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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Suivez Joumblatt À partir de l’Italie, je souhaiterais féliciter tous mes compatriotes pour leur courage, leur détermination, leur ténacité. J’ai les larmes aux yeux lorsque je vois ces foules unifiées. Je suis catholique et mon épouse est sunnite. Et nous vivons normalement, chacun respectant la religion de l’autre. Idem pour le Liban. Un président doit être le garant de la souveraineté, l’indépendance et le bien-être des fils de ce pays. Suivez M. Walid Joumblatt, il sait ce qu’il dit et ce qu’il fait. Jean-Paul KARAM Rome Dans le respect La joie, oui, mais dans le respect... Partie me recueillir le soir sur la tombe de Rafic Hariri et des martyrs tombés avec lui, j’ai été désagréablement surprise par les flots de musique provenant de la place des Martyrs. Joie ? Oui, mais avec nuances. Expressions de joie? Oui, mais plus loin et dans la décence. Respectons la douleur des familles qui viennent quotidiennement visiter leurs disparus, et accordons-leur au moins la dignité et le silence. Caryn JAZZAR-KARAM Le véritable ennemi Notre force viendra de notre union, des valeurs que nous avons en commun, cette magnifique culture arabe qui se distille en chacun de nous, nous le peuple libanais. Rappelons-nous les heures tragiques sous l’occupation israélienne: cette humiliation, ces exactions, ce mépris affiché, cette haine contenue, ces laissez-passer pour le passage d’une zone de notre pays à une autre et qui nous faisaient honte. Bref, nous étions occupés. Lorsque la Syrie aura quitté le Liban, nos frontières respectives devraient être renforcées militairement. Notre ennemi n’est pas la Syrie, notre ennemi est le gouvernement de Sharon. On ne peut pas dire de lui qu’il partage les mêmes valeurs que les Libanais. Sahjane KLIS-YAZBACK Une leçon de paix Que celui qui a dit que les Libanais n’étaient pas un peuple uni et patriote se taise à jamais! Je voudrais remercier tous les acteurs de l’opposition et tous ces Libanais qui ont prouvé au monde entier que chrétiens et musulmans pouvaient être unis à jamais pour le Liban. L’autre jour, nous étions quelques milliers à manifester devant l’ambassade de Syrie de Paris, à braver le froid, et de tous les âges. Contents de ressentir un infime pourcentage de ce que vous ressentez au Liban et vivant comme si ces événements historiques donnaient enfin un vrai sens à notre existence, contents d’être témoins de l’histoire du Liban ! Force est de constater que la chaîne humaine fonctionne depuis le 14 février, l’important maintenant est de rester vigilant et de ne pas baisser les bras. Donnons une leçon de sagesse au monde entier : chrétiens et musulmans tous unis sous un seul drapeau, celui de l’indépendance. Et qu’ils en prennent de la graine ! Quel message de paix que véhicule cette unité nationale. Il faut continuer le combat, vive la révolution de velours ! Valérie AZ Paris Mabrouk à tous les Libanais ! Tel le phénix, le Liban renaît de ses cendres. Une première victoire et le meilleur reste encore à venir, et cela grâce à notre volonté, à notre persévérance et surtout à notre foi en un Liban meilleur. Il a malheureusement fallu un évènement tragique comme le décès du président Hariri pour que chrétiens et musulmans s’unissent et, en deux semaines, réalisent ce qu’il a été impossible de réaliser en trente ans. Nous sommes en train de vivre des moments historiques, intenses et mémorables. Des instants qui nous ont transformés tant au plan politique qu’au plan personnel. Finis les sentiments fanatiques dont les politiciens nous abreuvaient ! Finies toutes les mesquineries qui ont divisé le peuple et détruit notre pays ! Aujourd’hui, le vrai Liban voit le jour et avec lui naissent les vrais Libanais. Des Libanais dont la nature profonde a refait surface. Des Libanais qui ont de tout temps vécu ensemble et qui sont tout heureux de se retrouver dans un même cri, un même combat, celui pour la liberté. À présent, il s’agit de rester