Serment - Déclaration politique solennelle La famille Hariri confirme ses principes et son alliance avec Joumblatt

La famille Hariri a prêté serment de fidélité politique hier au grand disparu, à ses principes comme aux valeurs qu’il défendait. Confirmant notamment son attachement aux alliances qu’il avait conclues sur la scène locale, notamment avec Walid Joumblatt. Seul nommé dans la déclaration solennelle émouvante publiée hier. Et dont voici le texte : « Fidèles au sang de l’époux, du père, du bien-aimé et du guide martyr Rafic Bahaeddine Hariri. Fidèles au sang des martyrs innocents qui ont péri à ses côtés, sacrifiant leur vie pour le Liban, son peuple, son arabité, sa souveraineté et son unité nationale. Fidèles aux citoyens qui ont placé en lui leur confiance, qui lui ont porté leur amour, qui l’ont accompagné jusqu’à sa dernière demeure, affligés, meurtris dans leur dignité qu’il a défendue le long de son existence. Fidèles à sa vision du Liban, de son avenir, de son entente nationale, de son rôle au sein de son environnement arabe et international. Fidèles à Beyrouth, cette cité grandiose qui le chérit autant qu’il l’a aimée, qui demeure loyale à sa propre loyauté, et forte autant qu’il l’a été. Fidèles à Saïda, à Tripoli, à nos compatriotes de toutes les régions libanaise, du nord au sud, de la Békaa à la Montagne, toutes ces contrées auxquelles Rafic Hariri a donné sans compter, non seulement de son argent, mais également de ses efforts comme de ses capacités, laissant dans son sillage une empreinte immaculée de bonté et de quiétude. « Convaincus que son martyre est une tragédie, pour la nation arabe autant que pour nous, nous nous engageons, en ce jour d’adieu historique, devant Dieu Tout-Puissant. Devant la foule massive de Libanais qui ont participé à ses obsèques, nous entourant d’un amour que nous n’oublierons jamais. Devant tous ceux qui ont suivi ses pas, au Liban ou dans le monde arabe, nous nous engageons. « À emprunter la même voie, sans nous en éloigner d’un pouce. Tant vis-à-vis de nos concitoyens de Beyrouth ou de province que dans notre attachement à sa ligne patriotique. Ainsi qu’aux causes, au rôle et à la place de Beyrouth, au bloc parlementaire de la capitale qui était sa voix, et qui restera la nôtre dans les forums politiques. « Rafic Hariri incarne un univers de fidélité, de construction, d’action nationale, d’action humanitaire ou de bienfaisance. Aux gens, il a beaucoup donné et ils le lui ont bien rendu. Nous sauvegarderons ce grand héritage, continuant à suivre son exemple dans l’action bienfaisante, sociale, éducative, de santé et de développement. Comme à travers les autres institutions d’un horizon prometteur qu’il a initié. « Rafic Hariri a subi d’énormes pressions, essuyé de graves offenses. Il a toujours gardé sa patience, armé d’une profonde foi en Dieu Tout-Puissant. D’une foi égale dans le Liban. Dans l’aptitude de son peuple à surmonter les épreuves, pour redresser la patrie. « Nous, épouse, fils, filles, famille de Rafic Hariri, déclarons à sa grande famille libanaise que nous resterons au cœur de l’action nationale patriotique. Nous confirmons notre attachement à sa ligne politique, représentée par le Courant du Futur. Aux constantes nationales basées sur la souveraineté, l’indépendance et l’unité du Liban, consacrées dans le Pacte d’entente nationale. Aux principes, aux valeurs qu’il respectait, pour lesquels il a lutté et sacrifié sa vie. Pour ces constantes, nous n’épargnerons aucun effort. « Nous affirmons notre appui à nos alliés sur la scène libanaise, dans la Békaa, au Sud, au Nord, en Montagne. Où ils sont représentés par l’ami fidèle, Walid bey Joumblatt. « La fidélité, l’engagement moral nécessitent que nous adressions, en ce jour d’adieu à notre aîné et père, un mot de gratitude au royaume d’Arabie saoudite, au gardien des Lieux saints, le roi Fahd ben Abdel Aziz, à Son Altesse Royale le prince Abdallah ben Abdel Aziz. Ce royaume avait pris Rafic Hariri sous son aile, lui servant de tremplin dans sa mission nationale, qui a contribué à sauver le Liban, à jeter les fondements des accords de Taëf puis à reconstruire le pays. « Nous n’abandonnerons ni Beyrouth et les Beyrouthins, ni Saïda et le Sud, ni Tripoli et le Nord, ni la Békaa, ni la Montagne. Ni notre rôle, ni nos responsabilités vis-à-vis du Liban et de son peuple. Les foyers de bienfaisance, de patriotisme et d’actions humanitaires ouverts par Rafic Hariri ne seront pas fermés par un crime commis par une poignée d’assassins. « En ce jour d’adieu national à notre martyr, au martyr du Liban et des Arabes, Rafic Hariri, nous exprimons nos remerciements et notre gratitude aux Libanais toutes appartenances et catégories confondues. Aux chefs des communautés musulmanes et chrétiennes, aux autres instances religieuses. À tous les amis et dirigeants arabes ou des pays amis, en particulier le président français et l’ami fidèle M. Jacques Chirac, qui ont exprimé leur amour et leur estime pour Rafic Hariri, participant aux obsèques et aux condoléances. « Nous leur promettons que le sang de Rafic Hariri et de ses compagnons n’aura pas été versé en vain. Que nous n’épargnerons aucun effort pour démasquer, par tous les moyens, les commanditaires de ce crime, quelle que soit leur position. « À cette fin, nous appelons la communauté arabe et internationale à exécuter la teneur de la déclaration du président du Conseil de sécurité de l’Onu du 15 février. Pour démasquer et punir les auteurs du crime dans un délai raisonnable et bref. »