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7e ART La disparition de Humbert Balsan Un producteur fasciné par l’Orient (photos)

À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous savons seulement que Humbert Balsan s’est suicidé. Nous ignorons tout des circonstances du drame, encore moins de ses raisons. Peut-être en saura-t-on plus long dans les jours qui viennent. Il suffit de citer deux noms, ceux de Youssef Chahine et de Maroun Bagdadi – grands cinéastes avec lesquels avait travaillé Balsan – pour souligner à quel point ce producteur s’était impliqué avec le cinéma du Proche-Orient. Pas seulement par motivations professionnelles. D’abord, et surtout, par passion. Des bords du Nil Humbert Balsan était, comme on l’a écrit à juste titre, « l’ami français de Chahine » et, depuis Adieu Bonaparte (1985), son coproducteur attitré. Ils s’étaient rencontrés en 1983. Puis, ayant connu Maroun Bagdadi à Paris, Balsan s’était senti irrésistiblement attiré par l’Orient et son cinéma. Dès lors, tout s’était enchaîné. Finalement, au Caire, Balsan et Chahine travaillent ensemble sur le projet Adieu Bonaparte. Entreprise difficile, côté financement. Même si Jack Lang y avait mis du sien, et si le cinéaste français Claude Berri assurait la distribution du film dans l’Hexagone. Ce fut ensuite l’aventure du Sixième jour, avec Dalida, qui était très liée (d’amitié) avec Chahine. Il faut encore mentionner les productions des autres films de Chahine – Alexandre encore et toujours, L’émigré et Le destin – qui ont fait dire à Balsan à quel point il admirait « l’approche esthétique, sociale et politique du cinéma de Chahine». ... à Paris et Beyrouth C’est Chahine qui avait recommandé Bagdadi à Balsam, en ces termes: « Il faut absolument que tu rencontres Maroun Bagdadi, un cinéaste libanais qui est en train de finir le montage de son film, Les petites guerres (Al-Houroub al-Saghira)». Ce fut le début d’une heureuse et fructueuse collaboration. Non seulement Balsan coproduisit Petites guerres (avec Bagdadi), mais il représenta les intérêts du cinéaste en France (à rappeler, au passage, que la musique du film était signée Gabriel Yared). Par la suite, Balsan aida toujours de son mieux, plus ou moins directement, à promouvoir la carrière de Maroun Bagdadi. En manifestant son regret, lorsqu’il apprit la mort du jeune espoir du cinéma libanais. Tout cela montre à quel point Humbert Balsan s’était intéressé de très près aux cinémas de l’Égypte et du Liban. C’était un producteur attiré par la recherche et l’originalité de tous les nouveaux talents. Il a servi l’art du cinéma d’exemplaire manière. J.-P. GOUX-PELLETAN

À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous savons seulement que Humbert Balsan s’est suicidé. Nous ignorons tout des circonstances du drame, encore moins de ses raisons. Peut-être en saura-t-on plus long dans les jours qui viennent.
Il suffit de citer deux noms, ceux de Youssef Chahine et de Maroun Bagdadi – grands cinéastes avec lesquels avait travaillé Balsan – pour souligner...