Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINIONS

La grande colère de nos lecteurs

L’impensable il y a quelques jours Messieurs les présidents Lahoud et Karamé Je voudrais vous remercier pour votre attitude et votre comportement. Parce que vous avez réussi ce que personne n’aurait pu faire et ce que personne n’aurait pu espérer. Grâce à vous, Messieurs, l’impensable, il y a quelques jours encore, a été réalisé. Plus d’un million de personnes sont descendues dans la rue pour exprimer leur colère. De plus, vous avez réussi à réunir tous les ennemis d’hier pour construire le Liban de demain. M. Karamé, essayez d’être à la hauteur de votre nom et n’entrez pas dans l’histoire comme étant le seul Premier ministre à avoir été renvoyé deux fois par la rue. Démissionnez. Edmond RABBATH Ils veulent gagner du temps Les appels au dialogue lancés par les prosyriens après l’assassinat de Hariri ont un seul et unique objectif: gagner du temps. L’opposition doit absolument rejeter ces appels. Docteur KABBANI Ryad Un site à Toulouse À l’initiative de jeunes Libanais de Toulouse, nous avons lancé un site sur « La révolution libanaise » . Nous y faisons état d’un sondage, et nous avons besoin de vous afin d’évaluer l’opinion du plus grand nombre de Libanais. Le site est le suivant : www.liban.fr.tc Nous espérons que tous ensemble, main dans la main , nous ferons du Liban une nation souveraine et démocratique. Encore une fois, merci et à très bientôt. Fière de mon peuple Je suis une Libanaise de 12 ans, intéressée par la politique. Après la mort de Hariri, j’étais prête à enfin avouer mon rêve mort avec lui. Mais en regardant le peuple libanais, mon cher peuple, unifié à nouveau, en train de prier, toutes religions confondues, j’ai réalisé que le rêve venait de commencer. La mort de cet homme était un signe, le signe d’une libération qui commence… Combien j’étais fière de mon peuple qui scandait des slogans au nom de la liberté ! Combien j’étais fière en entendant les cloches sonner et le muezzin appeler à la prière ! Le Liban était à nouveau enfin uni. Sophie Philippe MAALOUF Le Liban tout entier frappé La perte est grave. C’est la perte d’une personnalité politique libanaise internationale. C’est un crime contre l’humanité. Et qui touche tous les Libanais, partisans ou adversaires de la politique adoptée par l’ancien Premier ministre, puisque l’attentat touche la sécurité du pays, sa paix civile, sa stabilité, son destin. Cet assassinat pave la voie à la sédition, il vise à élargir le précipice entre le pouvoir et les opposants pour provoquer ainsi l’effondrement du pays. Autrement dit, il sert d’outil à la division et la dispersion des Libanais. De ce fait, les Libanais, dans leur pluralité religieuse, leurs partis, leurs courants, doivent être conscients et donc s’unifier pour savoir qui est – ou plutôt qui sont – derrière ce crime. Samer DARWICH Triste et indignée Je suis triste et indignée. Triste car un des espoirs de mon Liban vient de disparaître en la personne de Rafic Hariri, Tout ce vide qu’il laisse semble abyssal et préoccupant. Indignée par les réactions de beaucoup de mes compatiotes; réactions qui s’assimilent à de la xénophobie. Lors des récentes manifestations antigouvernementales, s’en prendre aux ouvriers syriens: c’est une honte. Ils n’ont rien demandé, ils essaient de gagner comme ils peuvent leur vie. Ce petit peuple syrien qui nous entoure quotidiennement est bien souvent en phase avec les préoccupations libanaises en matière de survie quotidienne. Je pense également que Rafic Hariri n’aurait jamais voulu de cette dérive ultranationaliste. Souhaitons-nous une situation telle que celle qui existe en Ukraine? Certes leur révolution fut belle et historique. Cependant, les choses s’avèrent beaucoup moins idylliques lorsqu’on sait qu’un ramassis de gouvernants ultranationalistes se subsituent aux gouvernants « KGBiques ». Non je ne veux pas de cette solution, je veux un gouvernement d’union nationale dans les textes et surtout les faits. Que les