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Les lecteurs ont voix au chapitre

La vérité et les Pyrénées Nos lecteurs sont aussi, et parfois, des rêveurs. Il leur arrive, nous écrivent-ils, de voir en songe un pays réellement indépendant et dont les dirigeants ne penseraient qu’au bien-être de leurs concitoyens. Ce pays s’appellerait le Liban. Ce qui amène un autre correspondant à se poser l’étrange question suivante : pourquoi donc nos jeunes fuient-ils le service militaire ? Faut-il lui rappeler ce que le service du drapeau – ainsi qu’on avait commencé par le définir – comporte de servitudes et point de grandeur ? Bien sûr qu’un pays a besoin d’avoir une armée capable de défendre ses frontières et au besoin de maintenir l’ordre à l’intérieur. On en revient là à une conception chère au général de Gaulle, qui lui avait consacré d’ailleurs un ouvrage majeur. Pour l’instant, le Liban en est loin, tout comme il est loin d’avoir trouvé enfin une définition précise de ces quelques mois que beaucoup de jeunes (à tort ou à raison) considèrent comme perdus. Alors même ce précieux temps passé à accomplir des tâches souvent ingrates représente une année universitaire entière. Toujours la bonne vieille histoire de la vérité et des Pyrénées... Le service national Mes propos vont à l’encontre de l’opinion des jeunes Libanais sur le service militaire. Je peux les comprendre pour avoir moi-même, en mon temps, contesté cette obligation. C’était alors dans un autre pays et à une époque où la démocratie en était à ses premiers balbutiements. Je pense qu’un pays peut véritablement espérer avoir son indépendance dès l’instant où il dispose d’une armée capable de maintenir l’ordre aussi bien à l’intérieur qu’aux frontières. Cette armée est le garant de la démocratie et du respect des lois. Mais l’intégration de la jeunesse au sein de l’armée est aussi une garantie de l’évolution de celle-ci et de sa propre démocratie, car elle permet à cette armée de comprendre aussi l’évolution de la société et de lui éviter toute tendance à la radicalisation. Mais la question qui se pose aujourd’hui est la suivante : pourquoi l’armée ne fait-elle pas rêver la jeunesse et, au contraire, pourquoi veulent-ils la fuir ? C’est à cette question qu’il faut apporter des réponses si on veut, demain, édifier une vraie patrie dont ils seront fiers. Yves KERLIDOU Séisme politique Suite à l’enquete de L’Orient-Le Jour concernant la vulnérabilité de Beyrouth face aux risques sismiques (jeudi 13 janvier 2005), je dirai que loin d’être superstitieux s’agissant de chiffres ou de lettres, le 5 et le 55 de l’histoire de la capitale ont été souvent décevants. Ainsi Béryte, vieille de 5 000 ans, a connu la gloire et le prestige. Mais elle devait être détruite en 551 de l’ère chrétienne par une triple catastrophe : un tremblement de terre, un raz-de-marée et un incendie gigantesque. En 1516, elle tombe aux mains des Ottomans qui la conservent 405 ans durant. Et en 1957, c’est de nouveau le tremblement de terre. Enfin en 1975, cinquante-cinq ans apres 1920, c’est la guerre civile qui durera 15 ans. La ville a été reconstruite en partie par Solidere, qui a établi un système pour la protéger, s’étalant sur une longueur (ironie du sort) de 1 350 mètres qui permet de briser des vagues de plus de 15 mètres de haut. Enfin côté onusien, des résolutions non appliquées, dont la 425. Il nous manquait la toute dernière, la 1559, pour accueillir 2005 et son séisme politique. Antoine SABBAGHA Revers de la route Fallait-il installer un nouveau pont, reliant Tahwita à l’Hôtel-Dieu, que cela aurait pris moins de temps que de restaurer l’actuel. Mettre 2 mois (et ce n’est pas encore fini) pour réparer un tronçon vital de moins de 100m dépasse tout entendement. Plus d’un quart d’heure pour le franchir (pas de déviations prévues), avec toutes sortes d’incivilités a supporter de la part d’automobilistes inconscients ou pressés, vous permet d’entamer la journée sur une note on ne peut plus stressante. N’y a-t-il pas de clauses de pénalité pour les retards encourus ? Mais que dis-je ? Il ne s’agit pas là de la première preuve de l’insouciance de nos « responsables » à l’égard du bien-être des citoyens. Insouciance aussi, caractérisée par l’installation de garde-fous style Art déco (nouvelle mode après les « bumps » ?) en travers de la chaussée pour empêcher les