Bush, Blair, Schröder, Barnier et d’autres reviennent à la charge La Syrie matraquée de toutes parts Le Caire d’accord pour consacrer l’internationalisation du problème libanais

Les pressions internationales sur la Syrie pour l’enjoindre de quitter le Liban le plus vite possible s’accentuent et confinent au matraquage. Le président américain George W. Bush est revenu à la charge hier sur ce dossier de façon singulière, n’hésitant pas à évoquer le Liban devant un public d’une petite ville du Maryland, principalement intéressé pourtant par des questions intérieures. Simultanément, à la Maison-Blanche et au département d’État, le scepticisme régnait quant à l’annonce de Bachar el-Assad d’un retrait « dans les prochains mois ». La France, par la bouche de son ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, promettait pour sa part d’être « très vigilante » sur cette annonce, en saluant par ailleurs les manifestations « dignes » et « courageuses » du peuple libanais. Le chancelier allemand Gerhard Schröder a invité, quant à lui, Damas à se retirer le plus « rapidement » possible et le Premier ministre britannique, Tony Blair, affirmait que la communauté internationale ne tolérerait plus d’ingérence étrangère au Liban. Même Moscou s’est associée à ce concert en estimant que la Syrie devrait se retirer du Liban, en conformité avec la résolution 1559. Le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, a toutefois estimé à la BBC qu’il fallait procéder « avec prudence ». Enfin, l’Égypte a administré un sérieux coup aux tenants d’une « solution arabe » de la crise libanaise en prônant ouvertement un rôle de l’Onu devant accompagner le retrait syrien.