militaires syriens partent en accord avec le gouvernement; qu’il y ait une rupture militaire en bonne et due forme, mais que jamais il n’y ait une rupture affective. Je ne voudrais pour rien au monde qu’il y ait une animosité entre nos deux pays. Bref, sans tomber dans le sentimentalisme, rompons sans haine, nous sommes deux voisins arabes. Sahjanane Klis Yazback France Savoir oser Pourquoi les gens honnêtes, droits, démocrates et libres sont-ils ceux qui partent en premier ? Pourquoi le bien ne peut-il pas gagner en utilisant les armes du mal ? Pourquoi la liberté et la vérité sont-elles de nos jours considérées comme un luxe ? Pourquoi le crime et la monstruosité relèvent-ils d’un quotidien normal ? Tout simplement, parce qu’il faut oser... L’Ukraine n’est pas le bon exemple aujourd’hui. C’est une exception dans l’histoire du nouveau monde. Le peuple doit prendre son destin en main. Nous sommes aujourd’hui à un tournant de notre histoire, et un soulèvement serait peut-être une forme de protestation, mais parlons plutôt d’une résistance, une véritable résistance par des actes dignes de cette action courageuse qui a démontré sa noblesse à travers l’histoire des peuples. Loin d’être un appel à la violence, ce qui n’est pas dans les principes ni de notre pays ni de l’histoire de notre peuple, mon message est un appel à une prise de conscience, pour faire face à des défis auxquels nous n’avons pas encore trouvé de remède. Mettons la barre très haut cette fois-ci pour pouvoir apporter enfin la délivrance de ce pays. Georges S. France Gloire à toi Telle une feuille d’espoir, tu es tombé hier Le jour succède au jour ravivant ta carrière Dans nos âmes rien ne t’efface Et ton image y laissera sa trace. De tes accomplissements, à toi gloire Beyrouth gardera la mémoire. Tel fut ton sort et telle est notre destinée Voir nos rêves et nos aspirations expirer De là où tu reposes, les siècles seront à toi Tu verras la vérité rebelle frayer sa voie Jettant ainsi un rayon d’espoir Sur un avenir devenu incertain Où les Libanais unis sauront porter ta flamme Qui rendra le jour à nos matins infâmes Gloire à toit, gloire au Liban que tu aimes. Lama ALAMEH À Abou Bahaa Par où commencer, quels faits relater, que dire, que faire, qui accuser ? Je ne sais pas, les images se bousculent dans mon esprit et ma mémoire. La première fois que je l’ai rencontré, c’était en 1998 à Djeddah, après son départ du gouvernement. Je découvrais l’homme que je cherchais depuis si longtemps, tel Diogène qui, une lanterne allumée à la main cherchait un homme. J’avais enfin trouvé l’homme, un vrai, un grand, un démocrate dans tous les sens du terme. Je m’abreuvais de ses paroles et de ses analyses. Et moi qui avais vécu presque toute ma vie hors du Liban, je retrouvais l’espoir. À la sortie de cette entrevue, je lui demandais : dois-je donc retourner au Liban ? Il me tapa sur l’épaule, comme il en avait l’habitude, en m’encourageant à le faire sans tarder. La fois suivante où je le vis, ce fut le jour de la proclamation de la liste des municipales à Beyrouth. Il me convoqua à son domicile à 7h du matin et nous eûmes un tête-à-tête. Cette fois, je fus totalement sous le charme de cet homme. Depuis ce jour et après notre élection à la municipalité de Beyrouth, je me suis attelé à la tâche pour être en symbiose totale avec ce grand visionnaire. Je me suis senti totalement un des hommes du président, j’étais un acteur actif du rêve, du futur et du progrès de notre pays, un rêve réalisé. Mais voilà, des mains barbares et sanguinaires m’ont arraché ce rêve, comme à des centaines de milliers de Libanais. Je me suis retrouvé à nouveau dans mon personnage de Diogène avec ma lanterne, à la recherche d’un homme que je ne retrouverai plus. Ma flamme s’est éteinte le 14 février 2005. Adieu Abou Bahaa. Nous continuerons ton œuvre, quoi que cela nous coûtera, c’est une promesse devant l’Éternel. Dr Riad EL-ALAILI Membre du conseil municipal de Beyrouth Les contours du lendemain Des brassées de roses, des cierges