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Tsunami d’Asie « Et nous aimons la vie », un vidéo-clip de l’Onu créé par Marcel Khalifé, un mois après la tragédie (photo)

L’Onu a présenté hier à Beyrouth un vidéo-clip de solidarité avec les centaines de milliers de victimes du tsunami, survenu dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est le 26 décembre dernier. L’œuvre est destinée à une diffusion mondiale et a été créée par l’auteur-compositeur engagé libanais, Marcel Khalifé. Selon la correspondante de l’AFP, Rouba Kabbara, l’artiste a exprimé « son dégoût face à l’indifférence de la société arabe » un mois après cette tragédie. Le vidéo-clip intitulé Et nous aimons la vie, dont la musique instrumentale, composée d’un thème repris en leitmotiv pendant sept minutes avec des variations orchestrales, se termine par un chœur humain joyeux, a été présenté lors d’une conférence de presse à la Maison des Nations unies, à Beyrouth. La musique illustre les régions sinistrées avant le raz-de-marée et des scènes de désolation qui ont suivi le tsunami, puisées des archives de l’Onu et de la chaîne libanaise Future TV. « Nos sociétés arabes sont imbibées d’une indifférence dégoûtante, voire de racisme. Le monde entier a tendu la main aux victimes et nous n’avons rien fait », a déclaré l’auteur-compositeur. « Dans cette région du monde, où vivent des dizaines de milliers de travailleurs asiatiques, il n’y a pas eu un seul témoignage d’humanité », a ajouté M. Khalifé, célèbre pour ses chansons engagées. Il a cité, à titre d’exemple, la communauté sri lankaise du Liban qui compte quelque 80 000 ressortissants. « Rassemblons les donations pour nous repentir de nos péchés envers la main-d’œuvre asiatique : salaires ridicules, absence de protection sociale et confiscation du passeport », a-t-il ajouté, évoquant le quasi-esclavagisme dans lequel sont tenues la plupart des employées de maison asiatiques dans le monde arabe. « Au plus fort de la catastrophe, les employées de maison, véritables prisonnières de leurs maîtres et qui vivent la violence et le mépris au quotidien, ont continué à nettoyer les maisons en versant des larmes silencieuses, au rythme des travaux domestiques », a-t-il dit, appelant à « mettre fin à ce régime raciste qui exploite la misère des pays asiatiques ». Le responsable du Centre d’information de l’Onu, Najib Friji, a jugé que le vidéo-clip est « un cri du cœur qui ne s’arrête pas à la catastrophe mais entend traiter, en amont, la situation d’une couche sociale originaire des pays sinistrés, qui se trouve, dans notre région, dans des circonstances qui ne correspondent pas toujours aux conventions internationales et à la Charte des droits de l’homme ». « Cette œuvre artistique engagée concrétise une position non seulement face à la catastrophe mais aussi en faveur d’une prise de conscience des multiples autres formes silencieuses de tsunami que sont la faim, la pauvreté, les épidémies, les conflits armés, le crime organisé et la drogue », a-t-il ajouté. Le vidéo-clip, sur lequel figurent les adresses des banques recueillant les dons, va être distribué à toutes les chaînes de télévision arabes et étrangères, a indiqué M. Friji. « Cette œuvre artistique vise à sensibiliser l’opinion publique et officielle au Liban, dans la région arabe et dans le reste du monde », a-t-il conclu. Le tsunami, qui a fait plus de 280 000 morts ou disparus dans le Sud-Est asiatique, a suscité une mobilisation assez faible au Liban. À l’exception de quelques initiatives privées, le gouvernement a dépêché deux avions-cargo d’aide humanitaire et autorisé les travailleurs illégaux à regagner leur pays sans pénalisation. Le montant très modeste de l’aide aux victimes promise par les richissimes monarchies du Golfe, qui ont pourtant bénéficié d’une récente flambée des cours du pétrole, a contrasté avec les aides substantielles des autres pays, provoquant de nombreuses critiques dans les pays arabes.
L’Onu a présenté hier à Beyrouth un vidéo-clip de solidarité avec les centaines de milliers de victimes du tsunami, survenu dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est le 26 décembre dernier. L’œuvre est destinée à une diffusion mondiale et a été créée par l’auteur-compositeur engagé libanais, Marcel Khalifé. Selon la correspondante de l’AFP, Rouba Kabbara, l’artiste a...