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Actualités - CHRONOLOGIE

« Le Liban face à une opportunité historique de recouvrer son indépendance », selon l’ancien chef de l’État Amine Gemayel : Si la Syrie n’a pas péché par action, elle a péché par omission

L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a estimé que si la Syrie n’avait « pas péché par action » dans l’assassinat, lundi à Beyrouth, de Rafic Hariri, « elle a péché par omission ». « On peut pécher par pensée, par action et par omission. Si la Syrie n’a pas péché par pensée, elle a péché par action. Et si elle n’a pas péché par action, elle a péché par omission », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Libération paru hier. Damas, a-t-il fait valoir, était « responsable de la sécurité sur le terrain ». « Il y a une responsabilité syrienne indéniable, sinon une implication », a souligné M. Gemayel, ajoutant toutefois : « Je ne les accuserai pas directement, je suis avocat, je connais la présomption d’innocence. » L’ancien chef de l’État, qui réclame « une enquête internationale », ne fait « pas confiance aux investigateurs libanais qui sont manipulés, téléguidés et qui travaillent pour le compte des services syriens. On ne peut pas être à la fois juge et partie ». « À présent, le problème politique numéro un de tous les Libanais, c’est la présence de la Syrie dans notre pays », a-t-il enchaîné. Selon lui, on assiste aussi à « une prise de conscience au niveau international ». Le secrétaire d’État adjoint américain, William Burns, « m’a assuré que les États-Unis étaient décidés à aller jusqu’au bout », a rapporté M. Gemayel. « Je ne dis donc pas que je n’ai pas peur, mais je poursuivrai mon combat », a-t-il dit, interrogé sur sa propre situation, avant de conclure : « Le Liban se trouve face à une opportunité historique de recouvrer son indépendance. Il ne faut pas rater le coche. » Pour le bloc Hariri, les funérailles sont « un référendum clair » Le bloc parlementaire de Rafic Hariri a considéré que les funérailles de son chef constituent « un référendum clair » attestant du « caractère illégitime du pouvoir en place ». Le groupe parlementaire a tenu hier sa première réunion après l’assassinat de son chef et s’est engagé à « poursuivre l’action politique et nationale du président disparu ». Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, le bloc a décidé de considérer les funérailles de mercredi comme « un référendum populaire clair » attestant du « caractère illégitime du pouvoir en place et confirmant sa chute devant le peuple libanais et le monde entier ». Par ailleurs, le bloc a renouvelé son attachement « au régime démocratique, à la souveraineté, à l’indépendance du Liban et à l’unité nationale incarnée par la volonté de coexistence ». Dans la foulée de la demande faite par la famille du Premier ministre disparu, le bloc a souligné la nécessité de satisfaire la « déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 15 février » réclamant l’identification des commanditaires de l’attentat « dans un délai raisonnable et court ». Pharaon Cette demande a été renouvelée hier, à titre individuel, par le député Michel Pharaon qui estime « capital » que le pouvoir accepte qu’une commission internationale d’enquête fasse toute la lumière sur l’attentat. « C’est capital, a souligné M. Pharaon, pour décrisper le climat politique et populaire », d’autant que les services libanais ne parviennent toujours pas à retrouver la dépouille de l’une des victimes de l’attentat, un joggeur qui passait près du Saint-Georges, Mohammed Ghalayini. Sur un autre plan, M. Pharaon a annoncé que le bloc parlementaire auquel il appartient doit reprendre incessamment ses réunions, passé la période de deuil. « Il y a une échéance législative et nous nous y tenons », a-t-il affirmé, en réponse aux spéculations sur l’opportunité d’un report des élections. Mais M. Pharaon s’est indigné de ce que certains accusent l’opposition de profiter d’une « occasion en or » pour promouvoir ses slogans. Il a jugé « inadmissible que l’on s’avance vers l’échéance législative dans ce climat tendu ». Le député de Beyrouth a qualifié de regrettables les déclarations politiques de M. Sleimane Frangié à Koraytem. « Je ne souhaite pas, personnellement, répondre aux propos du ministre Sleimane Frangié, a-t-il dit, encore que nous aurions souhaité qu’il n’y ait pas de déclarations, mais simplement des propos rassurants sur la situation et sur l’enquête et la nécessité d’une commission d’enquête internationale. » Le PCL dément avoir participé à la manifestation de Paris Le Parti communiste libanais (PCL) a démenti hier dans un communiqué avoir participé mercredi à Paris à une manifestation en faveur de la fin de « l’occupation syrienne du Liban ». « Le PCL n’était pas représenté à la manifestation antisyrienne qui a eu lieu devant le ministère des Affaires étrangères français et n’a pas signé la pétition » qui exige le départ des troupes syriennes du Liban. « La riposte à l’assassinat de Rafic Hariri devrait se traduire par un congrès de salut national qui regrouperait toutes les parties soucieuses du sort et de l’avenir du Liban », a ajouté le communiqué. Rappelons que près de 300 ressortissants libanais avaient manifesté mercredi soir devant le Quai d’Orsay, à Paris, contre la Syrie, qu’ils ont accusée d’être responsable de l’assassinat de Rafic Hariri. Plusieurs partis étaient représentés à cette manifestation, à laquelle avaient appelé une dizaine d’organisations et de partis libanais. Les manifestants ont remis au Quai d’Orsay une lettre de protestation contre la Syrie, laquelle était pourtant signée du PCL.
L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a estimé que si la Syrie n’avait « pas péché par action » dans l’assassinat, lundi à Beyrouth, de Rafic Hariri, « elle a péché par omission ».
« On peut pécher par pensée, par action et par omission. Si la Syrie n’a pas péché par pensée, elle a péché par action. Et si elle n’a pas péché par action, elle a péché...