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Actualités - CHRONOLOGIE

Karamé : Parce que je ne veux pas que mon gouvernement soit un obstacle au « bien de ce pays »(photo)

C’était au démarrage de la séance nocturne du premier jour de débat de politique générale, hier place de l’Étoile. Et en lieu et place du député censé s’exprimer devant les caméras de télévision, c’est Omar Karamé lui-même qui s’est dirigé vers la tribune dans un hémicycle particulièrement épars. Et dès les premières intonations, quelque chose se préparait. Le désormais ancien Premier ministre commence par exprimer sa stupeur à l’égard de la direction que prennent les événements ; il pensait, a-t-il ensuite confessé, « être de très bonne foi », malgré les accusations, malgré « les diffamations ». Omar Karamé pensait que le « crime » était tellement important que son exploitation paraissait impossible, « et même quand cela était, je pensais que l’espoir allait primer, parce que tout le monde ne veut que la vérité ». Le député de Tripoli a ensuite affirmé que malgré la campagne et l’escalade médiatico-politiques « contre moi et contre le gouvernement, je continuais à penser que les efforts que nous déployions pour une enquête qui fasse toute la lumière » sur l’attentat « allaient ramener les choses en l’état et rendre justice au gouvernement – au pire que cela allait consoler la famille (Hariri) et ceux qui défendent cette cause... Sauf que nous tous faisions partie de la famille, nous tous défendions cette cause », a dit l’ancien Premier ministre. « Cette affaire était importante, le crime dangereux, et il y avait deux priorités : soit l’on exploitait cela avec de petits calculs partisans, soit l’on se consacrait à une enquête franche et sérieuse, à même de dévoiler les criminels », a-t-il poursuivi. « Voilà pourquoi on ne s’est pas occupé des opinions des autres, de leur mauvaise foi », a indiqué l’effendi, rappelant que Rafic Hariri était le symbole d’une communauté pilier de l’identité arabe du Liban, et que c’est à lui que l’on avait confié la mission de veiller à cela. « Je n’ai jamais été attaché à un poste et ma famille a beaucoup sacrifié pour le Liban. J’ai supporté l’injustice et les calomnies parce que ma priorité allait à l’identification des assassins criminels, mais je n’ai pas pu rester sur ma position, car je ne veux pas paraître comme faisant de la surenchère sur la famille du martyr, surtout que sa sœur a réclamé la démission immédiate du gouvernement, qu’elle a présentée comme étant sa priorité », a poursuivi Omar Karamé. « J’ai découvert ce matin (hier) que ce vide (constitutionnel) que l’on craignait ne fait peur à personne ; j’ai découvert que ce dialogue auquel on appelait n’intéressait personne », a-t-il insisté, déplorant que lorsqu’il avait mis en garde contre la division de l’armée, on ait pu l’accuser de chercher à la diviser. « Comment puis-je prétendre être plus soucieux de la situation économique et financière du pays que les institutions économiques elles-mêmes », qui ont appelé d’une façon ou d’une autre à la démission du cabinet Karamé. « Je remercie les députés – la majorité de ce Parlement – qui m’ont assuré de leur détermination à voter la confiance à ce gouvernement. Et parce que je ne veux pas qu’il constitue un obstacle pour ce qui est considéré par certains comme étant le bien du pays, j’annonce ma démission », a conclu Omar Karamé. La démission du Premier ministre a été aussitôt acceptée par le chef de l’État, Émile Lahoud, qui l’a chargé d’expédier les affaires courantes. « Le président de la République a accepté la démission du chef du gouvernement (...) et l’a chargé d’expédier les affaires courantes dans l’attente de la formation d’un nouveau cabinet », a indiqué la présidence de la République sans préciser une quelconque date aux obligatoires consultations parlementaires. La première réaction d’un membre du cabinet démissionnaire a été celle de l’ancien ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, qui a souhaité qu’« ils réussissent et découvrent les criminels, cela sera la plus belle chose pour nous. C’était un poids sur nos épaules que nous assumions tout seuls, et j’en suis soulagé », a confessé le député de Zghorta, tenant toutefois à rappeler que « pas une gifle » n’a été assénée durant les manifestations d’hier.

C’était au démarrage de la séance nocturne du premier jour de débat de politique générale, hier place de l’Étoile. Et en lieu et place du député censé s’exprimer devant les caméras de télévision, c’est Omar Karamé lui-même qui s’est dirigé vers la tribune dans un hémicycle particulièrement épars. Et dès les premières intonations, quelque chose se préparait. Le...