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Finul - Le palais Bustros vivement préoccupé par une initiative franco-américaine Un projet de résolution en Conseil de sécurité pour modifier la mission des Casques bleus

Quelques jours après la publication du rapport du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, sur la situation au Liban-Sud, et alors que les pays membres du Conseil de sécurité ont entamé l’étude du document qui recommande le renouvellement pour six mois du mandat de la Finul, les États-Unis et la France ont soumis lundi au Conseil de sécurité un projet de résolution relatif à la modification du mandat des Casques bleus, présents au Liban depuis 1978. Cette initiative franco-américaine, qui devrait être discutée vendredi, préoccupe vivement le palais Bustros. Dans sa version brute (voir par ailleurs), le projet de résolution, qui pourrait être modifié par les États membres du Conseil de sécurité, rappelle la position des Nations unies vis-à-vis de la situation au Liban-Sud depuis le retrait israélien en mai 2000. S’articulant autour de trois axes, le projet de résolution souligne que la 425 a été appliquée et que la Finul a rempli son mandat dans ce cadre et qu’elle peut être transformée en force d’observation, à l’instar de l’Onust. Le texte appelle le secrétaire général à rédiger un rapport sur l’efficacité de la Finul avant la fin du prochain mandat des Casques bleus, en juillet 2005. Le projet de résolution rappelle dans ce cadre que les fermes de Chebaa ne sont donc pas incluses dans la résolution 425, d’où l’achèvement – aux yeux de la communauté internationale – du retrait israélien. Ce document préoccupe le palais Bustros qui considère qu’il s’inscrit dans le cadre des pressions exercées sur le Liban et qui constitue, pour le pouvoir, un durcissement de la position internationale, après l’adoption de la résolution 1559. Au palais Bustros donc, le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a indiqué à la presse avoir envoyé des messages à ses homologues des pays membres du Conseil de sécurité, leur expliquant que le Liban souhaitait le renouvellement de la Finul sans modification de sa tâche, de ses effectifs ou de la durée de son mandat. Il a précisé qu’il fondait sa demande sur le dernier rapport du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, recommandant le renouvellement de ce mandat jusqu’au 31 juillet prochain. M. Hammoud a souhaité que « tous les pays amis du Liban y répondent positivement ». M. Hammoud s’est également entretenu par téléphone avec le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, son homologue syrien, Farouk el-Chareh, étant en visite officielle en Russie. Selon des sources au palais Bustros, cet entretien téléphonique s’inscrit dans le cadre de la politique de coordination avec la Syrie. De 6 000 à 2 000 soldats en 2004 Le secrétaire général par intérim du ministère des Affaires étrangères, Boutros Aassaker, avait auparavant reçu les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité, « convoqués pour être informés de la protestation officielle du Liban contre le projet de renouvellement qui doit être débattu vendredi », selon les sources du ministère. M. Aassaker a rencontré les ambassadeurs de Russie, de Chine et de Grande-Bretagne, respectivement Serguei Boukine, Liu Xianghua et James Watt. L’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, étant en voyage, le secrétaire général par intérim du palais Bustros s’est entretenu avec le chargé d’affaires de l’ambassade, Christopher Murray. M. Aassaker a reçu le premier conseiller de l’ambassade de France, Christian Testot. Selon les sources du palais Bustros, l’ambassadeur de France, Bernard Émié, se trouvait hier hors de Beyrouth. Le secrétaire général par intérim du palais Bustros s’est aussi entretenu avec les ambassadeurs du Japon, de Grèce, du Brésil, de Roumanie, d’Algérie, du Danemark, des Philippines, respectivement Tokumitsu Murakami, Nikolaos Vamvounakis, Marcus de Vincenzi, Aurel Calin, Ibrahim Hassi ben Aouda, Ole Wohlers Olsen et Ramoncito Marino, dont les pays sont actuellement membres du Conseil de sécurité. Il devrait recevoir, aujourd’hui, l’ambassadeur d’Argentine, Jose Pedro Pico. Lors de ses entretiens, M. Aassaker a mis l’accent sur les constantes libanaises vis-à-vis du mandat de la Finul et de l’appartenance des fermes de Chebaa. Pour en revenir au projet de résolution, notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, a indiqué, dans ce cadre, que le Liban appréhende la modification du mandat et de la structure de la Finul. Selon le document à l’étude, la Finul a rempli deux de ses trois tâches. Les deux premières sont relatives à l’observation et à l’achèvement du retrait israélien. La troisième se rapporte au maintien de la paix et de la sécurité internationales, et conformément à ce projet, cette tâche peut être assurée par des observateurs. Toujours selon notre correspondant au palais Bustros, M. Hammoud a repris dans ses messages adressés aux membres du Conseil de sécurité les idées émises par M. Annan dans son dernier rapport sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a souligné ainsi l’importance de préserver tel quel le mandat des Casques bleus, car une modification dans la structure de la Finul mettrait en péril la paix et la sécurité internationales. M. Hammoud a indiqué aussi qu’une demande de la modification du mandat des forces de paix au Liban-Sud devrait émaner du Liban et non d’une résolution onusienne proposée par d’autres pays. Rappelons que depuis le retrait israélien du Liban-Sud, les Nations unies, que ce soit à travers leur secrétaire général, qui avait effectué plusieurs visites au Liban, ou par le biais de l’ancien coordinateur spécial de l’Onu pour la paix au Proche-Orient et actuel émissaire spécial de Kofi Annan pour l’application de la 1559, Terjé Roed-Larsen, ont appelé à maintes occasions le gouvernement libanais à déployer l’armée au Liban-Sud. Une demande reprise par l’une des clauses de la 1559 ainsi que par un article de ce nouveau projet de résolution. Quoi qu’il en soit, le mandat de la Finul devrait être renouvelé tel qu’il est jusqu’en juillet 2005, dans l’attente du rapport de M. Annan qui pourrait paver la voie par la suite à un changement dans la mission de la Finul. Cela constitue l’une des clauses du projet de résolution et c’est ce qu’a confirmé hier le commandant en chef des Casques bleus au Liban-Sud, Alain Pellegrini, lors de sa visite au Premier ministre, Omar Karamé, notant « qu’aucun changement n’a été effectué jusqu’à présent ». Soulignons, enfin, que la Finul qui comptait un peu plus de 6 000 hommes en mai 2000, au moment du retrait israélien, a été allégée en l’espace de quatre ans, plusieurs contingents ayant quitté le Liban-Sud sans se faire remplacer. Actuellement, les Casques bleus ne sont plus que 2 000 soldats qui effectuent des patrouilles tout au long de la frontière.

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