soudés, et surtout de continuer sur la bonne voie jusqu’à gagner notre ultime combat, celui de l’indépendance. Sandra KLAT Vous avez dit Liban? Arrestations arbitraires, détentions sans recours, tortures, exécutions sommaires… Vous avez dit Liban ? Il est difficile de garder son calme et sa sérénité face à ces pratiques. Il est tout aussi difficile de vouloir refouler les sentiments qui nous submergent en pensant à tous ces tortionnaires qui ont infiltré et qui gangrènent notre société depuis plus de vingt ans. Il faut se garder d’oublier, et surtout ne pas laisser les familles de ces prisonniers seules dans leur désarroi. Et à ce propos, merci à L’Orient-Le-Jour et à Anne-Marie el-Hage d’en parler, sinon tous les jours, du moins assez souvent pour éviter que ce problème ne sombre dans l’indifférence, ou ne s’estompe dans la mémoire de nos citoyens. Mettons des rubans jaunes partout, comme le font les Américains, pour montrer leur solidarité avec des compatriotes portés disparus, et n’enlevons ces rubans que quand le dernier prisonnier libanais aura été libéré des geôles syriennes. Marc AYOUB Bruxelles Virtus unita fortior Aux dirigeants libanais et à leurs tuteurs je dis : le Liban n’est plus silence! Le moment d’agir pacifiquement et démocratiquement est arrivé. Le Liban a compris que sa force réside dans la volonté de son peuple qui se bat aujourd’hui pour la plus noble des causes, la liberté. Les Libanais ont montré au monde entier qu’ils ont retenu la leçon de leurs erreurs passées. Ils ont compris que désormais, rien n’est plus important que la liberté, la souveraineté et l’indépendance. Notre peuple brandit le même drapeau et se bat pour un pays qui a souffert de l’oppression, de l’esclavage et de l’anéantissement. Il se bat aussi pour la vérité sur les crimes commis contre Kamal Joumblatt, Béchir Gemayel, Dany Chamoun, Rafic Hariri et tant d’autres... À mes concitoyens je dis: participons tous à cette nouvelle indépendance, à la libération de notre pays, des 10 452 km2. Comme l’opposition l’a si bien exprimé, la chute du gouvernement n’est que le début d’un long chemin que nous devons tous suivre avec patience, ténacité et détermination. Chrétiens, musulmans et druzes, plus que jamais soyons tous unis. Virtus unita fortior, l’unité fait la force. Alain KURDY La comptabilité de l’histoire Il y a des éclairs particuliers dans les nuits d’encre que les éveillés se racontent sans cesse. Le 28 février 2005 dans l’hémicycle d’une Assemblée figée d’admiration ou de honte, une voix s’est élevée, dure, intransigeante, purifiée. Un homme – martyr miraculé – meurtri dans sa chair autant que dans son cœur, imprégné de son immense culture humaniste et démocratique, a su dire ce que nous pensions, rongés et humiliés que nous étions par nos impuissances. L’histoire du Liban ne doit pas oublier celui qui a apporté de vraies réponses aux vraies questions et qui, au milieu de la cacophonie, était la vérité, la seule manière d’exister dans le mensonge. Merci, Monsieur Hamadé. Paul Ph. EDDÉ Le curateur de notre mémoire J’ai eu la chance et le privilège de suivre votre parcours, depuis vos éditoriaux (raffinés, cinglants, sans égards mais toujours teintés d’humour) d’avant-guerre, passant par vos conférences d’humaniste et d’homme de lettres, jusqu’à votre implication politique durant et après la guerre. Vous me teniez en haleine, vous avez toujours défendu avec passion, et sans complaisance aucune, toutes les causes justes, avec une éloquence qui ne cessait de nous éblouir et qui rejaillissait sur nous, tout à notre honneur, et j’étais fier de partager avec vous, sinon le Liban, du moins une vision du Liban, et de son élite intellectuelle qui avait traversé une génération que l’on croyait corrompue. En quelque sorte vous étiez, et continuez d’être, le «curateur» de notre histoire, de notre civilisation et de notre mémoire collective. Au même titre que Kamal bey et Walid bey. Et pour ce rôle, vous trouverez une place d’honneur dans les livres d’histoire du Liban et du monde civilisé