allumés, la voix du muezzin et les prières des religieuses. C’est cela le Liban. Celui de la vulnérabilité. Celui de la grandeur. Celui des larmes. Beaucoup de larmes. De détresse, d’impuissance, de rage. Oui, de rage surtout. Beyrouth est hagarde, trahie, souillée Beyrouth, son œuvre, son joyau. Ce matin, je l’ai regardée avec d’autres yeux, et j’ai réalisé que cet homme, modeste et immense, humaniste et incommensurable, humble et patriote avait redonné à toutes les générations une identité, un devenir, une patrie dont je suis fière. Oui, je suis consciente qu’il ait pu redessiner les contours d’un lendemain, qu’il ait planté dans l’inconscient de tout un chacun un espoir, une profession de foi, la volonté de se battre et de résister pour vivre et survivre au Liban, aujourd’hui. Sa mort, si tragique, n’en fera pas un saint. Il avait ses défauts certes, mais chacun de nous a appris bien des choses à travers ses qualités, surtout ce que tous les diplômes du monde ne peuvent donner : comment forcer le respect des siens et des grands de ce monde ; le destin, l’avenir, l’union de tout un peuple. Gardons ces cierges allumés. Même s’ils tremblotent un peu. Nous sommes et resterons là, garants de sa mémoire, de la mémoire de tous ceux qui sont tombés depuis l’ndépendance, la tête toujours haute et l’honneur sauf. Quel que soit le tribut exigé. Quel que soit le prix à payer. Adieu président. Et merci. May SALHA Construire un Liban idéal 14 septembre 1982, 14 février 2005 Je vous écris d’un pays qui souffre, d’un grand pays qui est en pleine libanisation. Personne ne croyait que le Liban pouvait donner autant de martyrs. J’ai choisi ces deux dates, ces deux noms car l’impact de leur mort restera gravé dans la mémoire du temps. Bachir et Rafic, deux destins si différents mais qui se retrouvent jusque dans la mort. Construire un pays libre, digne et pour tout le monde, un Liban idéal. Youssef G. HADDAD Bagdad Un homme à la dimension de l’espoir Le lundi 14 février, jour de la Saint-Valentin, une déflagration secoue Beyrouth. Un homme est mort ? Non, c’est l’espoir lui-même qui a été assassiné. C’est le Liban, qui n’avait pas le droit de se remettre, qui retombait dans le chaos. On dirait que dans ce pays il est strictement interdit de se réjouir très fort et pour longtemps. Le pays du Cèdre, que Rafic Hariri a reconstruit grâce à sa volonté et à sa foi en sa patrie, n’avait pas le droit de voir ses citoyens réclamer d’une même voix liberté, souveraineté et indépendance. Rafic Hariri a payé le prix de ces trois slogans pour lesquels il a beaucoup et longtemps œuvré en redonnant au pays, grâce à l’accord de Taëf dont il fut le parrain, une certaine paix mais aussi en replaçant le Liban, jusque-là oublié par la communauté internationale, sur l’échiquier mondial. Il a fait de son mieux, grâce à ses relations internationales, pour donner à sa patrie le rôle de foyer des cultures et de centre économique convoité par les pays de la région. Claude MISK C’est le moment Lundi 14 février, à l’annonce de la nouvelle de l’attentat contre Rafic Hariri, nous avons eu une seule et même réflexion : maintenant, c’est le moment ! Car au-delà de l’émotion suscitée par l’événement, c’est vers le Liban et son devenir que se sont tournés nos esprits, comme nous le faisons depuis plus de 20 ans, même si nous vivons à l’étranger. C’est le moment de montrer au monde entier que les Libanais sont capables de s’unir et faire bloc contre l’occupant, aujourd’hui affaibli politiquement par les pressions internationales avec lesquelles nous devons conjuguer nos actions. Avec notre détermination à refuser définitivement toute présence syrienne au Liban, qu’elle soit militaire, politique ou économique, n’ayons pas peur de bousculer le régime de Damas, autrement dit osons marcher sur Baabda. L’État libanais est pointé du doigt et le pouvoir syrien est de plus en plus controversé. Libérons-nous de ce lien honteux avec l’agresseur, prenons-nous en main, seuls, pour redresser et sortir notre pays du piège syrien. Nous