Le député de Tripoli critique le pouvoir, qui a failli à ses devoirs Mikati : « Le peuple s’est exprimé, on ne peut que se plier à sa volonté »

Dans sa première déclaration après l’assassinat de Rafic Hariri, le député Négib Mikati a affirmé que « le peuple s’est exprimé et on ne peut que se plier à sa volonté ». Dans une conférence de presse à Tripoli, M. Mikati a déclaré qu’« il est plus que jamais temps de reconsidérer l’action politique et ses moyens » et d’« initier une nouvelle étape dans les relations libano-syriennes, de manière à les rationaliser et écarter ceux qui profitent et s’appuient sur la Syrie au Liban ». Condamnant fermement « l’attentat odieux » qui a coûté la vie à Hariri, et qui a visé, selon lui, « l’ensemble du Liban », Négib Mikati a souligné que le pouvoir est obligé d’apporter des réponses à cet attentat qui a provoqué une réaction populaire sans précédent. « Ce que nous craignons le plus, c’est que l’espoir d’une naissance du projet consensuel libanais disparaisse, à l’heure où le pouvoir s’est désisté de ses responsabilités, use d’un discours sectaire qui aide à l’établissement d’un climat de tension générale dans le pays et accuse les personnes sans preuves et d’une manière infondée. Tout cela manque de sérieux politique », a-t-il indiqué. « Le destin a voulu que les obsèques impressionnantes du Premier ministre martyr Rafic Hariri se transforment en rassemblement national consensuel et fédérateur. Cette rencontre s’est exprimée par la participation populaire, partisane et politique », a-t-il souligné. Mais, selon M. Mikati, le pouvoir, « la partie supposée conduire ce consensus et le parrainer sur des bases saines et claires s’est désistée de son rôle, plongée qu’elle est dans ses soucis privés et obstinée dans des positions qui font du tort aux loyalistes ».