Enquête - Les experts suisses attendus dans quelques jours L’explosion qui a tué Rafic Hariri a été filmée

La scène de l’attentat à l’explosif qui a tué le 14 février l’ex-Premier ministre Rafic Hariri a été filmée par des caméras de surveillance privées, a affirmé jeudi une source proche de l’enquête. « Il existe plusieurs films. Ils montrent le mouvement de la circulation jusqu’au moment de l’explosion intervenue au passage du convoi » de Rafic Hariri, a affirmé cette source. « L’explosion a été filmée par satellite et aussi par les caméras de surveillance d’établissements situés sur le lieu de l’attentat », sur le front de mer à Beyrouth, où se trouvent plusieurs grands hôtels et établissements bancaires, a ajouté cette source, sans préciser le nombre de films existants. Ces films, qui ont été versés au dossier, « doivent être soumis à une analyse scientifique qui, selon les experts, est essentielle pour déterminer le type d’explosifs utilisé pour perpétrer le crime », a ajouté cette source qui a requis l’anonymat. Ils vont être soumis à des experts en explosifs, balistique et relevé des traces, que la Suisse a accepté hier de dépêcher à Beyrouth pour assister la commission d’enquête de l’Onu, dirigée par l’Irlandais Peter Fitzgerald, qui se trouve au Liban depuis une semaine. Selon notre correspondant à Genève, Zahi Haddad, les experts suisses arriveront à Beyrouth dans les tout prochains jours, où ils seront intégrés au sein de l’équipe de M. Fitzgerald. L’ambassadeur de Suisse au Liban, M. Thomas Litscher, en a informé hier le chef de la « Fact Finding Mission ». Notons que ce dernier a été reçu hier par l’ancien chef de gouvernement, Sélim Hoss. Une voiture piégée ? Selon le quotidien as-Safir, les milieux judiciaires libanais sont désormais convaincus que l’explosion s’est produite à l’aide d’une voiture piégée qui roulait lors de son explosion. Le journal, qui cite des sources « haut placées » qu’il n’identifie pas, affirme que l’enquête est parvenue à déterminer la couleur et la marque de la voiture, de fabrication allemande, et qu’« il ne reste plus, pour compléter les maillons de la chaîne, que la confirmation de l’identité de son chauffeur ». La voiture, affirme encore le journal, circulait très lentement et le trajet, depuis l’emplacement où elle était garée jusqu’au lieu de l’explosion au passage du convoi, lui a pris 33 secondes, là où il n’avait fallu que 2 secondes pour les autres voitures en circulation sur ce tronçon au même moment.