Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

VOYANCE - Quelques jours avant la catastrophe, Hélène Maalouf a « vu » le tsunami déferler sur l’Asie du Sud À partir de 2005, un rêve de paix et de souveraineté commencera à prendre forme au Liban (photos)

L’année 2005 sera la bonne. Avec elle, beaucoup de changements – pour le meilleur – seront enclenchés au Liban. Hélène Maalouf, la voyante des stars du showbiz libanais, des princes arabes et des communs des mortels, le prédit, le voit, le sent. Et au Liban, cette année, un rêve de paix et de souveraineté commencera à prendre forme. À en croire Hélène, dès la seconde moitié de 2005, les années de vaches maigres seront à jamais révolues pour les Libanais. « Les négociations de paix seront entamées dans les mois à venir », affirme-t-elle, sûre de ses prédictions. Depuis l’an 2000, L’Orient-Le Jour consulte Hélène Maalouf au début de chaque année pour les prévisions à venir. Mais avant de revenir sur ses prédictions de l’année dernière, dont la plupart se sont réalisées, et avant de passer en revue ce qu’elle prévoit pour le Liban et le monde pour les douze mois à venir, une histoire mérite d’être racontée. Jeudi 23 décembre : notre entrevue avec Hélène, pour couvrir les prédictions de 2005, est presque achevée. C’est le moment de prendre congé. Mais la voyante nous interpelle comme si elle s’est souvenue de quelque chose ou comme si elle ressentait une chose pour la première fois. « Je vois un important séisme, je vois un raz-de-marée, la mer qui recouvre la terre, des inondations et des morts », dit-elle. Où ? Hélène se concentre et répond : « Je ne sais pas. Ce n’est pas au Liban. C’est quelque part de loin, mais c’est un séisme très très fort, avec des inondations. » Après avoir marqué une pause, elle indique encore : « C’est très loin de chez nous. Nous ne sommes pas concernés. C’est quelque part en Asie, à côté de l’Inde .» Et comme les séismes et les inondations sont devenus anodins, tellement ils sont fréquents, nous nous sommes dits : « Bien sûr, avec l’Iran, la Turquie et le Maroc, en 2003 et 2004, ainsi que les inondations qui touchent l’Europe et l’Asie chaque année, l’information n’est pas exceptionnelle. » Trois jours plus tard, le dimanche 26 décembre, l’Asie du Sud est touchée par le plus important tremblement de terre enregistré depuis quarante ans. Le séisme, qui a atteint la magnitude de 9° sur l’échelle de Richter, a provoqué des raz-de-marée – des murs de vagues – qui ont dévasté, notamment, les côtes de l’Indonésie, de la Thaïlande, de l’Inde et du Sri Lanka. Mais Hélène n’aime pas jouer les Cassandre. D’ailleurs, elle essaie toujours de réconforter ses clients, hommes et femmes, qui viennent la consulter pour le travail ou pour des histoires de cœur. « Si les gens étaient vraiment heureux, ils ne frapperaient pas à ma porte. Ils cherchent des réponses et ils veulent aller mieux », dit-elle avec un grand sourire. D’ailleurs, son sourire est bien rassurant. Heureuse de vivre, toujours de bonne humeur, elle aurait préféré voir uniquement les belles choses qui peuvent arriver, mais avec le don qu’elle possède ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Parfois, en lisant dans le marc de café, quand elle voit de la tristesse et des malheurs, elle ne le dit jamais noir sur blanc et elle choisit ses mots pour l’annoncer. « Je n’ai jamais menti en annonçant un bonheur qui ne viendra pas ou en occultant un malheur, dit-elle, mais je choisis mes mots et c’est aux clients de comprendre. » Si elle voit la mort dans une tasse de café, elle dira : « Quelqu’un a des ennuis de santé, je le vois sur un lit. » Si quelqu’un souffre d’une maladie incurable, elle donnera un conseil : « Il faut consulter un médecin. » Si une histoire d’amour n’aboutira pas, elle expliquera : « Il y a des complications, ce n’est peut-être pas la personne qui vous convient.» Si un projet au travail ne va pas aboutir, elle se contentera de dire : « C’est une entreprise difficile. » Simples permutations en 2004… Bouleversements en 2005 Quand elle voit un bonheur arriver, Hélène n’est pas avare de mots ou d’enthousiasme. Mais elle oublie les choses qu’elle prédit et ce sont des clients qui reviennent