de nos enfants. L’histoire du Liban, vous en avez écrit le plus beau chapitre, car vous étiez au rendez-vous, fidèle à vous-même, avec votre passion, avec l’ éloquence d’un humaniste, vous nous avez fait de nouveau frémir, ce 28 février 2005. Serait-ce impudique de vous dire merci d’avoir survécu, ne serait-ce que pour être au rendez-vous de l’histoire de la civilisation? Vous êtes d’une trempe intemporelle, et je pèse mes mots. Vous n’appartenez à personne, sinon au patrimoine de l’humanité. À ce titre, je peux vous partager avec mes enfants. Et mes compatriotes. Merci encore M. Hamadé. Jean-Claude DELIFER Montréal, Canada Un éclairage supplémentaire Comment est-ce que les députés de l’opposition, et surtout Marwan Hamadé dans sa magistrale intervention, pouvaient débattre, le lundi 28 février, de l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et 14 autres personnes, sous la houlette d’un président de la Chambre qui déclarait le 5 janvier 2005 : « Anjar est notre frère siamois, et rien ne nous séparera, pas même une opération chirurgicale ! » Je ne fais que citer Nabih Berry dans l’article paru en première page de L’Orient-Le Jour daté du 6 janvier 2005. La rétrospective apporte souvent un éclairage supplémentaire pour le discernement des événements du présent. Dans le même ordre d’idées, est-ce que l’horrible attentat du 14 février, ainsi que celui qui visait Marwan Hamadé, auraient pu avoir lieu si, au préalable, la prolongation du mandat du président Lahoud n’avait été imposée au Parlement et si les nominations de S. Frangié et A. Addoum aux ministères-clés de l’Intérieur et de la Justice n’avaient été imposées à Omar Karamé ? Quand on réfléchit rétrospectivement, on peut se poser des questions troublantes. David C. CORM Les déboires de la raison Il est paraît-il des êtres humains qui se vantent d’une forme d’intelligence étrangère à la logique humaine. Malheureusement, ce genre de personnes occupe (souvent) des postes de responsabilité au sein de l’État libanais. Peu de Libanais ont pu « avaler » la justification officielle de la découverte du corps enseveli de feu M. Ghalayini, seize jours après l’attentat qui a coûté la vie à Rafic Hariri et ses compagnons. Que des corps, ou des parties de corps, soient retrouvés (souvent par des chats errants) sur les lieux du drame est certainement horrible et déplorable. Mais que des sources policières justifient leurs déboires par la « nécessité » de préserver les éléments du crime dépasse tout entendement. C’est qu’ils sont en train d’insulter l’intelligence de l’opinion publique. Ou au mieux qu’ils n’ont pas trouvé d’autre alternative que de cesser toute recherche pour ne pas défigurer les éléments du crime. Dans les deux cas, c’est une catastrophe nationale que des personnes aussi insensées soient en charge de la sécurité des libanais. Au moins deux décès semblent avoir été « évitables » si le respect absolu de l’être humain primait dans la tête de ces concitoyens de Charles Malek. Verra-t-on un jour ce genre de comportement jugé (équitablement) pour faire valoir la culture des droits de l’homme ? Espérons en tout cas. Dr Élie ABOU AOUN L’exemple de Bahia Hariri Je ne peux m’empêcher de rendre honneur à cette grande dame qui m’a subjuguée. Je serai longtemps imprégnée de l’image de la dame authentique qui, malgré sa douleur immense, a réussi à propager l’amour et la tolérance à travers ses apparitions à la télé. Ma mémoire retiendra la sœur qui vient tous les jours se recueillir sur la tombe de son frère avec une telle profondeur de sentiments qu’on a l’impression qu’elle prend contact avec son âme. Ma mémoire retiendra aussi la femme qui prêche en toute simplicité et avec toute la force de son être l’union et le rassemblement autour de principes et d’idéaux nobles. Son discours durant la dernière séance parlementaire, adouci par les larmes de douleur, a démontré une fois de plus sa parfaite maîtrise des faits et de la ligne qu’elle suit. Elle m’est apparue comme celle qui rassemble en elle l’intelligence, la