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Consultations - Selon ses proches, le Premier ministre démissionnaire refusera sa nomination si l’opposition s’obstine Karamé désigné pour le Sérail par 71 députés, tous prosyriens(photos)

Soixante et onze députés ont désigné hier Omar Karamé pour la présidence du Conseil lors des consultations parlementaires obligatoires qu’a menées Émile Lahoud en deux temps. Tous ont demandé en sus un gouvernement d’union nationale. Sauf que le Premier ministre démissionnaire n’a pas été appelé, à l’issue de ces consultations, par le chef de l’État afin d’être informé, en présence du président de la Chambre, des résultats de ce sondage parlementaire. La crise – ou du moins l’extrême difficulté de gestion de la situation – est évidente : « Omar Karamé fera de son mieux et prendra tout le temps qu’il faudra pour former un gouvernement d’union nationale, qui est une nécessité pour le pays dans les circonstances actuelles. Mais si l’opposition persiste dans son refus, alors il révisera sa position » sur sa reconduction, a indiqué à l’AFP un des proches de Omar Karamé sous le couvert de l’anonymat. Le chef de l’État a commencé ses audiences à 10h00 en recevant, successivement : Nabih Berry, Omar Karamé (qui s’est contenté d’un « Si je suis chargé de former le gouvernement, on en reparlera »), Hussein Husseini (qui n’a nommé personne), Michel Murr puis Issam Farès, qui a indiqué en sortant que « les vents viennent du Nord ». C’était ensuite le tour des blocs parlementaires, en commençant par celui du Développement et de la libération, présidé par le chef du Parlement et comprenant 14 députés sur les 15 initiaux, Bahia Hariri n’ayant pas participé à la consultation. « Nous avons désigné le président Karamé pour un gouvernement de salut national ou d’union nationale parce que si la situation actuelle n’impose pas un tel cabinet, je ne vois pas ce qui le justifierait », a dit le n° 2 de l’État, exigeant la poursuite de l’enquête et les sanctions « les plus dures » contre les commanditaires et les exécutants responsables de l’assassinat de Rafic Hariri. « Il y a aussi un projet de loi électorale qui n’a pas été encore approuvé, et nous nous devons d’organiser ces élections, sans compter l’agression contre le Liban née de la résolution 1559 ; si tout cela implique un gouvernement neutre, alors qu’ils nous disent qui peuvent bien être ces personnes neutres », a ajouté Nabih Berry, rappelant que Bahia Hariri fait partie du bloc et que si elle ne les a pas accompagnés au palais de Baabda, « c’est parce qu’elle est en deuil ». Sauf qu’une des membres du bloc a fait comprendre que la députée de Saïda avait également décidé de ne proposer aucun nom. Interrogé sur le point de savoir ce qui adviendra si l’opposition refuse de participer à ce gouvernement d’union nationale, Nabih Berry a répondu : « S’ils refusent, on ne va pas se tuer pour leur faire plaisir », sans appel. Émile Lahoud a ensuite reçu le bloc de la Fidélité metniote emmené par Michel Murr et comprenant 4 députés. Le bloc a nommé Omar Karamé. Idem pour le bloc Hezbollah de la Fidélité à la résistance, comprenant 12 députés et présidé par Mohammed Raad. « Quand Omar Karamé sera chargé de former le gouvernement, nous parlerons de tout le reste », a-t-il dit. Ensuite, c’était au tour du Bloc populaire, formé d’Élie Skaff et de Nicolas Fattouche, de nommer Omar Karamé, après avoir évoqué avec le chef de l’État « les spécificités du nouveau cabinet, qui doivent s’articuler autour des intérêts du pays et non pas se baser sur les actions/réactions ». Le bloc de la Békaa-Ouest, formé des députés Fayçal Daoud et Sami Khatib, a également nommé Omar Karamé, à l’instar, quelques minutes plus tard, du bloc des députés du Nord, présidé par Sleimane Frangié et comprenant 8 parlementaires – le bloc jugeant utile de souligner que Négib Mikati a lui aussi proposé le nom du Premier ministre démissionnaire. Les blocs du Baas (3 députés), du PSNS (4 députés), des députés arméniens (2 députés) et des Kataëb (1 député) ont tous nommé Omar Karamé ; Sebouh Hovnanian et Georges Kassarji ayant demandé un cabinet « différent du précédent ». Dans l’après-midi, ont été reçus, tour à tour, les députés (dont plusieurs ministres démissionnaires) Élie Ferzli, Abdel-Rahim Mrad, Mohammed Abdel-Hamid Beydoun, Mahmoud Abou Hamdane, Kabalane Issa el-Khoury, Gebrane Tok, Khalil Hraoui, Talal Arslane, Adnane Arakji, Bassem Yammout, Nasser Kandil, Wajih Baarini avec Jamal Ismaïl et Mohammed Yéhia, Oussama Saad, Mohammed Meiss, Youssef Maalouf. Mohsen Dalloul l’a également nommé mais n’a pas voulu le dire devant les journalistes. Ceux qui n’ont pas voté Karamé Le Premier ministre démissionnaire n’a pas souhaité dévoiler s’il avait proposé son propre nom ou celui d’une autre personne. L’ancien président de la Chambre, Hussein Husseini, n’a proposé aucun nom, « parce que je serais sans doute candidat aux législatives, et que la loi électorale devrait correspondre à ce qu’a dicté l’accord de Taëf », a-t-il dit, soulignant que le gouvernement à venir doit être un « gouvernement capable de faire face » à ce qui se passe aujourd’hui. Le bloc tripolitain, formé de Mohammed Safadi, Mohammed Kabbara et Maurice Fadel, s’est porté absent, estimant que ces consultations sont « purement formelles » et prévoyant que les choses allaient « rester en l’état ». Robert Ghanem n’a proposé aucun nom et a refusé que le choix revienne à Émile Lahoud. « C’est un président du Conseil et des ministres indépendants et neutres qui sont censés prendre le relais et inspirer confiance au peuple libanais », a dit le député de la Békaa-Ouest, estimant qu’un gouvernement monochrome « ne ferait que gonfler la crise ». Jean Obeid a également refusé de proposer un nom, se contentant de donner les spécificités du gouvernement telles qu’il les voit aujourd’hui. Quant au bloc de la Décision populaire, comprenant les députés Farès Boueiz (l’un des 42 parlementaires représentés par Ghounwa Jalloul et Farès Souhaid), Farid Khazen et Abbas Hachem, il a refusé de participer aux consultations. Pour leur part, Ghassan Moukheiber et Nehmetallah Abi Nasr, qui ne font pas partie du Bristol, ont souligné qu’ils étaient représentés par le tandem Jalloul-Souhaid. Quant à Mikhaël Daher (qui fait tout de même partie de la liste des 42) et Béchara Merhej, ils ont décidé de nommer respectivement Fouad Siniora et Mohammed Majzoub.
Soixante et onze députés ont désigné hier Omar Karamé pour la présidence du Conseil lors des consultations parlementaires obligatoires qu’a menées Émile Lahoud en deux temps. Tous ont demandé en sus un gouvernement d’union nationale. Sauf que le Premier ministre démissionnaire n’a pas été appelé, à l’issue de ces consultations, par le chef de l’État afin d’être...