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Roed-Larsen rencontre Gemayel, Joumblatt, N. Lahoud, Chamoun et C. Eddé 1559 : l’opposition pour une « porte de sortie », un « consensus » et un refus de la « précipitation »

L’émissaire de l’Onu en charge de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, Terjé Roed-Larsen, a consacré hier le deuxième jour de sa visite au Liban à des entretiens avec des représentants de l’opposition. Tout comme M. Roed-Larsen la veille, ces derniers ont souligné l’importance d’une solution fondée sur « une porte de sortie » ou « un mécanisme consensuel » permettant de sceller le sort de la tutelle syrienne au Liban, tout en favorisant l’établissement de bonnes relations entre les deux pays. L’émissaire a ainsi successivement reçu hier à son hôtel à Beyrouth, le Rotana-Gefinor, le chef du PSP, Walid Joumblatt, le président du Renouveau démocratique, Nassib Lahoud, l’ancien président Amine Gemayel, le chef du PNL, Dory Chamoun, et le Amid du Bloc national, Carlos Eddé. Mardi, à l’issue de ses rencontres avec les officiels, M. Roed-Larsen s’était dit « énormément encouragé » par sa mission. Il avait évoqué la possibilité d’une « plate-forme commune » avec le Liban et la Syrie, permettant de réaliser les objectifs des Nations unies et – surtout – souligné le « recoupement » de la 1559 avec l’accord de Taëf et le traité libano-syrien de fraternité, de coopération et de coordination. Interrogé à sa sortie de l’hôtel hier, M. Joumblatt a souligné que l’accord de Taëf peut servir de « porte de sortie » au problème libano-syrien. Mais il a d’abord voulu répondre aux propos tenus lundi par le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, au cours de son entrevue à Damas avec M. Roed-Larsen. M. Chareh avait notamment estimé que la résolution 1559 était « un élément de tension » au Liban. « Ce qui a provoqué la tension, comme le dit M. Chareh, c’est la prorogation du mandat (présidentiel). Sans cette prorogation, il n’y aurait pas eu de 1559 », a déclaré M. Joumblatt. « Je crois que le meilleur moyen, et je le dis en tant que représentant d’une partie de l’opposition (...), est l’application de Taëf, c’est-à-dire le démantèlement de l’appareil militaro-sécuritaire syro-libanais. Il faut appliquer Taëf à la lettre. Voilà la meilleure porte de sortie », a-t-il ajouté. « Il reste le dialogue politique avec la Syrie. Là réside l’importance du rôle du vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem. Nous sommes disposés, sur la base de Taëf, à parler avec lui des modalités de cette porte de sortie, une porte pour sortir de l’internationalisation », a dit le chef du PSP. Pour sa part, M. Gemayel a exprimé le souhait de voir M. Roed-Larsen « réussir dans sa mission consistant à rétablir les ponts avec la Syrie afin que nous parvenions à une solution qui rétablisse les meilleures relations entre le Liban et la Syrie, sur la base du recouvrement par le Liban de sa souveraineté réelle, de son indépendance et de sa liberté de décision et la préservation de ses spécificités ». À la question de savoir si M. Roed-Larsen a avancé une date quelconque pour l’application de la 1559, M. Gemayel a répondu : « La question aujourd’hui n’est pas seulement dans les calendriers-programmes, quelle que soit l’importance d’une solution rapide. Sauf qu’il ne faut pas céder à la précipitation. » « Nous devons tous aider M. Roed-Larsen parce que son succès est un pas important vers le salut du Liban », a-t-il dit. Selon lui, la 1559 a « créé un cadre clair pour régler le problème libanais. Aucune solution ne peut venir hors de ce cadre, et, contrairement à ce que pensent certains, l’application de cette résolution est propice à l’entente libano-libanaise et libano-syrienne ». « Ce qu’il faut, c’est un dialogue libanais interne et un dialogue avec la Syrie afin de parvenir à des solutions fondées sur l’intérêt commun des deux pays », a encore dit l’ancien chef de l’État. Enfin, M. Lahoud a indiqué avoir exposé son point de vue à M. Roed-Larsen tout comme il l’ avait fait devant M. Moallem. « Nous voulons des relations de confiance avec la Syrie. Nous voulons édifier ces relations de manière bonne et constructive, mais cela nécessite un retrait syrien total du Liban. C’est ce que nous réclamons », a déclaré le député du Metn. « Pour ce qui est du mécanisme, nous souhaitons un redéploiement (des troupes syriennes) vers la Békaa avant les élections législatives. Puis, après les élections, un calendrier (de retrait) qui serait établi par un gouvernement d’union nationale issu des législatives. Voilà l’équation qui garantit l’objectif de retrait total, mais dans le cadre de mécanismes consensuels et d’une absence de tension entre le Liban et la Syrie », a-t-il dit. M. Lahoud a conclu en indiquant qu’il s’est exprimé devant M. Roed-Larsen en tant que président du Renouveau démocratique, mais qu’il s’efforce aussi de refléter le point de vue de l’opposition dans son ensemble. Retour à Damas M. Roed-Larsen était arrivé lundi soir de Damas où il était resté deux jours sans pouvoir rencontrer le président Bachar el-Assad, alors qu’une rencontre avec le chef de l’État syrien avait été préalablement annoncée par l’Onu. Les observateurs en avaient conclu que la mission de l’émissaire avait mal démarré, mais il semble que cette défaillance ait été réparée. Le porte-parole des Nations unies au Liban, Négib Friji, a, en effet, annoncé hier que M. Roed-Larsen sera reçu aujourd’hui, jeudi, à Damas par M. Assad. Vendredi, l’émissaire onusien sera de retour à Beyrouth pour un nouvel entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, mais aussi une rencontre avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Samedi, il sera reçu à Paris par le président français Jacques Chirac, a indiqué hier l’Élysée.


L’émissaire de l’Onu en charge de l’application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, Terjé Roed-Larsen, a consacré hier le deuxième jour de sa visite au Liban à des entretiens avec des représentants de l’opposition. Tout comme M. Roed-Larsen la veille, ces derniers ont souligné l’importance d’une solution fondée sur « une porte de sortie » ou « un mécanisme...