Le Premier ministre syrien, Mohammed Naji Otri, attendu lundi à Beyrouth Assad : Les relations libano-syriennes dépendent des institutions et non des personnes

Le président syrien, Bachar el-Assad, s’est demandé hier si « les Libanais finiront par construire un État de droit » soulignant que « les relations qui relient la Syrie au Liban ne dépendent pas des personnes mais des institutions ». Selon la Voix du Liban, M. Assad a tenu ces propos lors d’une conférence de presse à Moscou, avant de clore son voyage officiel de quatre jours en Russie. Interrogé par les journalistes sur les relations libano-syriennes, M. Assad a indiqué que son pays « a des institutions qui ont besoin d’être modernisées, mais nous possédons au moins un véritable État ». « Nous ignorons si les Libanais, eux, finiront par construire un État de droit », a-t-il ajouté. Le chef de l’État syrien a aussi indiqué que si l’ambassadeur Walid Mouallem a été nommé vice-ministre des Affaires étrangères, ce n’est pas uniquement pour qu’il soit chargé de la question du Liban. « Il dispose de prérogatives spécifiques et parmi elles le dossier libanais », a-t-il dit. En réponse à une question relative à la possibilité d’ouverture d’une ambassade syrienne à Beyrouth, M. Assad a indiqué que « la Syrie dispose de quarante missions diplomatiques dans le monde ». « Est-ce que cela veut dire qu’elle a de mauvaises relations dans les pays où elle n’est pas représentée ? » a-t-il demandé. Répondant à une question relative à un prochain entretien avec le président français, Jacques Chirac, le chef de l’État syrien a déclaré, toujours selon la VDL, que « la France est un pays important et les relations personnelles n’ont pas leur place dans ce domaine ». « Il y a des principes qui régissent nos relations avec la France, et ces principes ne pâtiront pas de la 1559 », a-t-il dit. Concernant le processus de paix, le président syrien a appelé Moscou à participer activement au règlement des problèmes du Proche-Orient en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Il a encore rejeté la « feuille de route », rappelant que la Syrie « respecte les principes de Madrid et rejette toute autre voie de règlement ». En achevant sa visite à Moscou, le président Assad a obtenu l’effacement de deux tiers de sa dette. Il a proposé plusieurs projets de coopération, dont notamment celui de relancer la construction d’un oléoduc partant de l’Irak et allant vers la Méditerranée en passant par le territoire syrien. Moscou et Damas ont également décidé de développer leur coopération militaire. Visite du Premier ministre syrien Par ailleurs, le Premier ministre syrien, Mohammed Naji Otri, est attendu lundi à Beyrouth, où il doit coprésider avec le chef du gouvernement, Omar Karamé, les réunions de la commission économique et sociale libano-syrienne. Au cours de sa visite, M. Otri s’entretiendra avec les responsables libanais de « la consolidation des relations de coopération et de coordination entre la Syrie et le Liban dans les domaines économique, social et culturel », rapporte l’agence de presse syrienne, Sana. La visite de M. Otri entre dans le cadre de la volonté de Damas d’« institutionnaliser les relations » entre la Syrie et le Liban, au moment où des pressions internationales sont exercées pour mettre fin à la « présence » syrienne au Liban, estime-t-on dans les milieux diplomatiques. Rappelons que le président Assad avait récemment indiqué qu’il « était utile de traiter d’une manière différente avec le Liban. Désormais, les relations avec ce pays suivront une voie officielle à travers les institutions ». Il avait tenu ces propos devant le nouveau vice-ministre syrien des Affaires étrangères.