Rechercher
Rechercher

Actualités

Bkerké - Nayla Moawad compare le Rassemblement de Aïn el-Tiné à Anjar, mais en excluant le Hezbollah De Freige : « Les propos de Karamé, un affront à Lahoud et Sleimane »

Le patriarche maronite a reçu hier à Bkerké plusieurs membres de l’opposition, qui ont tous critiqué les propos tenus jeudi par le Premier ministre Omar Karamé et le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, au sujet de l’armée. Le député Nabil de Freige a failli à ses habitudes en prenant la parole sur le perron de Bkerké pour dénoncer « les paroles graves du Premier ministre sur l’armée libanaise ». « Il est de mon devoir de dire que le peuple libanais est uni et que le Premier ministre est le premier à le savoir. Si on lui a demandé de tenir ses propos, il n’est pas obligé de répéter ce qu’on lui demande de dire », a indiqué M. de Freige. « Nous sommes opposés au président Lahoud, mais il a indubitablement été un bon commandant en chef de l’armée, qu’il a réunifiée, édifiant une institution nationale », a-t-il précisé, estimant que les propos de M. Karamé « constituent avant tout un affront au président Lahoud (...), au général Michel Sleimane et à l’ensemble de l’armée libanaise ». Il a ensuite énuméré les différentes étapes où l’armée à su gérer la situation en faisant preuve d’unité. « Les propos du Premier ministre Karamé sont incorrects et ne doivent pas émaner du chef du pouvoir exécutif. Les ambassadeurs ont certainement dû rapporter à leurs États ces propos illogiques », a ajouté le député, qui a appelé Michel Sleimane et Émile Lahoud à répondre à Omar Karamé. Mgr Sfeir a ensuite reçu une délégation du Rassemblement de Kornet Chehwane, formée du député Farès Souhaid, et de MM. Samir Frangié et Antoine Khawaja. M. Souhaid a estimé que « le Liban nouveau, fondé sur la convivialité et la rencontre islamo-chrétienne, est en train de naître. Le Liban qui montre au monde entier et au monde arabe l’une des plus belles images de la démocratie ». Répondant à Walid Moallem, M. Souhaid a estimé que les propos du responsable syrien étaient « incomplets », dans la mesure où « il n’est pas question d’un retrait total du Liban conformément à l’accord de Taëf ». « Nous appelons la Syrie à annoncer son retrait total », a-t-il conclu. De son côté, la députée Nayla Moawad a évoqué avec Mgr Sfeir les préparatifs pour la séance exceptionnelle prévue lundi au Parlement. « Nous considérons que le cabinet est partie intégrante du pouvoir sécuritaire et répressif dont nous demandons le départ pour permettre la mise en place d’un gouvernement de transition à même de superviser le retrait syrien du Liban et la tenue d’élections libres et intègres. Nous ne mettons absolument pas en doute la capacité du pouvoir ou de Anjar à proroger le mandat du cabinet comme il a fait avec le président Lahoud, mais il est de notre devoir de mettre toutes les données que nous possédons à la disposition du peuple libanais. Ce peuple fait preuve tous les jours, avec beaucoup de maturité, d’une participation efficace. Il est de notre droit de réclamer le départ du cabinet qui assume une grande responsabilité et qui est complice dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri », a indiqué Mme Moawad. Elle a par ailleurs estimé que « les manifestations populaires en cours prouvent que le pouvoir est illégitime tant sur le plan constitutionnel que populaire ». « Nous voulons que la vérité soit faite sur le crime, ainsi qu’un cabinet de transition pour garantir la mise en place d’une Chambre à même de ressusciter le Liban démocratique, constitutionnel et libre », a-t-elle ajouté, mettant en exergue la nécessité pour les Libanais de se fédérer pour exprimer leur volonté de voir la Syrie retirer ses troupes. Exprimant une fois de plus la volonté d’établir un partenariat réel et équilibré avec la Syrie, Mme Moawad a toutefois souligné : « Nous rejetons cet État sécuritaire qui ne recule devant rien, pas même le crime, pour garantir sa perpétuation et maintenir ses symboles au Liban qui complotent contre le peuple libanais. » Mme Moawad a rejeté tout dialogue avec le Rassemblement de Aïn el-Tiné, « qui n’est autre que le pouvoir qui doit s’en aller et qui se résume à Anjar ». Elle a cependant exclu le Hezbollah et Hassan Nasrallah du lot, estimant que ce dernier doit « soutenir le peuple qui revendique l’indépendance et la souveraineté » parce qu’il a lui-même contribué à la libération du Sud, partie intégrante de l’indépendance du Liban. Le prélat maronite a en outre reçu M. Gébrane Bassil, candidat du courant aouniste à Batroun et délégué par le général Michel Aoun à Bkerké. « Les volontés internationale et libanaise se sont retrouvées aujourd’hui sur la réalisation de la souveraineté et de l’indépendance totale du Liban. La Syrie doit retirer toutes ses troupes immédiatement. Le redéploiement ou le repositionnement restent en deçà de ce qui est demandé », a indiqué M. Bassil, plaidant en faveur « du départ du pouvoir avec tous ses symboles, et d’un cabinet de transition pour gérer des législatives libres et intègres ». Il convient enfin de signaler que Mgr Sfeir s’est entretenu durant plus d’une heure avec le ministre Élias Skaff, qui a plaidé ensuite en faveur de « la modération », puis avec le ministre du Tourisme, Wadih el-Khazen.
Le patriarche maronite a reçu hier à Bkerké plusieurs membres de l’opposition, qui ont tous critiqué les propos tenus jeudi par le Premier ministre Omar Karamé et le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, au sujet de l’armée.
Le député Nabil de Freige a failli à ses habitudes en prenant la parole sur le perron de Bkerké pour dénoncer « les paroles graves...