voitures de stationner et cause de pas mal de dégâts aussi bien pour les voitures que pour les piétons. Mais côté dédommagements, il faut repasser. Ne serait-il pas plus simple (et plus rentable) de verbaliser les contrevenants et d’appliquer les lois en vigueur au lieu de punir tout le monde ? À cet égard, j’invite les moyens d’information à harceler les responsables en dénonçant ces abus et (tant qu’à faire) afin d’obtenir la révision et l’application plus stricte du code de la route. Philippe SALEH Calvaire de couple 6h15 du matin, mon café et la fierté de compter parmi les lecteurs de votre quotidien. Permettez-moi de vous exprimer ma reconnaissance pour l’espace que vous nous réservez. Je vis le calvaire suivant: Il y a deux ans, j’ai épousé une femme de nationalité roumaine que j’ai eu le bonheur de connaître à Beyrouth. Notre union a eu lieu, légalement, à Bucarest où j’ai loué une maison, les règlements en vigueur au Liban ne permettant pas à ma conjointe d’y revenir dans l’année qui suit son départ. J’ai dû donc multiplier les allers-retours Bucarest-Beyrouth pour rester avec elle et pouvoir rendre visite à ma mère âgée et alitée depuis cinq ans, et à ma sœur fragile qui en prend soin. En juin 2004, j’ai présenté le dossier de notre couple pour l’obtention d’un visa à ma femme (dossier numéro 4741 daté du 15 juin 2004). Depuis, ma demande est demeurée sans réponse, aucune explication n’étant donnée à ce silence. Je ne sais plus ce qu’il faut faire pour obtenir ce visa ou en tout cas comprendre les raisons d’un tel blocage. C’est pourquoi j’ai recours à vous, qui êtes à l’écoute des problèmes des citoyens. Justement, citoyen de ce pays, je veux le rester et j’espère pouvoir y vivre en paix avec ma femme. Mais s’il m’est impossible de lui obtenir un visa, je me verrai hélas contraint à le quitter. Est-ce l’objectif des autorités : pousser les gens à s’installer à l’étranger ? J’espère que, par votre biais, je pourrais enfin obtenir un visa ou en tout cas une réponse car l’attitude des autorités, et en particulier celle de la Sûreté générale, me paraît inexplicable. En espérant que ma requête touchera le responsable de mon dossier. Pour lequel je n’ai que du respect car, depuis sa prise en charge de la Sûreté générale, celle-ci se porte mieux que jamais. Samir Farès La crise d’al-Manar Certains journaux s’acharnent ces jours-ci contre la France pour avoir interdit la diffusion de la chaîne de télévision al-Manar sur son territoire. Nous crions à la censure. Je me refuse, quant à moi, de faire chorus avec cette presse, non que je lui donne tort sur la question, mais parce que je trouve que son comportement est contradictoire. En effet, quand c’est l’État libanais qui censure un livre étranger, notre presse ignore l’incident. Mais quand c’est la France qui censure une chaîne, nous crions au scandale. Je prie donc ces messieurs de mettre fin à la politique des « deux poids, deux mesures ». Avant de s’en prendre à la France, ils feraient bien de se faire la main sur l’État libanais, coupable d’avoir censuré il y a deux mois le livre de Dan Brown, The Da Vinci Code. Si nous ne sommes pas capables de voir la poutre qui est dans notre œil, comment serons-nous capables de voir la paille qui est dans l’œil d’autrui ? Joseph CODS I Je fais un rêve Je pense à Paul Verlaine, à Martin Luther King Junior et à la 1559 quand je dis que je fais souvent ce rêve étrange d’un Liban autonome, où la seule préoccupation des dirigeants serait l’intérêt de notre pays et non celui d’une puissance voisine. Je rêve aussi d’un Liban où la justice est juste et indépendante, où les politiciens peuvent enfin débattre d’une idée dans le respect des règles du fair-play et sans pour autant s’attaquer à la personne de l’adversaire. En somme, je rêve, et je sais que je ne suis pas le seul à rêver, d’un pays où la parole étouffée ferait partie de l’histoire ancienne et où la corruption serait enrayée en actes et non seulement en paroles. Dr Karim S. REBEIZ

La vérité et les Pyrénées

Nos lecteurs sont aussi, et parfois, des rêveurs. Il leur arrive, nous écrivent-ils, de voir en songe un pays réellement indépendant et dont les dirigeants ne penseraient qu’au bien-être de leurs concitoyens.
Ce pays s’appellerait le Liban. Ce qui amène un autre correspondant à se poser l’étrange question suivante : pourquoi donc nos jeunes...