sérénité, l’amour de sa famille et de son pays et la fidélité, tout cela couronné d’une grande humilité. Que Dieu vous bénisse, sitt Bahia, et que nous, filles, femmes, mères, épouses, sœurs et citoyennes libanaises vous prenions en exemple pour mieux servir nos familles et notre pays. C. ECHO Une mort qui change l’avenir Si quelqu’un m’avait dit il y a quelques semaines qu’un seul événement pouvait rapprocher Américains et Européens, et plus spécifiquement les Français, et en même temps bouleverser le statu quo libanais, je vous assure que je lui aurais ri au nez tout en le traitant de doux rêveur. J’avais, au cours des années, perdu cette foi dans la capacité de l’homme à changer son destin ainsi qu’un certain idéalisme qui m’avait autrefois valu la tirade : « Ce ne sont pas les petits idéalistes comme toi qui vont changer le monde. » C’est peut-être vrai, mais il est évident aujourd’hui que la mort de Rafic Hariri a changé et continuera à changer l’avenir. Une autre image se dessine devant mes yeux. Avec la saison des Pâques aux portes, la scène me rappelle vaguement une histoire qui s’est passée il y a quelque 2000 ans. Un certain Ponce Pilate s’était lavé les mains du sang d’un juste. La mort de ce juste avait complètement bouleversé la face du monde. Il ne tient qu’à nous, Libanais de tout bord, que la mort de celui que tout le monde proclame aujourd’hui comme le martyr du Liban ne devienne pas aussi inutile que nos slogans répétés à tue-tête. Pour que notre volonté populaire soit faite, notre message proclamé et vécu doit être le respect de notre prochain, Libanais et autre, et notre foi en la démocratie et l’unité de notre pays. Que le 14 février, fête mondiale de l’amour, devienne le jour national de la commémoration de celui qui a, avec son sang, payé le prix de notre manque de foi et de notre apathie vis-à-vis de nos devoirs envers ce beau pays qui est le nôtre. Peut-être que, après trente ans de ténèbres, notre péché libanais originel pourrait enfin être lavé. Christian AWARJI 14 février, fête de l’indépendance La date du 14 février est associée à cet attentat horrible contre le Liban en la personne du Premier ministre Rafic Hariri. Mais aussi, c’est une date pivot dans l’histoire du Liban moderne du fait qu’elle a été témoin de la marche vers l’édification d’un pays en voie de recouvrer sa vocation première. Celle d’être un pays-message, ainsi que l’a dit le pape Jean-Paul II, en voie de réalisation. L’image est assez éloquente pour le monde entier que celle de tous ces Libanais, toutes confessions et cultures confondues, défilant civiquement et priant côte à côte autour de la sépulture du Premier ministre – pierre d’angle dans la construction d’un Liban modèle. L’attentat du 14 février, loin d’avoir pu éteindre la braise, n’a fait qu’attiser la flamme de notre quête pour la souveraineté et la justice. Aussi, est-ce une occasion historique de montrer au monde le vrai visage, longtemps bafoué, de notre pays. Celui de la coexistence, la paix et la tolérance dans la diversité. Mission dont nous sommes investis pour continuer à rendre témoignage afin que le monde « voie et croie » et afin que le sang du grand martyr n’ait pas été versé inutilement. Le 14 février. Puisse le sang versé ce jour irriguer non seulement le Liban mais toute la région, dans la perspective de promouvoir un environnement meilleur à tous ses fils. Le 14 février. Ce n’est plus la Saint-Valentin, c’est la proclamation de l’indépendance du Liban nouveau. Philippe SALEH Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (Rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
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À partir de l’Italie, je souhaiterais féliciter tous mes compatriotes pour leur courage, leur détermination, leur ténacité. J’ai les larmes aux yeux lorsque je vois ces foules unifiées. Je suis catholique et mon épouse est sunnite. Et nous vivons normalement, chacun respectant la religion de l’autre. Idem pour le Liban.
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