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Des Syriens appellent leurs dirigeants à mener une « nouvelle » politique au Liban

Dans un geste de défiance face à l’immobilisme officiel perceptible à Damas, plus de 200 personnalités syriennes, écrivains, artistes et journalistes, ont demandé dans une lettre ouverte au président Bachar el-Assad le retrait de l’armée syrienne du Liban, selon une dépêche de l’AFP datée de Damas. « Il est temps que la Syrie adopte une politique qui prenne en compte les nouveaux développements, notamment à la suite de l’assassinat de (l’ancien Premier ministre libanais) Rafic Hariri, et ce en instaurant une relation saine et basée sur l’égalité avec le Liban », affirme le texte dont l’AFP a reçu une copie. Dans une lettre sobre mais au ton ferme et inédit, les signataires s’interrogent sur l’efficacité de la politique menée par la Syrie au Liban. Des écrivains et des artistes notoires y expriment leurs inquiétudes sur l’avenir de la Syrie qui fait l’objet de menaces américaines et de pressions croissantes de la part de la communauté internationale, en raison notamment de la présence de quelque 14 000 de ses soldats au Liban. Le président américain George W. Bush a déclaré mercredi qu’il attendait la réponse de la Syrie à sa demande de retrait complet du Liban, avant de réclamer à l’Onu de prendre des sanctions contre Damas. « Nous allons voir comment ils répondent à notre demande avant d’entamer de nouvelles discussions sur un retour devant les Nations unies », a indiqué M. Bush lors d’une conférence de presse en Allemagne avec le chancelier Gerhard Schröder. « Les pressions extérieures augmentent et prennent des formes multiples. Le peuple syrien ignore ce qui l’attend alors que les vieilles méthodes politiques ne sont plus capables de gérer les crises », affirme la lettre envoyée mardi au président Assad. « S’engager à appliquer l’accord de Taëf (1989) et procéder au retrait des forces syriennes déployées au Liban permettront de nous éviter une issue dramatique », ajoutent-ils. Exaspérées par le silence officiel, ces personnalités estiment qu’« une initiative devrait être prise aujourd’hui pour établir une nouvelle relation entre les deux peuples et cette initiative est de nature à éliminer les prétextes extérieurs » pour sanctionner la Syrie. « Elle pavera la voie au retour de la confiance et de la solidarité entre les deux peuples et les deux États (libanais et syrien) face aux défis communs », ont-ils poursuivi. Parmi les signataires de la lettre figurent les avocats Anouar Bounni et Khalil Maatouk, les écrivains Bourhane Ghalioune, Michel Kilo et Fayez Sara, les acteurs Farès Hélou et Waha Raheb, les journalistes Hakam al-Baba et Chaabane Abboud et d’anciens détenus politiques comme Akram Bounni et Kamal Labouani. Les journalistes syriens dénoncent l’assassinat de Hariri Par ailleurs, plus de cent journalistes syriens ont organisé hier un sit-in à Damas pour dénoncer l’assassinat de Hariri, à l’appel de l’Union générale des journalistes en Syrie (UGJS). Le président de l’UGJS, Saber Falhout, a affirmé que cette manifestation, qui s’est tenue devant le siège du syndicat, « reflète la tristesse de l’homme de la rue en Syrie après le malheur qui a frappé les deux pays frères », le Liban et la Syrie. M. Falhout a regretté « les déclarations injustes faites par ceux qui ont voulu (profiter) du martyre de Hariri à des fins politiques ». « Les journalistes syriens veulent savoir toute la vérité sur le crime odieux et protestent contre les accusations iniques portées contre la Syrie », proclamait une pancarte levée par les manifestants.

Dans un geste de défiance face à l’immobilisme officiel perceptible à Damas, plus de 200 personnalités syriennes, écrivains, artistes et journalistes, ont demandé dans une lettre ouverte au président Bachar el-Assad le retrait de l’armée syrienne du Liban, selon une dépêche de l’AFP datée de Damas.
« Il est temps que la Syrie adopte une politique qui prenne en compte les...