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« Nous allons marcher ensemble, du nord au sud, pour faire tomber ce régime », affirme le chef du PSP L’opposition d’une seule et même voix au peuple libanais : « Tous à la place des Martyrs aujourd’hui »

L’opposition nationale plurielle, toutes tendances confondues, a lancé un appel à la mobilisation générale aujourd’hui, place des Martyrs, en dépit de la décision du ministère de l’Intérieur, annoncée hier soir par M. Sleimane Frangié, d’interdire les rassemblements et les manifestations. Le comité de suivi du rassemblement du Bristol, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, le bloc parlementaire du président martyr Rafic Hariri et l’ancien Premier ministre Michel Aoun ont appelé « l’ensemble des Libanais du nord au sud » à défier tous les barrages et à observer un sit-in pacifique et démocratique devant la statue des Martyrs jusqu’à « la chute du régime ». Une autre manifestation, organisée en principe par les milieux loyalistes dans le périmètre du Parlement, a finalement été annulée. À L’Orient-Le Jour, l’un des organisateurs, le député Nasser Kandil, a indiqué qu’il faut respecter le communiqué du ministère de l’Intérieur « qui interdit même les rassemblements ». Le communiqué du ministère de l’Intérieur a en effet demandé « aux forces de sécurité de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver l’ordre et la sécurité, et interdire les manifestations et rassemblements lundi ». La décision a été prise « dans l’intérêt supérieur de la nation et afin de préserver la paix civile », souligne le texte. Le commandement de l’armée a appelé les Libanais à respecter cette consigne à partir d’aujourd’hui 05h00 du matin. Hier soir déjà, sur le terrain, toutes les routes menant à la place des Martyrs avaient été quadrillées par les forces de l’ordre et les commandos de l’armée. Ce qui n’a pas empêché les citoyens d’affluer de différentes régions avec leurs sacs de couchage pour passer la nuit sur place. Walid Joumblatt et l’opposition Défiant le communiqué du ministère de l’Intérieur, le député Walid Joumblatt a invité en soirée « tous les Libanais du Nord, de la Békaa, du Sud et de la Montagne à marcher vers la place des Martyrs pour réclamer la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri et jusqu’à la chute du régime ». M. Joumblatt a exclu toute possibilité de confrontation dans la rue, « sauf si les services de renseignements libano-syriens se mettent de la partie ». S’exprimant devant la foule déchaînée, place des Martyrs, le secrétaire général de la Gauche démocratique, Élias Atallah, a exprimé toute la détermination des manifestants à passer la nuit sur place : « L’interdiction ne nous concerne pas, notre mouvement est pacifique et il se poursuit. Qu’ils nous arrêtent. » Le comité de suivi du Bristol a fait paraître un communiqué peu après la décision du ministère de l’Intérieur, affirmant qu’il maintenait son mot d’ordre de rassemblement pacifique aujourd’hui au cœur de Beyrouth. « Demain, les habitants de Beyrouth et ceux qui affluent dans la capitale de toutes les régions libanaises observeront un sit-in sur la place des Martyrs », dans le centre de Beyrouth, souligne un communiqué de l’opposition. « Il n’y aura pas de manifestations ni d’autres actions à l’exception du sit-in pacifique et démocratique qui se poursuit sur la place des Martyrs » depuis 12 jours, ajoute le texte. « Quant aux rumeurs, nous savons quels en sont les dessous et nous en faisons peu cas. Ceux qui veulent se rendre sur l’emplacement du sit-in à d’autres fins, nous sommes prêts à les recevoir avec des roses blanches », a indiqué le communiqué dans un appel direct à la mobilisation. Le général Michel Aoun a lui aussi appelé à une mobilisation massive aujourd’hui, place des Martyrs, mettant en garde contre « toute tentative de dérive et accusant les loyalistes de propager des rumeurs pour tenter d’altérer, mais en vain, l’enthousiasme des jeunes ». Michel Aoun a appelé le gouvernement à s’en aller, plaidant en faveur d’un cabinet formé de membres de l’opposition, les seuls habilités à prendre la relève. Il a également indiqué que les jeunes manifestants avaient jusqu’à présent fait preuve du niveau le plus élevé de civisme. Le bloc des députés haririens de Beyrouth et le Courant du futur ont également appelé les habitants de la capitale et l’ensemble des Libanais à la participation massive au sit-in pacifique aujourd’hui. Les députés Farès Souhaid, Mansour el-Bone, Nehmetallah Abinasr, Atef Majdalani, le Courant patriotique libre, l’opposition Kataëb d’Élie Karamé et plusieurs autres courants politiques ont également appelé les Libanais à se rendre à la place des Martyrs. L’« autre » manifestation qui n’aura pas lieu Irrités par cette mobilisation, les alliés de Damas avaient choisi hier de contre-attaquer. Des associations prosyriennes avaient en effet appelé, dans le cadre d’une conférence de presse à l’Ordre de la presse en présence de plusieurs personnalités, notamment des députés Nasser Kandil, Bassem Yammout et Adnane Arakji, à une manifestation sur le site du rassemblement de l’opposition en signe « de protestation contre la visite du sous-secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, David Satterfield, au Liban ». Dans l’après-midi, les associations ont annoncé un changement du parcours de la manifestation, avant de renoncer totalement à l’initiative après la publication du communiqué du ministère de l’Intérieur. Plusieurs voix, notamment à Beyrouth, s’étaient élevées contre l’idée même de ce sit-in prosyrien, dénoncé comme « une tentative de terroriser les Libanais » pour les empêcher de se rendre à la place des Martyrs. Le Bloc de Beyrouth a même rappelé que les trois députés n’appartenaient plus au bloc Hariri depuis plusieurs semaines et que les personnalités qui appellent à la manifestation n’ont « rien à voir avec le président martyr ». Dans un communiqué publié au moment où l’armée commençait à se positionner autour de la place des Martyrs pour bloquer l’accès aux manifestants, le rassemblement prosyrien, qui s’est donné le nom de « Comité de suivi de la Rencontre nationale », a pour sa part accusé l’opposition de « vouloir fomenter des troubles et de déstabiliser le pays à travers des tentatives miliciennes ».
L’opposition nationale plurielle, toutes tendances confondues, a lancé un appel à la mobilisation générale aujourd’hui, place des Martyrs, en dépit de la décision du ministère de l’Intérieur, annoncée hier soir par M. Sleimane Frangié, d’interdire les rassemblements et les manifestations. Le comité de suivi du rassemblement du Bristol, le chef du Parti socialiste progressiste,...