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Actualités - CHRONOLOGIE

Cinquième assemblée plénière du Bristol aujourd’hui à Moukhtara Joumblatt : « Point de salut sans la chute de Lahoud » (Photo)

À la veille de la cinquième assemblée générale du Rassemblement du Bristol à Moukhtara, à l’issue de laquelle l’opposition nationale plurielle doit révéler sa stratégie pour les jours à venir – notamment en ce qui concerne sa participation ou non aux consultations parlementaires pour la nomination d’un nouveau Premier ministre –, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a été particulièrement virulent hier, réclamant « la chute » du président de la République, Émile Lahoud. Dans un entretien accordé à la chaîne satellite al-Jazira, M. Joumblatt a été impitoyable à l’égard du chef de l’État, dont il a remis une nouvelle fois en doute la constitutionnalité. « Allons-nous, à Moukhtara, décider de participer aux consultations avec ce président dont nous mettons en cause la constitutionnalité ? Personnellement, je préfère que Lahoud s’en aille pour qu’on en finisse avec ce régime médiocre et pour tourner une nouvelle page aussi bien sur le plan interne que dans les relations avec la Syrie », a-t-il indiqué. Le chef du PSP a répété comme un leitmotiv que l’opposition voulait la vérité sur l’assassinat de Hariri, des sanctions contre les SR libanais et syriens, soulignant que l’attentat contre Hariri tombe sous le coup, à l’Onu, de la résolution 1566 sur le terrorisme. « Je suis contre le fait d’aller chez Lahoud. L’une des pièces du déséquilibre sécuritaire et politique dans les relations libano-syriennes a été d’imposer Lahoud au Liban de cette façon, ce qui a conduit à l’assassinat de Hariri et à l’attentat contre Marwan Hamadé », a-t-il poursuivi, précisant toutefois que cette position n’engage pas l’opposition, qui décidera aujourd’hui de l’attitude à adopter. S’attaquant avec virulence aux services de renseignements, il a affirmé : « La garde républicaine ne répond pas à l’armée. Elle répond à un ami de Lahoud. Après une soirée de divertissements et autres, ils décident de tuer ou de kidnapper quelqu’un. Ils ont leur propre équipement et leur propre financement. Un cabinet neutre pourra-t-il pousser certains des chefs des SR à la démission ? Aura-t-il le courage de les juger ? Nous sommes dans une impasse tant que Lahoud est là. J’appelle à la chute de Lahoud, parce qu’il est partie au crime. Karamé, lui, est un pauvre hère qui a été utilisé puis jeté. » Et M. Joumblatt de poursuivre : « Il n’y a pas de salut autrement que par la chute de Lahoud », accusant le régime d’avoir escamoté des éléments de l’enquête et plaidant en faveur de la poursuite des manifestations pour le départ du chef de l’État. « Nous allons déployer tous nos efforts pour juger les SR ainsi que Addoum, Frangié et les autres devant le TPI, comme Milosevic. À chaque moment, nous avons peur d’un missile ou d’une voiture piégée. Mais où donc vivons-nous ? Ils nous tuent, allons-nous les remercier ? Ce sont des forces de l’ombre, ils n’ont que la haine et les attentats pour armes, tandis que nous voulons de bonnes relations avec le peuple syrien », a-t-il ajouté. Commentant ensuite l’attitude de l’armée sur le terrain dimanche et lundi, il a affirmé, en réponse à une question sur le rôle du chef de l’État dans la refonte de l’institution militaire : « L’armée a été excellente, elle fait partie du peuple. L’armée veut des relations stratégiques avec la Syrie, mais rejette le suivisme des SR syriens. Émile Lahoud n’est rien, c’est un intrus, ouvrez donc son dossier (de militaire) à l’armée. Il suffit de demander à n’importe quel officier de l’armée. Assez de cette mascarade, assez de ce mensonge historique... » Et de souligner : « Il existe une crise de régime. Il y a une personne qui nous a été imposée, qui tient le pouvoir et les SR, qui a été appuyée par les SR syriens et certains en Syrie, qui sabote tout et qui est responsable pénalement et moralement de ce qui se produit, si elle n’a pas couvert l’assassinat de Hariri... » Sur un autre plan, M. Joumblatt a plaidé pour des observateurs internationaux lors des élections. Il a également réclamé un redéploiement de l’armée syrienne dans la Békaa, ainsi qu’une