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Des milliers de mains se sont jointes, samedi, pour la mémoire et l’indépendance De la place des Martyrs jusqu’au « Saint-Georges », la chaîne de la liberté (photos)

Pari gagné. Main dans la main, par milliers, des Libanais ont exprimé samedi leur attachement à la liberté autant qu’à la fidélité à la mémoire des victimes de l’attentat du 14 février. À l’appel de la Gauche démocratique et des autres forces de l’opposition, une chaîne humaine s’est formée tout au long des quelque deux kilomètres qui séparent la place des Martyrs, où le Premier ministre Rafic Hariri et ses compagnons sont enterrés, du secteur du Saint-Georges, où a eu lieu l’attentat meurtrier. Et avec ces mains qui se sont jointes avec un ordre quasi impeccable, portant des drapeaux libanais et arborant le ruban bleu, symbole de la revendication de la vérité, une vive émotion s’est emparée des rues du centre-ville pour témoigner de l’élan de ferveur né de l’horreur de l’explosion et de la volonté de vivre dans un pays libre de toute tutelle. À la demande des organisateurs, les « maillons » de la chaîne ont réfréné (autant que possible) les slogans et les chants. Avant d’entamer la marche, la foule avait toutefois entonné en chœur l’hymne national au point de départ, près de la mosquée Mohammed el-Amine où les citoyens continuent d’affluer pour se recueillir sur les tombes des victimes. Rien n’entamait la bonne humeur des manifestants ni leur propension à critiquer le gouvernement et à exprimer leur hostilité à la Syrie. Toutefois, le silence s’épaississait près du lieu de l’attentat, où la vue du cratère de l’explosion, des restes des voitures calcinées et des dégâts frappe toujours autant les observateurs. Certains des manifestants ont même tracé au moyen de bougies la date et l’heure de l’attentat : 14 février 12h55. Le choix de ce mode d’expression n’est pas banal. Des participants interrogés par l’AFP ont déclaré agir « de manière civilisée pour prouver que nous méritons l’État souverain et indépendant que nous réclamons ». Une chaîne humaine avait été formée en 1990, au lendemain de la guerre dite de libération, par les partisans du général Michel Aoun, alors Premier ministre, mais samedi, c’était probablement la première fois qu’un rassemblement de cette envergure revêtait un caractère aussi national. La motivation et l’enthousiasme étaient le maître mot de cette manifestation hors du commun. Parmi les manifestants, on a compté samedi plusieurs députés et figures de l’opposition, comme Akram Chéhayeb, Bassem es-Sabeh, Massoud el-Achkar, Élias Zoghbi ou Nadim Gemayel, ainsi que des groupes de jeunes bien organisés comme les scouts du Parti socialiste progressiste (PSP) ou les membres du club Charles Hélou du collège Notre-Dame de Jamhour. Des caliquots revendiquant la liberté du Liban et le retrait des Syriens étaient également brandis par des participants. Après l’ultime étape sur le lieu de l’explosion, la chaîne humaine a refait le chemin inverse vers le point de départ, la place des Martyrs, où des chants patriotiques étaient diffusés. Le compositeur Élias Rahbani a présenté à cette occasion une nouvelle œuvre, dédiée à la liberté du Liban. « Vous voir tous réunis, dans le cadre de l’opposition plurielle, c’est ce dont nous rêvions toute notre vie », a-t-il dit aux manifestants. À l’arrivée, tous les visages étaient éclairés d’un sourire, malgré l’incertitude du lendemain... S. B.

Pari gagné. Main dans la main, par milliers, des Libanais ont exprimé samedi leur attachement à la liberté autant qu’à la fidélité à la mémoire des victimes de l’attentat du 14 février. À l’appel de la Gauche démocratique et des autres forces de l’opposition, une chaîne humaine s’est formée tout au long des quelque deux kilomètres qui séparent la place des Martyrs, où...