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Actualités - CHRONOLOGIE

Fadi Ahmed aurait été abattu « accidentellement » par son propre frère Retour au calme à Tripoli au terme d’une deuxième journée de tension

La tension était encore perceptible hier à Tripoli, après une nuit d’agitation extrême qui a suivi l’annonce de la démission du chef du gouvernement, Omar Karamé, une situation qui s’est soldée par la mort « accidentelle » de Fadi Ahmed. Ce dernier, qui était un partisan du Premier ministre sortant, aurait été tué « par mégarde » par son frère Yasser, selon le rapport établi par les Forces de sécurité intérieure. C’est donc au milieu de mesures sécuritaires renforcées que la victime a été inhumée à Tripoli, ville quasiment déserte après les incidents qui ont visé les principales figures sunnites de l’opposition. En effet, plusieurs partisans en colère de M. Karamé avaient saccagé lundi soir les permanences des partis de l’opposition, notamment celui de l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri. La police a dû également évacuer la famille du député Ahmed Fatfat, de peur de représailles. La tension avait repris hier tôt le matin, lorsque des hommes armés ont sillonné la ville en tirant en l’air, imposant la fermeture des commerces, des établissements bancaires et des écoles, en réaction au départ du gouvernement Karamé. Des familles affolées se sont précipitées pour retirer leurs enfants des écoles, et les universités ont également fermé leurs portes. Des tracts ont été distribués appelant à « faire face au complot (...) qui risque d’embraser tout le Liban. Nous appelons à faire face au complot tramé par l’opposition » antisyrienne, pouvait-on lire. Les partisans de M. Karamé ont invité par haut-parleurs la population à participer aux obsèques de Fadi Ahmed. Craignant d’autres débordements, le secrétaire général de la Jeunesse arabe pour la libération, Khaldoun Charif, a lancé un appel au calme. Prenant la parole au nom de M. Karamé lors des funérailles, il a exhorté les partisans de ce dernier à ne pas user des armes au sein de la ville, mais plutôt « pour protéger le territoire, et la résistance face à Israël ». Pour sa part, le représentant du mouvement islamiste al-Tawhid, Maaz Saïd Chaabane, a également invité la population à se comporter avec sagesse, car, a-t-il dit, « nous traversons une phase critique, d’où l’importance de faire preuve de rationalité à un moment où (certaines parties) cherchent à semer la zizanie ». Commentant à son tour les incidents de Tripoli, le député Najib Mikati a affirmé que « ce qui s’est passé dans la capitale du Nord a reflété une image négative que nous ne souhaitions ni pour le chef du gouvernement ni pour le fils de Tripoli ». Il a en outre condamné « la logique des armes » qui, a-t-il dit, « est révolue ». Et M. Mikati de lancer un appel aux Tripolitains « qui ont été victimes des actes d’une minorité en colère contre la démission d’un gouvernement, qui était déjà en faillite, de faire preuve de patience et de sagesse ». Lors d’une conférence de presse, le député haririen Ahmed Fatfat a estimé que les troubles qui ont eu lieu « sont l’œuvre des seneurs de zizanies qui tentent d’envenimer la situation ». « Ceux qui ont accusé Rafic Hariri de traîtrise en créant un climat favorable à son assassinat (...) continuent aujourd’hui sur leur lancée en cherchant à semer le trouble », a-t-il conclu. Ce climat de tension a poussé hier le bloc tripolitain, formé des députés Mohammed Safadi, Mohammed Kabbara et Maurice Fadel auxquels se sont joints le député Misbah el-Ahdab et l’ancien ministre Samir Jisr, à organiser une conférence de presse au cours de laquelle ils ont condamné le comportement « antidémocratique » des partisans de M. Karamé et ont appelé les autorités à déployer les FSI, à retirer les armes des mains des civils et à annuler tous les permis de port d’arme accordés.
La tension était encore perceptible hier à Tripoli, après une nuit d’agitation extrême qui a suivi l’annonce de la démission du chef du gouvernement, Omar Karamé, une situation qui s’est soldée par la mort « accidentelle » de Fadi Ahmed. Ce dernier, qui était un partisan du Premier ministre sortant, aurait été tué « par mégarde » par son frère Yasser, selon le rapport...