devons le faire maintenant. Robert Malek Paris Cette terre sacrée du Liban... La disparition de Rafic Hariri est un coup dur porté au Liban. Les criminels qui ont attenté à sa vie visaient le Liban à travers sa personne. Heureusement et grâce à la vigilance de tout le Liban, chrétiens et musulmans, les ennemis de ce pays ont échoué. Par le sacrifice de sa vie, Rafic Hariri a réussi ce qu’il n’a pu faire de son vivant, l’union de tous les Libanais contre les détracteurs du Liban. Rafic Hariri était un grand patriote, il aimait le Liban et son peuple, il voulait le bien de tout le monde. Il a réussi à stabiliser et reconstruire le pays, surtout la ville de Beyrouth, son centre, symbole de l’union des deux communautés. Le Liban se souviendra de lui et sa mémoire restera toujours vivante. En tant que Libanais expatrié et ayant vécu les dures années de la guerre civile au Liban comme responsable du parti Tachnag, je félicite tous les politiciens chrétiens et musulmans qui ne sont pas tombés dans le piège tendu par les ennemis du Liban. Seule l’union de tous les Libanais peut sauver le pays. N’oubliez jamais que la terre du Liban est sacrée et appartient à tous, chrétiens et musulmans, sans aucune distinction. Hratch TOURIKIAN Canada Une patrie pour tous les Libanais Je ne suis pas politicien et que Dieu me préserve de l’être. Je suis chrétien, grec-catholique, et que Dieu me tienne éloigné de tout confessionnalisme. Mais jusqu’au plus profond de mon être, je suis libanais. Et j’ai peur pour le Liban. J’ai peur pour nos enfants. Quel Liban allons-nous leur laisser ? Quel Liban leur préparons-nous? Un Liban déchiqueté ? Un Liban maronite, chiite, sunnite, druze ? Non. Je veux, nous voulons un Liban, une patrie pour tous les Libanais, des Libanais qui n’ont qu’une seule allégeance et qui ne jurent que par leur drapeau. Cessons donc de faire le jeu des autres, de nous croire irremplaçables et incontournables. Cessons de nous prendre pour le centre de l’univers et de croire qu’au moindre de nos mouvements, c’est l’apocalypse et le tsunami qui surviendraient. Commençons par oublier nos appartenances confessionnelles, lisons le chapitre de Gibran Khalil Gibran sur l’amour et la charité. Ouvrons-nous à une discussion aimable et fraternelle, et essayons de créer des partis politiques au sein desquels nous pourrons tous participer en tant que Libanais et non comme maronites, druzes ou chiites. Commençons à penser libanais et faisons des partis laïcs où les seules conditions de participation seraient nationales, libanaises. Dr Fouad ATIK L’identité nationale s’impose une fois de plus L’attentat du 14 février avait évidemment pour but de provoquer la division du pays. Mais en 2005, le peuple libanais, tout le peuple, est pleinement conscient du danger. Et, malheureusement pour les ennemis du Liban, ceux-ci, une fois de plus, ont perdu leur pari. Kamal Joumblatt en 1977, le président élu Bachir Gemayel en 1982, le mufti cheikh Hassan Khaled en 1989, le président René Mouawad en 1989 ont tous été lâchement assassinés parce qu’ils n’ont pas hésité à défendre l’identité libanaise. L’ancien ministre Marwan Hamadé, qui a défendu et défend toujours les mêmes idéaux, a, lui, échappé miraculeusement à un non moins sanglant attentat. Personne ne peut ignorer les rumeurs et les accusations que l’on fait circuler à l’encontre de nombre de leaders nationaux de tous les bords et qui sont aussi traumatisantes que les liquidations physiques auxquelles nous venons d’assister. Nul, quel qu’il soit, ne peut porter atteinte à l’identité libanaise qui, une fois de plus, vient de s’imposer envers et contre tous. Gaby Jean CHAMI
L’impensable il y a quelques jours
Messieurs les présidents Lahoud et Karamé
Je voudrais vous remercier pour votre attitude et votre comportement. Parce que vous avez réussi ce que personne n’aurait pu faire et ce que personne n’aurait pu espérer.
Grâce à vous, Messieurs, l’impensable, il y a quelques jours encore, a été réalisé. Plus d’un million de personnes sont...