des mois plus tard pour lui rappeler qu’elle avait vu un vrai bonheur ou une petite joie à venir. Il y a ceux ou celles qui reviennent à «La Tasse » – le café de Jounieh où la voyante reçoit ses clients – avec une nouvelle voiture, une bague au doigt, une carte de visite avec un gros titre, ou un nouveau-né, comme s’ils voulaient prouver que telle ou telle prédiction s’était avérée juste. Hélène Maalouf, qui lit dans le visage ou le marc de café, peut aussi mentionner le nom de personnes que vous connaissez, ou encore décrire des situations à venir précises avec de minutieux détails. Ne fait-elle pas des erreurs ? Est-elle capable de prédire l’avenir de tout le monde ? « Bien sûr que non, je peux toujours me tromper, souligne-t-elle. J’ai certes le don de sentir les choses, je ne sais pas comment je l’ai acquis. Je peux faire des erreurs, car tout simplement je ne suis pas le bon Dieu, qui est le seul à savoir ce que nous cache l’avenir. » Et pourtant, depuis l’an 2000, Hélène s’est rarement trompée. Revenons à ses prédictions publiées l’année dernière dans L’Orient-Le Jour. Pour Hélène, 2004 constituait, pour le Liban et les Libanais, le prolongement des années vécues depuis 1999 : une crise économique et un pays qui vit au ralenti, « des automates et des malades ayant besoin de soins intensifs et de perfusion. Il faut attendre 2005 pour le grand miracle », avait-elle dit. Elle avait vu « de simples changements en 2004 et des bouleversements au Liban et dans la région en 2005 ». L’année dernière, Hélène avait prédit des changements ministériels et la prorogation du mandat du général Lahoud. Une erreur, cependant, sur le plan politique libanais : « Hariri restera au pouvoir », avait-elle indiqué. Interrogée au sujet de cette erreur, Hélène répond : «C’est parce qu’il reviendra et il sera encore plus fort. » Hélène avait également vu qu’à « la fin de 2004, un pays voisin sera obligé d’adopter une position qui n’est pas à son propre avantage. Il prendra des décisions contraires à la politique qu’il avait adoptée au Liban depuis bien longtemps ». Sur le plan du showbiz libanais, elle avait prédit la mort de Zaki Nassif, les contrats américains de Haïfa Wehbé, et elle avait indiqué que la chanteuse Sabah ne se mariera plus. Au plan régional, Hélène Maalouf avait affirmé que la situation sera la même dans tout le monde arabe jusqu’aux changements de 2005, lorsque « les grandes puissances inviteront les pays arabes un à un à s’installer autour d’une table ronde ». Sur le plan international, Hélène avait prédit les attentats du 11 mars à Madrid. Prise par « les mêmes sentiments qui avaient précédé le 11 septembre 2001 » et sentant une « catastrophe » qui aura lieu dans un moyen de transport, elle avait indiqué : « Je vois presque les mêmes images : de la destruction, des gens qui courent et qui pleurent. Ben Laden frappera encore, mais dans un pays européen cette fois-ci. » L’année dernière, donc, Hélène avait pressenti « un miracle » pour le Liban et la région en 2005, détaillant des situations sans pour autant trouver le mot adéquat. Mais comme pour sa clientèle, plus un événement est proche et sûr, moins elle cherche des formules pour l’interpréter. Elle prédit d’emblée « la paix » dans la région pour 2005. « Tout sera déclenché dans les six mois à venir. Je vois la paix. Certes, cela ne viendra pas du jour au lendemain, il faut attendre deux ou trois ans pour que ça soit finalisé. Mais le processus commencera en 2005 », annonce-t-elle. Soulignons dans ce cadre qu’Hélène Maalouf n’est pas versée dans la politique et ne suit pas les nouvelles. Elle passe sa vie entre son travail et sa famille, et elle a le sport pour unique loisir. Un homme qui viendra de l’étranger... Voici donc ses prévisions pour le Liban, le Moyen-Orient et le monde pour l’année 2005. « Il y a un homme qui viendra de l’étranger, un Occidental, qui visitera à plusieurs reprises les pays de la région, notamment le Liban, et qui obligera tout le monde à négocier. Il a le feu vert de la communauté internationale. Et il tient à ce que les résolutions internationales soient respectées », indique Hélène, ajoutant que peu à peu, « les Américains obligeront les pays arabes, un à un, à