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Actualités - OPINION

Les excuses de M. Albert Mansour

Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt l’intervention télévisée du ministre d’État, M. Albert Mansour, en date du 22/01/05. Tout en rendant hommage à sa haute compétence, à sa stature d’homme d’État, à son intégrité morale, et tout en appuyant la plupart des idées exprimées, notamment celles relatives à la loi électorale et à sa ferme condamnation de la corruption, nous tenons à faire les observations suivantes : 1- Monsieur le ministre laisse entendre que tous les Libanais se réclament de l’un ou de l’autre homme politique. Cette affirmation est en quelque sorte une négation de l’existence de citoyens qui possèdent une totale liberté de pensée, une totale indépendance d’esprit et qui, pour la préservation de leurs droits légitimes, veulent bien se référer aux seules institutions de l’État dont la Constitution stipule : « Tous les Libanais sont égaux devant la loi », et ils sont « également admissibles à tous les emplois publics sans autre motif de préférence que leur mérite et leur compétence ». 2- Le ministre apporte des excuses au nouveau gouvernement et à son chef pour avoir nommé à des fonctions publiques des personnalités proches sous prétexte que tous les gouvernements précédents l’ont fait. Or en démocratie, c’est le critère du mérite qui est supposé prévaloir et non pas les liens de sang. Prétendre que cette pratique est exercée dans les grands pays démocratiques nous appelle à engager les responsables qui s’en inspirent à adopter l’ensemble des pratiques démocratiques de ces pays et non point à sélectionner celles qui leur conviennent. Pour bénéficier de la confiance et du soutien populaires, un gouvernement doit se garder de répéter les erreurs des cabinets précédents et de faire un pas dans la bonne direction en dynamisant les organismes de contrôle dans une perspective d’assainissement de l’Administration. Il n’est pas besoin d’aller chercher en Suède des éléments de haute moralité pour restaurer l’État de droit. Dans les rangs libanais, les cadres existent. Il suffit au gouvernement de bien vouloir recourir à eux et d’avoir le courage de dénoncer les malversations et les scandales financiers. Dans son livre Liban remords du monde, le président Hélou écrivait : « Le salut du Liban est fait de la primauté des valeurs morales. » 3- Il est regrettable que M. Mansour ait porté ombrage, par des mimiques ironiques, au rôle joué par la France, ce pays qui, au fil des siècles, au apporté au Liban et à son peuple tout son soutien, a subvenu à ses besoins et lui a légué un héritage culturel, véritable ressort de son rayonnement. Par ailleurs, avant de lancer des accusations contre les États-Unis qui prônent pourtant l’indépendance et la souveraineté du Liban, il faut se souvenir que un à deux millions de Libanais y vivent, que leurs envois constituent notre principale source de devises et qu’une grande partie des Libanais résidents considèrent l’Amérique comme une destination d’avenir. Bachir BÉCHARA Colonel à la retraite

Nous avons suivi avec beaucoup d’intérêt l’intervention télévisée du ministre d’État, M. Albert Mansour, en date du 22/01/05. Tout en rendant hommage à sa haute compétence, à sa stature d’homme d’État, à son intégrité morale, et tout en appuyant la plupart des idées exprimées, notamment celles relatives à la loi électorale et à sa ferme condamnation de la corruption,...