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Loi électorale - Mutisme officiel quasi total après la réunion Lahoud-Berry-Karamé-Frangié accord de principe au sommet de l’État sur le retour au caza

C’est dans un black-out informationnel quasi total que s’est achevée hier soir au palais de Baabda la réunion quadripartite consacrée à la mise au point de la loi électorale. Annoncée la veille, la réunion a regroupé le chef de l’État, Émile Lahoud, le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Omar Karamé, et le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié. La rencontre, qui a commencé à 17 heures et s’est terminée deux heures plus tard, n’a été suivie d’aucun communiqué de presse de la part de la présidence de la République. Le secret entourant les discussions était tel qu’on s’est même abstenu de prendre des photos officielles de la réunion. À peine plus loquace, le bureau de presse du Premier ministre à la présidence du Conseil a publié par la suite un communiqué sibyllin annonçant qu’un accord est intervenu au cours de la réunion sur « les principes devant garantir la représentation authentique et qui se fondent sur l’adoption d’un critère unique pour toutes les régions » du pays. Selon le communiqué, le ministre de l’Intérieur a été chargé de rédiger le texte du projet de loi et de le soumettre à la présidence du Conseil trois jours avant la prochaine séance du Conseil des ministres, prévue le 27 janvier. Séance au cours de laquelle le projet sera proposé au vote « dans sa version définitive ». Plus précises, des sources informées ont indiqué en soirée que les discussions ont finalement débouché sur un accord à propos de l’adoption du caza comme unité électorale. Une option qui a, comme on le sait, les faveurs du président de la République, mais pas celles du Premier ministre et du président de la Chambre, qui ont d’ailleurs émis des réserves à ce sujet. En dépit de ces réserves, il semble donc que M. Berry ait accepté d’abandonner pour le moment sa préférence pour le système proportionnel et M. Karamé pour un découpage fondé sur les mohafazats. Toujours est-il que quelle que soit l’option retenue, il appartiendra en définitive au Parlement de trancher. Or il semble que la majorité des députés penche pour le caza. Pour ce qui est de Beyrouth, on se dirige à nouveau vers un découpage « vertical » en trois circonscriptions (comme en 1960) dans la mesure où, à en croire les mêmes sources, le principe convenu est d’éviter qu’un ensemble confessionnel soit phagocyté par d’autres. En d’autres termes, on n’adjoindra pas cette fois-ci Achrafieh et Saïfi à Mazraa, ni Rmeil à Bachoura et Mousseitbé. Toujours selon les mêmes sources, les piliers du pouvoir se sont également entendus sur l’imposition d’un plafond pour les dépenses électorales. Ils ont cependant écarté pour le moment le principe d’un quota pour les femmes. Avant la réunion de Baabda, M. Karamé avait nié, à sa sortie du Sérail gouvernemental, toute divergence sur la loi électorale entre les trois présidents. « J’affirme que nous ne serons pas en désaccord. Je n’ai jamais rien annoncé qui n’a pas eu lieu », avait déclaré le Premier ministre aux journalistes. Interrogé sur des informations faisant état de la volonté de démission du gouvernement des ministres du mouvement Amal au cas où le système proportionnel ne serait pas adopté, comme le réclamait depuis des semaines M. Berry, M. Karamé a répondu : « Je n’ai aucune connaissance de cette question. Il s’agit d’informations inédites. » À la question de savoir si les orientations actuelles allaient dans le sens de l’adoption du caza comme unité électorale, le Premier ministre s’est efforcé d’éluder la question, soulignant qu’en fin de compte, c’est au Parlement que revient la décision finale. « Le gouvernement élabore un projet de loi et le soumet à la Chambre qui, elle, aura le dernier mot. Le Parlement est libre et nul ne peut lui imposer quoi que ce soit », a-t-il dit. « Le projet qui sera voté par la Chambre pourrait ne pas ressembler à celui qui lui aura été soumis », a-t-il ajouté.

C’est dans un black-out informationnel quasi total que s’est achevée hier soir au palais de Baabda la réunion quadripartite consacrée à la mise au point de la loi électorale. Annoncée la veille, la réunion a regroupé le chef de l’État, Émile Lahoud, le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Omar Karamé, et le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié....