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Communautés - Le chef de l’Église maronite sera reçu par Bush le 16 mars Sfeir : Je ne vois pas de grandes différences entre Taëf et la 1559

Le patriarche Sfeir a estimé hier dans le journal Le Monde que le Liban a besoin d’« un gouvernement neutre avec une assistance sûre dans le domaine de la sécurité », dans la perspective des prochaines élections législatives, et affirmé qu’il « ne voit pas de grandes différences entre Taëf et la résolution 1559 ». « J’espère que, comme la Constitution le prévoit, des consultations vont avoir lieu pour la désignation d’un Premier ministre et la formation d’un gouvernement. On ne peut pas laisser s’installer le vide (...) Il faut un gouvernement neutre de transition, dont les membres n’ont pas d’appartenance politique tranchée », a déclaré Mgr Sfeir, qui répondait aux questions de Mouna Naïm. « Et, dans la mesure où ce gouvernement doit organiser et superviser les élections, il faut qu’il puisse bénéficier d’une assistance sûre dans le domaine de la sécurité et qu’il puisse travailler en toute neutralité », a-t-il ajouté. « Certains demandent la destitution des responsables des organes de sécurité. Je ne sais pas si le gouvernement est prêt à le faire. Il pourrait au moins, s’il veut être conciliant, suspendre ces responsables de leurs fonctions, de leurs responsabilités. Mais si, de part et d’autre, chacun campe sur sa position, nul ne sait vers quoi va le pays », ajoute le chef de l’Église maronite. Une bonne fois pour toutes « Les Syriens doivent se retirer, sinon totalement, c’est-à-dire au-delà des frontières libanaises, au moins vers la Békaa, dans la partie est du Liban, à proximité de la frontière syrienne », a-t-il ajouté. « Ensuite, s’il y a un nouveau gouvernement, il traitera du retrait total. Il est certes préférable qu’ils se retirent une bonne fois pour toutes, mais il paraît qu’ils cherchent à sauver la face », ajoute le cardinal. Interrogé sur les manifestations en cours à Beyrouth, pour demander le retrait des troupes syriennes et des services de sécurité syriens du Liban, Mgr Sfeir note que les manifestants « se sont retrouvés autour d’un sentiment purement libanais. » « C’est un nouveau courant, mais il faut qu’il puisse se nourrir et s’accroître, parce qu’il y a toujours des mains qui viennent semer la zizanie dans ce pays. On n’est pas à l’abri d’une intervention extérieure qui diviserait les Libanais », ajoute-t-il, en enchaînant : « Vous le savez », à la question de savoir de qui il parle en particulier. Taëf et la 1559 « Je ne vois pas de grandes différences entre Taëf et la résolution 1559 », a répondu le patriarche, au sujet des bases sur lesquelles doit s’effectuer le retrait syrien. « Que dit la résolution 1559 ? Qu’il faut désarmer les milices – ndlr : toutes les milices libanaises et non libanaises doivent être dissoutes et désarmées –, donc – y compris – le Hezbollah et les camps palestiniens, qu’il faut que l’armée syrienne se replie à l’intérieur des frontières syriennes et que l’armée libanaise se déploie au Liban-Sud. Que prévoit Taëf ? Qu’il faut désarmer les civils – ndlr : toutes les milices libanaises et non libanaises doivent être démantelées et leurs armes remises à l’État libanais dans un délai de six mois, à dater de l’approbation de la charte d’accord national – et que les armes doivent demeurer entre les mains de la seule armée libanaise et des forces de sécurité. Les accords de Taëf disposent aussi que deux ans après leur signature, les Syriens doivent se retirer – ndlr : dans un premier temps vers la Békaa, et que l’autorité libanaise doit s’étendre à la totalité du territoire libanais. Je ne vois pas de différence entre les deux textes. » Au sujet de l’invitation à se rendre aux États-Unis lancée par le président George Bush, le chef de l’Église maronite a affirmé : « C’est une visite comme bien d’autres que j’ai effectuées ailleurs. D’autant que les Libanais sont nombreux aux États-Unis et que la communauté libanaise y a deux évêchés, deux évêques et presque une centaine de paroisses. Je suis déjà allé deux fois aux États-Unis. Cette fois-ci, j’aurai l’occasion de voir le président Bush, comme j’avais vu, dans le temps, le président Ronald Reagan. » On rappelle que le président Bush recevra le patriarche maronite le 16 mars. Sur l’opportunité d’un sommet spirituel, le cardinal Sfeir a déclaré : « Il est toujours utile de se rencontrer, mais il faut que nous ayons la même vision. Faute de quoi nous jetterions de l’huile sur le feu. » Interrogé sur la suppression du confessionnalisme politrique, le patriarche Sfeir a affirmé : « Je ne suis pas contre, mais il faut préparer le terrain. C’est une entreprise de longue haleine. Il faut élever des générations dans cette conception. Il faut que les gens apprennent à penser autrement. Malheureusement, dans ce pays, les Libanais continuent de se fixer sur leurs communautés, alors même qu’ils ont des problèmes en commun. Lorsque la livre gagne ou perd de sa valeur, cela les concerne tous. Idem pour le chômage, ou les crises. » Enfin, sur les risques de reprise de la guerre civile, le patriarche a assuré : « Nul n’est en mesure de faire la guerre actuellement. Les Libanais ont vécu la guerre et ils savent ce qui leur en coûte. Nul n’a les moyens de faire la guerre. Il n’y a plus d’argent, plus d’armes, et je crois que les Libanais ont tiré des leçons. Ils ne sont pas prêts à recevoir de l’étranger des armes et de l’argent pour s’entre-tuer. »

Le patriarche Sfeir a estimé hier dans le journal Le Monde que le Liban a besoin d’« un gouvernement neutre avec une assistance sûre dans le domaine de la sécurité », dans la perspective des prochaines élections législatives, et affirmé qu’il « ne voit pas de grandes différences entre Taëf et la résolution 1559 ».
« J’espère que, comme la Constitution le prévoit, des...