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Actualités - OPINION

Les chancelleries mettent discrètement en garde les loyalistes contre les dérives concernant la 1559

Le rassemblement prosyrien de Aïn el-Tiné s’est dressé contre la 1559. Affirmant qu’elle mettrait l’unité du pays en danger, provoquerait des fissures, et que son application, inopportune, ne doit pas se faire avant l’exécution des résolutions relatives au conflit régional. Commentant ces prises de position, un diplomate occidental rappelle que le Conseil de sécurité n’a pas eu besoin de prendre l’avis, et encore moins l’assentiment, de la Syrie et du Liban. Dont les autorités respectives n’ont donc pas leur mot à dire en la matière, pas de feu vert, orange ou rouge à afficher. Tout ce qu’on leur demande, c’est de s’exécuter. Sans poser de questions, car le Conseil décide seul des mécanismes d’exécution de ses résolutions et de leur timing. Il peut laisser traîner les choses, comme c’est le cas pour la 242 et la 338. Ou, au contraire, ordonner une exécution sur-le-champ, comme il le fait pour la 1559. Ce diplomate exclut que les manifestations de rue, comme celle dite du million, les meetings et les déclarations refusant la 1559 ou en réclamant le report aient un quelconque effet sur le Conseil de sécurité. Il avertit que les dirigeants libanais risquent, s’ils continuent à ne pas aider à l’application de la 1559, de faire perdre à leur pays une occasion historique de recouvrer sa souveraineté et son indépendance. Car le Conseil de sécurité pourrait bien ne pas prendre une nouvelle résolution à cet effet, malgré l’existence d’une coalition nationale libanaise élargie exigeant l’indépendance. En d’autres termes, par leur attitude, les responsables locaux font obstacle manifestement à la réalisation de l’intérêt national bien compris. Ils devraient éventuellement répondre du fait que leur pays reste sous tutelle syrienne. Et d’une profonde, d’une dangereuse division interne, si le bon droit et la légalité internationale ne sont pas respectés. Sans compter, souligne cette source, que certaines voix loyalistes libanaises commencent à plaider, pour contourner la 1559, en faveur d’une confédération avec la Syrie, en attendant une paix globale dans la région. Le général Michel Aoun rappelle de son côté que les Libanais veulent que la Syrie retire ses troupes et ses services de renseignements, pour initier des relations de bon voisinage, et qu’elle respecte la volonté de ce peuple et le laisse libre de ses choix. Découvrant ainsi qu’elle se retrouverait bien plus proche des Libanais libres qu’elle ne l’est des Libanais sous contrôle et qui grognent à juste titre. Concernant la 1559, Aoun estime qu’elle découle des nouvelles donnes résultant de la guerre en Irak. À son avis, il est clair que la communauté internationale entend réorganiser la situation, et les rapports, dans la région sur des bases assainies. Dès lors, souligne l’ancien Premier ministre, la résolution 1559 dépasse toutes les parties locales et il est ridicule de soutenir qu’elle est issue des pressions exercées par tel ou tel homme politique libanais, par tel ou tel camp. Du reste, ajoute Aoun, ce sont ceux qui s’accrochent à la présence syrienne, et non leurs vis-à-vis, qui ont causé la 1559. Toutes les retombées ultérieures seraient imputables à ceux qui rejettent l’application de la résolution en question. Émile KHOURY
Le rassemblement prosyrien de Aïn el-Tiné s’est dressé contre la 1559. Affirmant qu’elle mettrait l’unité du pays en danger, provoquerait des fissures, et que son application, inopportune, ne doit pas se faire avant l’exécution des résolutions relatives au conflit régional.
Commentant ces prises de position, un diplomate occidental rappelle que le Conseil de sécurité n’a pas...