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SUCCESS STORY - Le maître des sondages est originaire de Kfertay John Zogby, oracle US des temps modernes (Photo)

WASHINGTON - Irène MOSALLI Le très sérieux quotidien américain Christian Science Monitor l’a appelé « le champion des sondages ». Il a été aussi acclamé comme « le pionnier » et le « prince des sondages ». Des qualificatifs mérités par John Zogby depuis que sa firme, Zogby International, a pris un fulgurant départ, en 1996, prédisant avec précision le second mandat présidentiel de Bill Clinton. Quatre ans plus tard, il réussit un autre coup : annonçant une course très serrée entre les candidats (George W. Bush et Al Gore) alors que d’autres experts dans ce domaine projetaient une victoire aisée pour l’actuel président. Depuis, Zogby International sonde pour toute l’Amérique et beaucoup de pays à l’étranger : du Canada à l’Afrique en passant par l’Amérique latine, l’Europe et le Moyen-Orient. On lui demande des prévisions non seulement politiques mais aussi économiques et sociales. Ce grand oracle des temps modernes, né à Utaca (État de New York), est d’origine libanaise. Son père, Youssef Rachid Zogby, est arrivé aux États-Unis en 1924, et il s’était installé à Utica où il avait ouvert une épicerie. Puis il avait épousé une Libanaise, Célia Zogby, qui, elle, était née en Pennsylvanie. Le couple aura trois enfants : Salwa, James, John. Dans cette famille très unie, on inculque aux enfants le sens et la valeur du travail et de l’éducation. Pendant que le père est à l’épicerie, la mère enseigne dans les classes élémentaires les maths, les sciences et les langues. Elle n’a pas fait, elle-même, des études poussées : c’est une authentique autodidacte qui maîtrise trois langues : l’anglais le français et l’arabe. « On parlait l’arabe à la maison, explique John Zogby, mais ma mère n’a pas fait pression sur nous pour que nous l’apprenions coûte que coûte ». Elle avait un autre talent, se rappelle-t-il, « celui de nous conter dans les détails le village libanais de la famille (où elle n’avait jamais mis les pieds mais dont elle avait entendu parler) ou un pays donné (également inconnu mais découvert par la lecture). Nous avons pu constater plus tard, après la visite de ces lieux, la véracité de ses visions ». Les mauvais calculs Célia Zogby, qui a aujourd’hui 93 ans, a enseigné jusqu’à l’âge de 83 ans. Son mari est décédé en 1961 mais tous les enfants avaient pu continuer leurs études. Après ses classes secondaires à Utica, John Zogby a fait un doctorat en histoire et en sciences politiques à l’Université de Syracuse avant de se consacrer à l’enseignement. Pendant vingt-quatre ans, il a été professeur d’histoire au Highlands College. Parallèlement, il a toujours été un activiste politique. Il a milité contre la guerre du Vietnam et il a fait partie de plusieurs associations pour la défense des droits civils. En 1981, il s’est présenté aux élections municipales de Utica : « J’ai fait mes propres sondages et j’ai appris comment j’ai perdu à ces élections », dit-il. Nullement découragé et plutôt fasciné par le jeu des pronostics, il quitte l’enseignement et crée à Washington une agence de consultation politique. À la demande de ses clients, il se lance en 1989 dans le sondage. Un domaine où il va briller. Homme vif et plein d’entrain, il définit ainsi cette manière de faire : « Un outil remarquable, qui permet de saisir les réactions du public et qui permet aussi de déterminer avec acuité comment les gens vivent, votent, font leur shopping, choisissent leur carrière, etc. En sondant, on se sent un peu magicien, un peu prêtre, un peu psychologue. Et puis, c’est exaltant d’être les premiers à savoir, plus ou moins, ce qu’il y a dans les urnes avant qu’elles ne soient ouvertes. » Et la part des mauvais calculs ? « J’en ai fait parfois. Notamment en ce qui concerne Hillary Clinton. Nos analyses donnaient qu’elle obtiendrait son siège de sénateur à une différence minime. En fait, elle a gagné avec un pourcentage plus élevé ». Son épouse, Kathleen, une Américaine, lui a donné trois enfants : Jonathan (25 ans), Benjamin (23 ans) et Jeremy (20 ans), qui partagent avec leur père la passion du golf. Lui-même a un autre hobby, les romans policiers et les romans d’espionnage. Suspense partout donc : dans la fiction et dans la réalité, lorsque l’on attend de voir si les prévisions vont se réaliser. Son pays d’origine, John Zogby ne l’a connu qu’en 1999, lorsqu’il s’est rendu en voyage d’affaires. Deux ans plus tard, il y a amené 25 membres de sa famille américaine. Après un premier arrêt au Caire, tout ce monde s’est rendu au Liban. John Zogby avait pris soin d’envoyer des messages aux parents libanais pour venir rencontrer ceux d’outre-Atlantique. Les retrouvailles ont eu lieu au restaurant an-Naher (sis à Mreij, non loin de Kfertay) pour permettre de faire plus ample connaissance, qui avec le cousin, qui avec l’oncle d’Amérique.
WASHINGTON - Irène MOSALLI

Le très sérieux quotidien américain Christian Science Monitor l’a appelé « le champion des sondages ». Il a été aussi acclamé comme « le pionnier » et le « prince des sondages ». Des qualificatifs mérités par John Zogby depuis que sa firme, Zogby International, a pris un fulgurant départ, en 1996, prédisant avec précision le second mandat...