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Lahoud invite les corporations à rester loin de la politique De nouveaux corps socio-économiques répondent à l’appel à la grève

Deux jours avant la séance parlementaire de lundi, de nouveaux corps socio-économiques ont répondu hier à l’appel à la fermeture générale et au rassemblement lancé il y a quelques jours par les organismes économiques du pays. Les Associations des banques et des industriels ainsi que les Chambres de commerce et d’industrie libanaises avaient en effet réclamé, mercredi dernier, le départ du gouvernement Karamé, l’avènement d’un cabinet neutre et une enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Elles ont également décrété la grève générale lundi prochain, et appelé à un sit-in à la place des Martyrs, tout près du siège du Parlement où les députés seront en train de débattre de la politique générale du gouvernement. Le conseil exécutif de la Fédération de syndicats des employés des banques a ainsi fermement exprimé son soutien à la grève générale « pour condamner le crime odieux ». « L’horrible séisme dont a été victime le Liban, lorsque des criminels ont réussi à tuer l’homme de la décision, de la générosité, de la reconstruction et du développement (...), le Premier ministre martyr, Rafic Hariri, a laissé de nombreuses interrogations négatives sur les plans économique, social et politique, concernant l’implication de la patrie dans le cercle de la violence et des fanatismes », a-t-il affirmé. Le président de l’Ordre des médecins, Mario Aoun, a également exprimé son « soutien complet » à la grève de lundi, invitant les médecins à participer massivement à ce mouvement. Le président du Forum économique, Wajih Bezri, s’est déclaré inquiet du vide politique et économique laissé par Hariri, et son effet sur la situation économique, monétaire et financière, invitant les gens à participer à la grève et au sit-in. À leur tour, les employés et les ouvriers du port de Beyrouth ont décidé d’arrêter leurs travaux le premier jour de la semaine, et ce comme les présidents des comités des marchés commerciaux de Beyrouth qui ont invité les Libanais à se rassembler lundi autour de la tombe de Hariri. Les associations de commerçants de plusieurs quartiers beyrouthins ont également déploré la disparition de l’ancien Premier ministre. Enfin, l’Université Notre-Dame (NDU) a décidé hier de fermer ses portes lundi prochain pour dénoncer l’assassinat de Hariri et pour « accompagner la séance parlementaire ». Cette fermeture intervient dans le cadre de l’engagement de l’université dans la défense des libertés et de la démocratie, et dans la construction d’un Liban indépendant et libre, a indiqué le commuiqué. La multiplication des appels à la grève, conformément au communiqué des organismes économiques, n’exprime cependant pas une parfaite unanimité, certaines dissensions entre loyalistes et opposants s’étant notamment déclarées lors des réunions houleuses de la semaine dernière, même si ces réunions ont abouti en fin de compte à un communiqué rejoignant en grande partie les positions de l’opposition. Ainsi, une délégation de l’Association des industriels, présidée par Fadi Abboud, s’est rendue hier chez le président de la République, Émile Lahoud. M. Abboud a déclaré lors de la rencontre qu’« il ne faut pas mélanger affaires économiques et conflits politiques », précisant que les organismes économiques œuvrent pour éviter une telle confusion. Les industriels ont également expliqué au président Lahoud que leur secteur ne connaît pas la notion de grève, et qu’ils vont participer au mouvement de lundi en guise de deuil. Le président Lahoud a, de son côté, estimé que « la politique ne doit pas s’immiscer dans les secteurs économique, industriel et financier, qui sont directement concernés par la vie des gens et leurs intérêts, et qui doivent impérativement être capables d’assumer leur rôle dans la reconstruction économique et sociale du pays ». « L’économie nationale doit rester loin des tiraillements politiques, afin de préserver la stabilité économique, financière et industrielle qui donne au Liban une force supplémentaire pour affronter les derniers développements », a-t-il dit. M. Lahoud a également déclaré : « L’assassinat de l’ancien chef de gouvernement, Rafic Hariri, a été exécuté par les ennemis du Liban, pour impliquer ce pays dans une nouvelle guerre. Nous ne voulons pas la guerre. Nous entendons dans les médias beaucoup de choses, mais nous ne répondrons pas. Par contre, nous ne permettrons à personne de porter atteinte à la sécurité. Au lendemain de la prorogation, j’avais lancé un appel au dialogue. Malheureusement, ils n’ont pas répondu, peut-être parce qu’ils ne sont pas conscients de la gravité de la situation (...). Tout peut être objet de dialogue, et je ne dis pas cela à partir d’une position de faiblesse, puisque le Liban est fort. » « L’enquête sur l’assassinat se poursuivra jour et nuit jusqu’à l’établissement de la vérité. L’État coopérera avec les experts internationaux pour avoir toutes les informations disponibles sur le crime et ses auteurs. Il en sera de même en ce qui concerne la tentative d’assassinat du député Marwan Hamadé », a-t-il ajouté. Et de conclure : « Le gouvernement sera lundi devant le Parlement. Quel que soit le résultat, il est nécessaire après cela que toutes les parties entreprennent un dialogue sur les questions litigieuses. »
Deux jours avant la séance parlementaire de lundi, de nouveaux corps socio-économiques ont répondu hier à l’appel à la fermeture générale et au rassemblement lancé il y a quelques jours par les organismes économiques du pays.
Les Associations des banques et des industriels ainsi que les Chambres de commerce et d’industrie libanaises avaient en effet réclamé, mercredi dernier, le...