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« On cherche à faire de l’organisme de contrôle de l’audiovisuel un appareil supplémentaire des SR », affirme Sabeh La Rencontre démocratique dénonce la volonté de mainmise du pouvoir sur le CNA et le Conseil constitutionnel

La réunion de la Rencontre démocratique, le bloc parlementaire du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, aurait dû en principe porter d’abord sur les déclarations du ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié. Et M. Frangié devait en principe s’attirer les foudres des compagnons de M. Joumblatt, à la suite de ses propos menaçants vis-à-vis des chrétiens s’ils songent à conclure une alliance avec l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Mais l’alinéa de la loi électorale élaboré par le ministre Frangié et relatif à la publicité électorale a accaparé l’attention des députés joumblattistes, qui ont vu dans la nomination du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), comme instance chargée de surveiller les institutions audiovisuelles et de veiller au respect de la loi sur la publicité électorale, une nouvelle tentative de manipulation à caractère sécuritaire. Le bloc parlementaire de M. Joumblatt s’est réuni hier au domicile du chef du PSP à Clemenceau, en présence notamment du député Marwan Hamadé – dont c’était la première sortie publique après l’attentat du 1er octobre – et des députés Ghazi Aridi, Alaëddine Terro, Antoine Ghanem, Fouad es-Saad, Akram Chéhayeb, Ayman Choucair, Bassem Sabeh, Georges Dib Nehmé, Nabil Boustany, Henri Hélou, Élie Aoun, Mohammed Hajjar, Salah Honein, Abdallah Farhat et Antoine Andraos. On notait également la présence de M. Waël Bou Faour, membre du bureau politique du PSP, qui a tenu le rassemblement au courant des détails de sa réunion à Paris avec l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun. Selon des informations rapportées par l’agence al-Markaziya, M. Joumblatt a pris la parole au début de la réunion pour évoquer « l’affaire des nominations au sein du CNA, qui entre dans le cadre de la volonté du pouvoir d’établir sa mainmise sur cette institution et l’utiliser à des fins électorales ». Le chef du PSP a également évoqué les velléités du pouvoir de contrôler le Conseil constitutionnel pour le transformer en un instrument docile. Les élections au sein du CNA ont été discutées dans les détails, et les participants se sont mis d’accord sur la nécessité de coordonner avec le bloc parlementaire de M. Hariri et les autres forces de l’opposition pour décider quels candidats appuyer pour les élections du Conseil constitutionnel et du CNA. Quant aux propos du ministre Frangié, les participants ont estimé qu’ils entrent dans le cadre des pressions que le pouvoir tente d’exercer d’ores et déjà sur le processus électoral pour influencer les résultats. Le bloc parlementaire a enfin décidé de multiplier ses réunions et de maintenir le dialogue avec l’opposition pour définir une seule position aujourd’hui à la Chambre. Bassem Sabeh Prenant la parole à l’issue de la réunion, le député Bassem Sabeh n’a pas été par quatre chemins pour dénoncer « l’orientation du pouvoir visant à transformer le CNA en l’un des appareils des services de renseignements libanais ». « En soi, cela constitue une atteinte énorme aux libertés médiatiques », a-t-il affirmé. Et de poursuivre : « Il existe par ailleurs une volonté d’imposer une nouvelle donne se rapportant au Conseil constitutionnel. De toute façon, nous irons à la Chambre pour clarifier notre position, en coordonnant avec les différentes forces de l’opposition. » « Nous avons certes discuté les premiers éléments concernant la loi électorale, à travers lesquels le pouvoir tente une nouvelle fois de corrompre l’opinion publique libanaise, que ce soit à travers le quota électoral féminin ou l’abaissement du droit de vote à l’âge de 18 ans. Nous sommes pour l’abaissement du droit de vote sur le principe, même si le pouvoir est en train de lancer un débat sur cette question uniquement pour des raisons électorales », a poursuivi M. Sabeh. Concernant les propos tenus par le ministre de l’Intérieur, M. Sabeh a estimé que « M. Frangié tente, d’une manière ou d’une autre, d’annoncer d’ores et déjà les résultats dans certaines circonscriptions électorales ». « Les menaces proférées par le ministre de l’Intérieur constituent une sorte d’ingérence dans le processus électoral. Il s’agit d’un moyen de faire pression sur les forces d’opposition, surtout celles parmi elles qui sont chrétiennes », a-t-il noté, estimant que « l’opposition n’hésitera pas à faire appel à l’Onu si elle juge que le pouvoir se dirige vers une falsification des élections ». M. Sabeh a également rassuré l’opinion publique quant à l’unité de l’opposition, malgré les tentatives du pouvoir de scinder les rangs de cette dernière. « La victoire ira à l’opposition, quelle que soit l’étendue de la falsification de la volonté de l’opinion publique libanaise », a-t-il ajouté. Il a enfin plaidé pour un retour à la loi électorale de 1960 sans exception.

La réunion de la Rencontre démocratique, le bloc parlementaire du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, aurait dû en principe porter d’abord sur les déclarations du ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié. Et M. Frangié devait en principe s’attirer les foudres des compagnons de M. Joumblatt, à la suite de ses propos menaçants vis-à-vis des chrétiens...