Visite de Mgr Roland Aboujaoudé au siège de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth Audeh : Ceux qui dénoncent le confessionnalisme sont les premiers à en abuser (Photo)

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, a dénoncé hier, devant la presse, les discours démagogiques émanant de ceux qui détournent le confessionnalisme de son sens objectif, et en font un terme péjoratif. « Je pense que le terme confessionnalisme est utilisé à mauvais escient », a affirmé Mgr Audeh, qui reconduisait vers la sortie de l’archevêché Mgr Roland Aboujaoudé, vicaire maronite général, venu lui présenter les vœux du patriarche Sfeir. Et d’enchaîner : « C’est de la démagogie. Ceux qui dénoncent le confessionnalisme sont les maîtres du discours confessionnel. Il suffit de voir comment ils utilisent ce mot au sens péjoratif. Or les communautés sont des communautés, comme les familles sont des familles. Pourquoi nier la réalité vécue ? Nous sommes, dans ce pays, une diversité de familles, et chacune d’elles doit être respectée. Arrêtons de faire des communautés une tragédie. C’est de la falsification et de la démagogie. » L’évêque, qui répondait à ceux qui jugent que le découpage électoral de Beyrouth est de nature « confessionnelle », a affirmé : « On dit qu’un retour à la loi électorale de 1960 est une régression. Mais le caza n’est-il pas une unité ? Et s’il se fait que les habitants de ce caza sont d’une même communauté ou appartiennent à la même religion, où est le problème ? Faudra-t-il les ignorer et les intégrer à un ensemble plus vaste ? » a ajouté le métropolite de Beyrouth. « Ce qui m’importe, a encore précisé Mgr Audeh, c’est que l’électeur choisisse son représentant en toute liberté. Assez faire commerce du confessionnalisme. Ceux qui nous font la leçon sur ce sujet nous apprennent, en fait, à devenir confessionnels, parce qu’ils sont les plus fanatiquement confessionnels. Quant aux membres de partis qui prennent leur distance à l’égard du confessionnalisme, ne représentent-ils pas leurs communautés au Parlement ? Pourquoi ne refusent-ils pas plutôt d’entrer au Parlement, par fidélité à leurs principes ? » « Du reste, a enchaîné Mgr Audeh, les partis au Liban ne sont-ils pas représentatifs des communautés ? Tout le monde vous dira qu’on ne voit aux postes administratifs que les proches de tel ou tel responsable, ou les membres de telle ou telle communauté. Que personne ne fasse donc de surenchère en la matière. » Pour sa part, Mgr Aboujaoudé a souligné que l’une des tâches des responsables religieux est « d’attirer l’attention des responsables et des individus » sur les vérités et les principes qui doivent les guider dans leurs choix civiques.