négociation entre un cabinet libanais indépendant de la tutelle des SR et le gouvernement syrien concernant un retrait syrien total et honorable en fonction d’un calendrier. Il a aussi insisté sur son attachement à Taëf et son rejet de la 1559. « Plutôt une tutelle internationale que la tutelle du crime. Assez, qu’ils s’en aillent et nous laissent en paix », a-t-il pourtant ajouté, excédé par les exactions du pouvoir. « Le peuple libanais a le droit de tourner la page et d’entretenir de bonnes relations avec le peuple syrien. Cela suffit. Je suis prêt à aller à Damas et à rencontrer le président Assad, en tant que membre de l’opposition, pour tenir ce discours », a-t-il dit. « Où va le Hezbollah ? » Le chef du PSP a annoncé que le député Ghazi Aridi entrera aujourd’hui en contact avec sayyed Hassan Nasrallah pour l’ouverture d’un dialogue avec le Hezbollah et que MM. Aridi et Hamadé se réuniront sous peu avec le président de la Chambre, Nabih Berry. « Nous demandons au Hezbollah et à Amal : où allez-vous ? Et après les fermes de Chebaa ? Êtes-vous étrangers à ce pays ? Vous êtes libanais. Nous voulons notre indépendance », a-t-il indiqué. Il a enfin mis l’accent sur le fait que le soulèvement populaire démocratique au Liban est le coup d’envoi d’une nouvelle définition de l’arabité, fondée sur la liberté et la démocratie, loin des « dogmes monolithiques qui sont finis ». Il a également précisé qu’il restera pour l’instant à Moukhtara « pour ne pas rendre la tâche trop facile aux criminels ». Par ailleurs, Walid Joumblatt a réclamé dans un entretien à l’AFP la formation d’un gouvernement « transitoire et neutre » qui organise un retrait « partiel » syrien avant la tenue des élections législatives du printemps. Après avoir salué comme une « victoire » et « un changement radical » la démission du cabinet Karamé, M. Joumblatt a néanmoins déclaré qu’« il est encore trop tôt pour que nous entrions dans le prochain gouvernement ». « Il faut un gouvernement transitoire et neutre, puis, après les législatives, un gouvernement d’union nationale sera formé », a-t-il dit. Il a écarté la possibilité de la formation d’un cabinet de militaires. « Cela serait stupide. Nous le balaierons en deux heures. Il y aura une protestation populaire beaucoup plus importante encore », a-t-il estimé. Pour lui, le retrait syrien « doit impérativement commencer rapidement, sinon on reprend la rue et, cette fois, cela sera plus grave ». « On ne peut pas toujours se laisser berner. C’est soi-disant la cinquième fois que l’armée syrienne se redéploie », a-t-il dit. Le comité de suivi Par ailleurs, le comité de suivi du Bristol s’est réuni hier au siège de la Gauche démocratique (GD), en présence de l’ensemble de ses composantes, dont le courant aouniste et les députés haririens. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, que le secrétaire général de la GD, Élias Atallah, a rendu public, l’opposition a d’abord rendu hommage au peuple libanais, « qui a exprimé sa volonté libre, ce qui s’est traduit par la chute constitutionnelle du cabinet libanais après qu’il fut tombé sur le plan politique et populaire sous la pression des Libanais, qui ont défié les mesures répressives et ont observé un sit-in près de la tombe du président-martyr Rafic Hariri, place des Martyrs ». Le comité a appelé « l’ensemble des Libanais à poursuivre leur mouvement pacifique à travers leur participation au sit-in nocturne place des Martyrs, pour la réalisation de l’ensemble des revendications démocratiques du peuple libanais et de l’opposition, et qui ne peuvent être résumées par la chute d’un cabinet qui n’a jamais bénéficié de la confiance des Libanais et de la légitimité consensuelle ». Il a enfin appelé l’ensemble des forces de l’opposition « notifiées officiellement » à participer à l’assemblée plénière du Rassemblement du Bristol aujourd’hui, à 18h, à Moukhtara.
À la veille de la cinquième assemblée générale du Rassemblement du Bristol à Moukhtara, à l’issue de laquelle l’opposition nationale plurielle doit révéler sa stratégie pour les jours à venir – notamment en ce qui concerne sa participation ou non aux consultations parlementaires pour la nomination d’un nouveau Premier ministre –, le chef du PSP, Walid Joumblatt, a été...