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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON - Laissés pour compte

Décidément, ce vent de liberté qui souffle sur le pays a accaparé l’intérêt de tous. À tel point que toute affaire dépassant le cadre de la crise entre le pouvoir et l’opposition ne récolte plus qu’indifférence. Ici ou là. Oubliée, la crise économique. Totalement ignorées, la pénurie de carburant qui plonge plusieurs régions du pays dans le noir ou la hausse du prix du gaz domestique. Relégué aux oubliettes, le bois des pins de Beyrouth amputé d’une partie de ses arbres et qui se voit doté en un temps record d’une caserne tout en béton, n’en déplaise au président Lahoud et aux écologistes qui croient encore aux contes de fées. Les salaires des employés ? Ils n’ont qu’à rester gelés pour quelque temps encore. Quant aux factures des lignes fixes ou des cartes prépayées cellulaires, inutile d’en réviser les tarifs, les citoyens semblent si bien s’en accommoder. Et puis le reste... cette corruption endémique qui mine les administrations depuis des années et dont le citoyen s’échine à payer la facture, allez savoir au « combientième ». Mais aussi la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) qui n’en finit pas de couler et l’Électricité du Liban (EDL) qui n’est toujours pas sortie de sa « convalescence »... Toutes ces petites misères du citoyen sont bien le dernier des soucis du Conseil des ministres qui a consacré sa séance de jeudi, « tout à fait naturellement », aux polémiques politiques, alors que les seules décisions concrètes se sont limitées au renouvellement de l’octroi des bourses scolaires et des indemnités de transport. Belle performance, en deux heures de temps, alors que le prochain Conseil des ministres ne se réunira que dans deux semaines. Même la manifestation contre le marasme économique a fait chou blanc. En guise de manifestants, quelques dizaines d’enseignants, d’étudiants, de chauffeurs des transports publics ou de femmes. Mais point de figure politique emblématique, ni même de leaders syndicaux. Visiblement, la mobilisation sociale n’est pas une coutume de chez nous, alors que le Hezbollah, lui qui sait si bien faire bouger les foules, était le grand absent de la manifestation. Il entendait ainsi, dit-on, donner une seconde chance au gouvernement. Un gouvernement qui profite de cette démobilisation pour faire avaler au citoyen les couleuvres, l’une après l’autre. Anne-Marie EL-HAGE
Décidément, ce vent de liberté qui souffle sur le pays a accaparé l’intérêt de tous.
À tel point que toute affaire dépassant le cadre de la crise entre le pouvoir et l’opposition ne récolte plus qu’indifférence. Ici ou là.
Oubliée, la crise économique. Totalement ignorées, la pénurie de carburant qui plonge plusieurs régions du pays dans le noir ou la hausse du prix du gaz...