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LIBAN-SUD - L’émissaire de Annan appelle les parties à prendre des mesures concrètes sur le terrain De Mistura : L’attaque du Hezbollah a provoqué la flambée qui a entraîné la mort de l’officier français(photo)

Les derniers développements au Liban-Sud, ainsi que la persistance de la tension et les risques d’une extension de la violence, ont focalisé l’attention des milieux politiques et diplomatiques libanais. La gravité de la situation, en dépit du calme qui a régné hier le long de la frontière libano-israélienne, a poussé l’émissaire du secrétaire général des Nations unies, M. Staffan de Mistura, à solliciter d’urgence un entretien avec le ministre des AE, M. Mahmoud Hammoud. À l’issue de l’entretien, qui, selon des sources bien informées, aurait été assez animé, les points de vue étant clairement divergents, M. de Mistura a précisé que le timing de l’opération du Hezbollah – qui avait provoqué la veille la mort d’un officier israélien, alors que l’échange de tirs qui l’a suivie a entraîné celle d’un officier français de l’Onust et d’un combattant du Hezbollah – était malheureux, puisqu’il intervient au moment où le Conseil de sécurité s’apprête à étudier la reconduction du mandat de la Finul au Sud. « Il aurait été donc préférable que le calme qui règne depuis près de six mois se poursuive, surtout maintenant, à une période aussi délicate. » De Mistura : Les fermes de Chebaa sur la ligne bleue L’émissaire de M. Kofi Annan a aussi précisé que l’attaque du Hezbollah a causé la mort d’un officier israélien et elle a fait trois blessés parmi les soldats israéliens, alors que l’échange de tirs qui l’a suivie a causé la mort d’un officier français de l’Onust et en a blessé un autre de nationalité suédoise. « Pour nous, a déclaré M. de Mistura, ce qui s’est passé est dû à l’attaque du Hezbollah au-delà de la ligne bleue, tracée par l’Onu et qui sert de frontière entre le Liban et Israël, et nous considérons que les fermes de Chebaa sont sur cette ligne ou dans son prolongement. Nous sommes donc très inquiets et nous avons demandé à toutes les parties de se rappeler qu’elles sont responsables de la sécurité des observateurs et des soldats de l’Onu et, cela concerne surtout le Hezbollah cette fois-ci, qu’elles doivent veiller à maintenir le calme le long de la ligne bleue. » M. de Mistura a répété qu’il a appelé toutes les parties à prendre des mesures concrètes sur le terrain pour faire régner le calme dans ce secteur. Les messages de condoléances du président Lahoud De son côté, le président de la République, M. Émile Lahoud, a exprimé hier sa « profonde peine à la suite du décès de l’officier français de l’Onust, le commandant Jean-Louis Valet, abattu par les tirs israéliens ». Le chef de l’État a envoyé des télégrammes de condoléances au président français, M. Jacques Chirac (à qui il a réaffirmé les liens profonds qui unissent les Libanais et les Français, tout en lui demandant de transmettre ses sincères condoléances à la famille du commandant), au secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, et au chef de l’Onust, le lieutenant-colonel Jaro Allen. M. Lahoud a aussi rendu hommage à la mission des Casques bleus pour le maintien de la stabilité dans la région. Le chef de l’État a d’ailleurs décoré le commandant Valet de l’Ordre du Cèdre national, du grade de commandeur, en guise de remerciement pour ses sacrifices en faveur de la paix au Liban et dans la région. Ajoutons qu’une cérémonie officielle a eu lieu à l’AIB, hier dans l’après-midi, avant le transport de la dépouille mortelle du commandant en France. Le chef de l’État avait chargé le ministre de la Défense, M. Abdel Rahim Mrad, de le représenter à cette cérémonie. Sur le terrain, hier, les patrouilles militaires se sont multipliées. Côté libanais, elles étaient effectuées par les soldats de la Finul, et de l’autre côté de la frontière, par l’armée israélienne. Mais s’il n’y avait aucune trace visible du Hezbollah le long de la ligne bleue, la tension demeurait malgré tout palpable. Et les responsables israéliens n’ont pas été avares en déclarations menaçantes. La plus importante est venue du Premier ministre israélien lui-même, M. Ariel Sharon, qui a affirmé, selon l’AFP, qu’« il est important de maintenir la pression sur la Syrie et de ne pas la relâcher en répondant aux ouvertures de paix d’Assad. La manière dont le président syrien agira envers les organisations terroristes sera une indication de ses intentions véritables ». Au moment où la communauté internationale, par la voix de ses ambassadeurs au Liban ou de hauts responsables, réclame avec insistance l’application de la résolution 1559, qui prévoit le désarmement de toutes les milices libanaises ou non présentes sur le sol libanais, l’opération du Hezbollah apparaît comme un nouveau défi. Même si l’organisation islamique considère qu’il est de son droit de mener des opérations de résistance dans le secteur des fermes de Chebaa qui constitue, selon elle et selon le Liban officiel, un territoire libanais occupé par Israël. Or l’attaque de dimanche s’est déroulée dans ce secteur. Mais comme elle a fait des victimes du côté israélien, notamment un important officier dans l’unité dite des « Golanis », la riposte israélienne a été particulièrement violente, faisant croire que le Hezbollah a violé l’accord tacite qui semblait en vigueur le long de la frontière libano-israélienne. Et apparemment, l’Onu semble partager ce point de vue, puisque l’émissaire de M. Annan a insisté auprès de M. Hammoud pour considérer que l’opération du Hezbollah est une violation de la ligne bleue, qu’elle ait eu lieu dans le secteur de Chebaa ou non. Se dirigerait-on donc vers une nouvelle période de violence ? Le Hezbollah, qui d’habitude sait calculer ses coups, n’a pas encore expliqué ses motivations et l’opération est intervenue au lendemain de l’appel au dialogue interne lancé par son secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah. De quoi rendre la situation encore plus complexe et, peut-être, d’isoler encore plus le Liban sur le plan international.

Les derniers développements au Liban-Sud, ainsi que la persistance de la tension et les risques d’une extension de la violence, ont focalisé l’attention des milieux politiques et diplomatiques libanais. La gravité de la situation, en dépit du calme qui a régné hier le long de la frontière libano-israélienne, a poussé l’émissaire du secrétaire général des Nations unies, M....