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Des travaux non autorisés ont-ils été effectués devant l’hôtel « Saint-Georges » ? Arrivée, aujourd’hui, de la mission d’enquête de l’Onu

En attendant l’arrivée, aujourd’hui, des enquêteurs de l’Onu et celle des experts suisses, l’enquête sur l’assassinat, le 14 février, de Rafic Hariri, piétine. Le chef de l’État a été informé hier par le ministre de la Justice, Adnane Addoum, des premières conclusions de l’enquête menée par la justice militaire, avant l’entrée en fonctions du juge d’instruction Michel Abou Arraje et de la Cour de justice. « L’enquête ne néglige aucun détail, mais ses premières conclusions demeureront secrètes », a déclaré M. Addoum en quittant Baabda. « Nous estimons être en possession de nouvelles données, a-t-il poursuivi, mais nous attendons les experts suisses pour nous en assurer. » En attendant donc les experts suisses, ainsi que la mission d’enquête de l’Onu, c’est la controverse sur le déroulement de travaux non autorisés à l’endroit de l’attentat et l’existence d’un tunnel sous la chaussée qui font l’actualité. Le président du conseil municipal de Beyrouth, Abdel Monhem Ariss, a sommé le mohafez de Beyrouth, Yaacoub Sarraf, « d’informer l’opinion » et de reconnaître que des travaux ont été effectués sur la chaussée, sans autorisation préalable. Selon M. Ariss, qui est rejoint sur ce point par le président de la commission parlementaire des Travaux publics, Mohammed Kabbani, l’explosif avait été placé sous la chaussée, une conclusion que ne partagent pas les premiers enquêteurs, qui ne parviennent pas à rendre compte des marques laissées par la déflagration au ras des trottoirs, ce qui laisse penser que le souffle de l’explosion n’était pas seulement vertical, mais aussi horizontal. En tout état de cause et en réponse à une demande de M. Ariss, M. Sarraf avait adressé au conseil municipal une liste des travaux effectués ou prévus dans la zone de l’attentat. Le document indique que des autorisations de travaux ont été accordées pour le compte de l’ EDL, des Eaux de Beyrouth et d’Ogero. Par ailleurs, M. Sarraf, en réponse à des affirmations de M. Kabbani, a démenti à son tour l’existence d’un tunnel sous la chaussée entre l’hôtel Saint-Georges et un bâtiment situé en face, au travers de la rue. Une équipe a été chargée hier par le mohafez d’inspecter le sous-sol de l’hôtel et a constaté l’inexistence d’un tel tunnel, a affirmé M. Sarraf. Le mohafez a précisé qu’une autorisation en ce sens avait été déposée par les propriétaires de l’hôtel voici quatre ans, mais n’avait jamais reçu de suite. Le propriétaire de la société propriétaire du Saint-Georges, M. Fady Khoury, avait une première fois opposé un démenti aux affirmations du député. M. Kabbani est cependant revenu à la charge, hier, affirmant que ce tunnel existe bel et bien, que la couleur de la flamme qui s’est élevée au moment de l’explosion prouve que la charge explosive était placée sous la chaussée, et que l’existence de gros blocs d’asphalte qui ont été projetés sur les toits de certains immeubles le prouve aussi. Le bilan des victimes du « Saint-Georges » Le président du conseil d’administration du Saint-Georges a publié un communiqué, hier, dans lequel il a présenté ses condoléances aux familles des employés de la société qui ont perdu la vie dans l’attentat du 14 février. Cinq des employés de la société exploitant le Saint-Georges ont été tués et quinze autres blessés, dont cinq souffriront de handicaps permanents, a affirmé le PDG. Les cinq tués sont : Abdo Bou Farah, Rawad Haïdar, Zahi Abourjeïly, Joseph Aoun et Soubhi Khodr. Quant aux blessés graves, ce sont : Maria Sader, Jeannette Diab, Youssef Mezher, Mohammed Oueïss Ahmed et Farouk Cheikh Ali. Notons que le procureur général p.i. Rabiha Ammache-Kaddoura a formellement porté plainte hier contre inconnu dans les attentats perpétrés contre Marwan Hamadé (1er octobre 2004) et Élie Hobeika (24 janvier 2002). Cette plainte intervient dans le cadre de la décision du Conseil des ministres de déférer ces attentats devant la Cour de justice.

En attendant l’arrivée, aujourd’hui, des enquêteurs de l’Onu et celle des experts suisses, l’enquête sur l’assassinat, le 14 février, de Rafic Hariri, piétine.
Le chef de l’État a été informé hier par le ministre de la Justice, Adnane Addoum, des premières conclusions de l’enquête menée par la justice militaire, avant l’entrée en fonctions du juge d’instruction...