2005, pas en 1975 », souligne Nour. Une autre dame refuse de porter une bougie et de rejoindre la foule. « La vérité, nous la connaissons, même s’ils font leur possible pour la cacher », dit-elle. John Orak est américain et fait partie d’un groupe de trois étudiants qui se sont trouvés dans la foule. « Depuis que je suis à Beyrouth pour mes recherches, je ne m’attendais pas à des manifestations aussi importantes et aussi pacifiques », souligne-t-il. Avant de quitter les lieux, les participants ont planté leurs bougies dans le sable afin que les lettres puissent rester illuminées toute la nuit. S. B.
C’est en lettres de lumière que quelque 10 000 personnes ont écrit hier, sur l’un des terre-pleins de la place des Martyrs, le mot « Vérité » en anglais et en arabe. Portant leurs bougies, ils ont exprimé une fois de plus, à l’initiative du Courant du Futur, leur revendication concernant l’élucidation du mystère de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic...