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Actualités - CHRONOLOGIE

Discussions américano-franco-euro-onusiennes « pour aider à la tenue d’élections libres au Liban » Bush et Chirac « déterminés à obtenir l’application pleine et entière » de la 1559

C’est immédiatement après la publication de la déclaration commune libano-syrienne à Damas que la communauté internationale a réagi hier. Les présidents français, Jacques Chirac, et américain, George W. Bush, ont ainsi affirmé lors d’un entretien téléphonique prolongé « leur détermination à obtenir l’application pleine et entière de la résolution 1559 » de l’Onu, ce qui passe « par le retrait des forces étrangères et des services (syriens), ainsi que par des élections authentiquement libres, transparentes et démocratiques », a indiqué le porte-parole de l’Élysée, Jérôme Bonnafont. Les présidents Chirac et Bush « ont insisté sur l’importance » de la prochaine mission du représentant spécial des Nations unies, Terjé Roed-Larsen, « pour apprécier l’évolution de la situation et sont convenus de rester en liaison constante sur l’évolution de cette affaire », a-t-il poursuivi. Quelques heures plus tôt, l’Allemagne et la France avaient demandé à la Syrie de retirer « intégralement ses troupes et ses services du Liban dans les meilleurs délais », au cours d’une rencontre à Blomberg entre Jacques Chirac et le chancelier Gerhard Schröder. Dans une déclaration commune, Paris et Berlin se sont prononcés en faveur d’ « élections libres et transparentes permettant au peuple libanais de se déterminer démocratiquement » et ont réaffirmé leur « attachement à l’indépendance, à la souveraineté et à la démocratie du Liban », ajoutant qu’ils suivraient « avec beaucoup d’attention » la mission que Terjé Roed-Larsen « aura prochainement à Beyrouth et à Damas ». Interrogé sur le Hezbollah, Jacques Chirac a souligné n’avoir « aucune critique à formuler sur la position exprimée par le Hezbollah, à condition qu’elle soit exprimée de façon démocratique, c’est-à-dire pacifique », et qu’elle ne soit pas « une incitation à des excès qu’on ne pourrait que réprouver au nom de la démocratie ». Signalons que le sous-secrétaire d’État US adjoint pour le Proche-Orient, David Satterfield, a lui mis en garde le parti de Dieu contre toute « provocation ». Parallèlement à cela, la Maison-Blanche a indiqué hier, peu après la déclaration commune libano-syrienne, qu’elle souhaitait « de l’action et non des mots » de la Syrie concernant son retrait du Liban. « La Syrie sait ce qu’elle doit faire : elle doit se retirer complètement et immédiatement du territoire libanais », a dit Scott McClellan, le porte-parole de la présidence américaine. Il n’en reste pas moins que les États-Unis semblent s’être déjà engagés dans des consultations avec d’autres pays ou institutions internationales pour voir comment aider les Libanais à tenir des élections libres, sans ingérence syrienne. C’est ce qu’a indiqué le département d’État américain, précisant que la secrétaire d’État Condoleezza Rice a eu hier des entretiens téléphoniques à ce sujet avec le chef de la diplomatie française, Michel Barnier, et avec le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana. Elle avait eu des discussions similaires avec Terjé Roed-Larsen lors de son passage à Washington la semaine dernière. « La communauté internationale réfléchit sur la manière d’aider le gouvernement libanais à exercer son autorité dans tout le pays. Il y a deux ou trois choses qui mijotent, mais la principale consiste à ce qu’il y ait des élections libres et équitables au Liban sans ingérence étrangère », a déclaré le porte-parole du département d’État, Richard Boucher. Ajoutant que « l’on pouvait aider avec des observateurs » électoraux, ainsi que par « d’autres moyens », qu’il n’a cependant pas spécifiés. Quant à la congresswoman US Elena Ros-Lehtinen, elle a adressé au président Assad un message qu’elle a conclu par un « Barra Syria, Barra – that is out Syria, out ». Cependant, une source diplomatique citée par l’AFP estime que le texte libano-syrien signé à Damas reflète le désir des dirigeants syriens de bénéficier d’un délai pour procéder à « un retrait programmé et organisé » de leurs troupes. Mais dans le même temps, il constitue une première ébauche de calendrier de retrait qui sera soumise à Terjé Roed-Larsen, attendu vendredi à Beyrouth, et samedi ou dimanche à Damas. Celui-ci doit inciter à « un retrait total syrien », selon un porte-parole de l’Onu. Selon la source diplomatique, l’envoyé spécial de Kofi Annan a « exigé d’avoir des éléments à mettre dans le rapport qui doit être finalisé le 2 avril sur l’application de la 1559 » et présenté au Conseil de sécurité. L’envoyé spécial a demandé « qu’il y ait un retrait des troupes et des agents du renseignement militaire syrien », « tout en n’étant pas défavorable à Taëf comme base pour un retrait par étapes », a-t-on ajouté. La source précitée indique que les dirigeants syriens souhaitent obtenir un nouveau délai de six mois de l’Onu pour compléter totalement leur retrait. Ils disent qu’ils auront totalement appliqué la résolution concernant le volet des forces étrangères d’ici à octobre ; et si la France ne semble pas totalement opposée à un tel délai, on ignore ce que sera la position des États-Unis, conclut cette source. Reste à savoir si Washington accepterait dans un premier temps un repli syrien vers la Békaa, avec des garanties sur la cessation de l’intervention de Damas dans les affaires libanaises. L’appel de Ryad L’Arabie saoudite a pressé pour sa part la Syrie de retirer toutes ses troupes du Liban « dans un proche avenir ». Le Conseil des ministres saoudien, qui tenait sa réunion hebdomadaire sous la présidence du prince héritier Abdallah ben Abdel Aziz, « s’est félicité » de l’annonce par Bachar el-Assad de retirer ses troupes stationnées au Liban, selon un communiqué cité par l’agence officielle SPA. « Il attend l’application des mécanismes de ce retrait annoncé au terme de la réunion du haut conseil syro-libanais et l’achèvement du retrait, dans un proche avenir, de toutes les forces syriennes qui restent au Liban », ajoute le texte. Le gouvernement saoudien en appelle « aux frères libanais pour qu’ils surmontent la crise et préservent l’unité et la stabilité du Liban en favorisant le dialogue entre les différentes forces politiques et en évitant tout ce qui est de nature à semer la désunion et les divisions ». La Jordanie a également accueilli « favorablement l’annonce par la Syrie du retrait de ses troupes du Liban, qui entre dans le cadre de la légalité internationale », a indiqué la porte-parole du gouvernement jordanien, précisant que Amman « soutient toute décision de la Syrie qui lui évite des effets négatifs ». Quant au président yéménite, il a qualifié de « sage » la décision annoncée à Damas d’un repli de ses troupes au Liban et qui « retire tout prétexte à ceux qui veulent nuire à la Syrie ». Ali Abdallah Saleh s’est entretenu au téléphone avec son homologue syrien pour « le féliciter » de ce repli. À Téhéran, le son de cloche était évidemment différent. Le porte-parole du gouvernement, Abdollah Ramezanzadeh, a dénoncé hier les « provocations étrangères qui ont toujours créé des désordres au Liban ». Mais, a-t-il ajouté devant la presse, l’Iran « respecte toute décision prise par la majorité des Libanais ou par les deux pays d’un commun accord, même si elle est contraire aux visions » de la République islamique. Il a cependant dénoncé la demande de désarmement du Hezbollah contenue dans la résolution 1559. « Le Conseil de sécurité ne peut s’ingérer dans les affaires intérieures d’un pays (...) Nous pensons que cette intervention, qui vise la résistance face à l’occupation, est un précédent dangereux pour les Nations unies », a-t-il dit.
C’est immédiatement après la publication de la déclaration commune libano-syrienne à Damas que la communauté internationale a réagi hier.
Les présidents français, Jacques Chirac, et américain, George W. Bush, ont ainsi affirmé lors d’un entretien téléphonique prolongé « leur détermination à obtenir l’application pleine et entière de la résolution 1559 » de l’Onu, ce...