Vives réactions aux critiques adressées par Karamé à l’opposition

Quatre députés ont violemment réagi au cours du week-end à la campagne menée par le Premier ministre, Omar Karamé, contre l’opposition, dénonçant essentiellement les accusations de traîtrise lancées contre ses détracteurs et les situant dans le cadre de la démagogie électorale. Dans une conférence de presse tenue hier à Tripoli, deux des membres du Bloc tripolitain, Mohammed Safadi et Mohammed Kabbara, ont qualifié de « dangereuses » les accusations de traîtrise, en raison de la procédure judiciaire qu’elles sont censées entraîner. « Si des Libanais sont des agents israéliens, il faudra les identifier et les poursuivre en justice. Comme les accusations lancées sans fondement exposent leurs auteurs à des poursuites judiciaires, nous conseillons à M. Karamé de changer de style et de cesser d’impliquer la Syrie dans la bataille électorale », ont-ils indiqué. Ils ont insisté sur le fait que les législatives « ne représentent pas un référendum autour d’une résolution internationale qui n’a pas été élaborée par des Libanais, mais un référendum sur les choix politiques et économiques souhaités par les Libanais ». La veille, M. Akram Chéhayeb, député du Chouf, a mis l’accent sur « les contradictions » dans le discours du chef du gouvernement. « Comment pouvez-vous appeler à un dialogue avec ceux que vous considérez comme étant des traîtres ? » s’est étonné le député, estimant que les accusations de traîtrise adressées à l’opposition « marquent le lancement de la campagne électorale » du chef du gouvernement. M. Nazem Khoury, député de Jbeil, a reproché au Premier ministre et au pouvoir en général « la facilité avec laquelle ils accusent de traîtrise tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue », avant d’appeler M. Karamé à « mettre fin à son discours et à privilégier le langage de la raison ».