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Pour l’Éternité

Il est douze heures cinquante-cinq Les vagues de la mer arrosent le Saint-Georges Les employés de banque accueillent leurs clients Les ouvriers sont là devant un feu de forge Un touriste, à l’hôtel, feuillette un dépliant. Il est douze heures cinquante-cinq Les vagues de la mer bien soudain se sont tues En écoutant la terre ébranlée de clameurs Car dans la rue béante, il y a des gens qui tuent Sous leurs doigts criminels, un grand géant se meurt. Il est douze heures cinquante-cinq L’enfer s’était saisi de la rue de l’horreur Les employés sont morts avec quelques clients Les blessés sont nombreux hantés par la terreur Le touriste n’a pas pu finir son dépliant. Il est douze heures cinquante-cinq Le géant s’est éteint avant même d’atteindre L’entrée de l’hôpital qui allait accueillir Ses compagnons touchés et qui allaient s’éteindre En mourant dans le feu, comme de vrais martyrs. Il est douze heures cinquante-cinq Un peuple s’est levé se prenant par la main Le clocher de l’église auprès du minaret Mêle le son de cloche au son du muezzin Pour réclamer la vie, la vie en liberté. Il est douze heures cinquante-cinq Alors ils sont venus, en n’ayant qu’un seul but Avec des chapelets, des signes du croissant Prier sur le tombeau, du géant abattu Qui tenant son Coran et qui sa croix en sang. Il est douze heures cinquante-cinq Un million de fidèles, qui avaient cru au rêve Ont gardé le silence, saluant la mémoire Du grand fédérateur, bien avant que s’achève Le Livre qu’il écrit pour entrer dans l’histoire. Il est douze heures cinquante-cinq Pour l’Éternité. Jean-Claude BOULOS
Il est douze heures cinquante-cinq
Les vagues de la mer arrosent le Saint-Georges
Les employés de banque accueillent leurs clients
Les ouvriers sont là devant un feu de forge
Un touriste, à l’hôtel, feuillette un dépliant.
Il est douze heures cinquante-cinq
Les vagues de la mer bien soudain se sont tues
En écoutant la terre ébranlée de clameurs
Car dans la rue béante, il y a...