Tractations difficiles à l’Onu

Depuis les incidents de dimanche, qui ont provoqué la mort du commandant Jean-Louis Valet, un officier français de l’Onust, des tractations se déroulent au sein du Conseil de sécurité, à la demande de la France, en vue de l’adoption d’une déclaration sur le Liban-Sud. Selon des sources informées citées par notre correspondant au palais Bustros, un premier projet français, qui rendait nommément le Hezbollah responsable de l’enchaînement des événements, qui a conduit à la mort du commandant Valet, a été rejeté, un certain nombre de délégations de pays membres du Conseil, démarchés par Beyrouth, l’ayant jugé trop sévère envers le Liban. Une deuxième mouture est actuellement en discussion. Plus équilibrée, elle appelle les deux parties – Israël et le Hezbollah – à la retenue, mais elle se heurte à l’hostilité des États-Unis, qui ne souhaitent pas que l’État hébreu soit explicitement rendu responsable ne serait-ce que d’une partie des incidents. Hier, le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, a informé les présidents Émile Lahoud et Omar Karamé de ses entretiens avec son homologue algérien, Abdel Aziz Belkhadem, dont le pays représente actuellement le bloc arabe au sein du Conseil de sécurité. La conversation a porté sur la déclaration que le Conseil prépare suite aux incidents graves de dimanche. M. Hammoud a prié M. Belkhadem de déployer des efforts afin que le texte onusien soit équilibré et n’accable pas la partie libanaise, qui se considère agressée. Beyrouth estime en effet que le Hezbollah ne saurait être rendu responsable de la mort de l’officier de l’Onust, puisque ce dernier a été tué lors des bombardements de représailles israéliens dans le secteur de Kfarchouba, non loin des fermes de Chebaa. Parallèlement, la flambée dominicale jette une ombre sur le renouvellement semestriel, le 1er février, du mandat de la Finul. Hammoud a également informé les deux présidents des dépêches diplomatiques relatives aux tractations en cours à New York au sujet de cette reconduction. En base d’un rapport de Kofi Annan, qui envisage cette fois une réduction des effectifs de cette force de paix. D’autre part, le chef de la diplomatie se fait représenter à la conférence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, qui débute aujourd’hui au Caire, par le directeur des affaires politiques du palais Bustros, Boutros Assaker. Hammoud est en effet retenu à Beyrouth où il doit accueillir successivement ses homologues italien et chypriote.