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Actualités - CHRONOLOGIE

Rien ne va plus entre les deux gouvernements Baabda fustige sévèrement les ingérences de Satterfield

La tension entre le Liban officiel et Washington est à son comble. C’est en termes virulents que le régime a riposté hier aux accusations, aux remarques acerbes développées la veille par David Satterfield. S’exprimant dans le cadre de l’émission de la LBCI Kalam el-nass qu’anime Marcel Ghanem, le secrétaire d’État adjoint aux affaires du Moyen-Orient, qui a longtemps été en poste à Beyrouth, avait mis en cause nommément le chef de l’État. En effet, commentant les affirmations présidentielles selon lesquelles la 1559 met en péril la stabilité du Liban, Satterfield avait lancé : « Nous ne pensons pas que la sécurité soit menacée. Nous trouvons déplorable qu’un dirigeant comme le président Lahoud, en charge de cette forte institution qu’est l’armée libanaise, mette en doute ses capacités. Nous ne voyons absolument aucune menace contre la sécurité » du Liban. Satterfield s’était en outre gaussé des assertions loyalistes selon lesquelles il serait le chef d’orchestre de l’opposition nationale libanaise. Il avait de même réitéré les exigences US d’une application de la 1559 par la Syrie en laissant filtrer des menaces à peine voilées. La 1559 Aussi, les services de la présidence de la République lui ont-ils répondu en développant les points suivants : – La position officielle libanaise par rapport à la 1559 se fonde sur le respect de toutes les résolutions internationales, notamment celles qui ont trait au conflit israélo-arabe. Le Liban dit que l’on n’aurait pas eu besoin de promulguer la 1559 si les résolutions relatives à ce conflit avaient été exécutées en temps dû. On met l’accent, d’une manière discrétionnaire, sur cette résolution. Il convient dès lors de souligner que l’intérêt supérieur de ce pays commande de s’accrocher à ses constantes stratégiques. Que cela soit pour le rejet de l’implantation. Ou pour le déploiement de notre armée le long de la ligne de démarcation à la frontière Sud de manière à servir notre sécurité, non de manière à assurer l’intérêt d’Israël en l’absence d’un accord de paix. Nous considérons que la Résistance constitue l’une de nos armes de dissuasion face à Israël, en attendant la paix. Nous sommes pour les meilleures relations avec la Syrie, par le traitement des imperfections qui peuvent les altérer, dans un esprit de fraternité responsable. L’immixtion – Conformément à cette position constante, le sieur Satterfield n’a pas le droit de s’immiscer dans ces questions qui font l’objet d’un débat entre Libanais, à partir de vues multiples, que les médias répercutent en toute liberté. Il n’a pas le droit de les aborder en adoptant les thèses d’un camp contre un autre camp. D’autant moins qu’il représente une grande puissance respectée qui appelle à la non-immixtion dans les affaires d’autrui. L’armée – Plus particulièrement, le sieur Satterfield n’a pas le droit de commenter la position de la présidence de la République libanaise en ce qui concerne la voie à suivre pour assurer l’intérêt du Liban, sa sécurité et sa stabilité. Il n’a pas le droit non plus d’accuser la présidence de douter des capacités de l’armée. M. Satterfield, qui a été ambassadeur au Liban, est bien placé pour savoir que l’armée a pu être réédifiée par le président Lahoud grâce au concours de la Syrie, qui a aidé à sa réunification, à son équipement et à son entraînement. Cela à un moment où la plupart des États se dérobaient, l’ambassade de M. Satterfield n’autorisant ainsi, de son côté, que la vente à cette armée de moyens de transport aériens ou terrestres non armés. Ainsi que des vêtements et des équipements non militaires, l’empêchant par exemple d’obtenir des mitrailleuses moyennes, sous prétexte qu’il ne fallait pas mettre Israël en danger. M. Satterfield sait également que celui qui veut la souveraineté et l’indépendance du Liban doit en soutenir l’armée. C’est ce que la Syrie a fait, contrairement à Satterfied qui dit croire aujourd’hui aux capacités de cette armée. Et dont les claires intentions sont que cette même armée poignarde la Syrie dans le dos. C’est ce qu’elle ne fera pas, car la capacité qui lui a été donnée ne va pas dans le sens voulu par Satterfield. Qui n’a jamais, durant son ambassade au Liban, raté une occasion de défendre les demandes assurant l’intérêt d’Israël, demandes que l’État libanais a rejetées. L’étalage de muscles – Ce n’est ni la première ni la dernière fois que M. Satterfield se livre à des prestations télévisées pour délivrer des leçons de démocratie, un concept qu’il comprend à sa manière. Pour prodiguer des conseils au sujet de l’avenir du Liban. Alors qu’il ferait mieux de se réserver ses conseils à lui-même, à l’heure où son pays se débat dans des problèmes que ses vues ont contribué à susciter. Il se répand en menaces. L’on aurait souhaité le voir faire montre de la même capacité face à Israël, car les problèmes de la région en auraient été résolus. Il se serait épargné ces bravades déplacées auxquelles il se livre. Et qui contreviennent aux usages, aux civilités de rigueur entre nations.
La tension entre le Liban officiel et Washington est à son comble. C’est en termes virulents que le régime a riposté hier aux accusations, aux remarques acerbes développées la veille par David Satterfield. S’exprimant dans le cadre de l’émission de la LBCI Kalam el-nass qu’anime Marcel Ghanem, le secrétaire d’État adjoint aux affaires du Moyen-Orient, qui a longtemps été en...