négocier autour d’une table ronde. C’est ainsi que la paix sera déclenchée… mais il faudra attendre deux ans au moins pour que le tout soit finalisé ». Malgré la guerre actuelle, Hélène voit « de la prospérité en Irak », « beaucoup d’argent et de projets », indique-t-elle. Et malgré la crise économique qui sévit depuis des années au Liban, la voyante sent que « les choses vont s’améliorer, à partir de la seconde moitié de l’année ». Pour bien illustrer ses prévisions sur le Liban et peut-être pour qu’on puisse la croire, tellement la situation actuelle du pays laisse à désirer, Hélène souligne : « Il faut penser à une roue qui tourne. Je vois cette roue tourner pour le Liban .» Elle évoque, encore une fois, « l’homme qui vient de l’étranger, d’un pays occidental, et qui veut que les lois internationales soient respectées ». « Dans quelques mois aussi, il y a des personnes qui partiront pour ne plus jamais revenir, on n’entendra même plus jamais parler d’eux. Et d’autres vont revenir s’installer à leur place », indique-t-elle. Hélène ne précise pas si elle parle des prochaines législatives. Elle enchaîne : « Hariri reviendra au pouvoir, beaucoup plus fort. C’est comme si désormais, il aura le droit de faire tout ce qu’il comptait exécuter auparavant. Il est soutenu par des puissances étrangères non arabes. Il a des cartes en main, et il les jouera grâce au feu vert de ces mêmes puissances étrangères. » Elle parle encore d’un pays voisin. Celui-là même qui était obligé à la fin de 2004 de prendre des décisions contraires à sa politique au Liban. « Il ne peut plus revenir en arrière. Les décisions sont prises, il devrait suivre le courant et respecter tous les changements à faire », dit-elle. En 2005, « tous les étrangers présents depuis longtemps sur le sol libanais quitteront le pays. Ils s’en iront rapidement, comme dans un rêve. Ils ne dérangeront personne en quittant », ajoute-t-elle. « Je vois un Liban souverain et libre », déclare Hélène. « Je vois beaucoup de prisonniers sortir de leurs geôles, indique-t-elle. Ce sont des prisonniers que nous avons oubliés. Ils seront libérés tous en même temps. » Interrogée sur la nationalité de ces prisonniers, la voyante indique qu’elle n’arrive pas à la préciser. « Ce sont soit des Libanais détenus à l’étranger, soit des étrangers emprisonnés au Liban, ou bien tout simplement des Libanais emprisonnés dans le pays », dit-elle, soulignant que « c’est un important groupe de personnes qui va être remis en liberté ». À la question de savoir si le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, figure parmi eux, elle répond par la négative : « Geagea ne sera pas libéré en 2005 », dit-elle. Une frappe au Liban-Sud ou dans la Békaa Hélène voit aussi des armes, comme des mines ou des obus, qui explosent. « Au Liban, cette année, il y aura une frappe. C’est un événement loin de Beyrouth, dans la Békaa ou au Liban-Sud. J’entends des coups de feu et des tirs », dit-elle, soulignant que « c’est à cause de cette frappe que les choses changeront pour le meilleur et que d’importantes décisions, sur le plan international, seront prises ». Évoquant la conjoncture économique dans le pays, Hélène dit que la situation restera très mauvaise en début d’année et qu’elle peut même empirer. Il faut attendre que les choses changent et que le pays connaisse la prospérité. Par quels moyens le Liban vivra-t-il dans l’opulence ? « Après la seconde moitié de l’année, quand les choses changeront sur le plan politique, quand les négociations seront entamées, l’économie commencera à bouger, petit à petit », relève-t-elle. « C’est comme si les pays étrangers commenceront à faire plus confiance au Liban. L’image du pays va changer. Il y aura beaucoup d’investissements et des personnes placeront leur argent au Liban pour la réalisation de projets à venir », poursuit-elle, soulignant cependant que « cela ne viendra pas tout de suite. » Interrogée sur l’avenir du Hezbollah et sur la politique syrienne au Liban, Hélène sourit et indique qu’elle a déjà répondu aux deux questions. Que deviendra le chef du PSP, Walid Joumblatt ? Hélène demande spontanément : Qui est Walid Joumblatt ? On lui pose des questions précises, relatives au chef du PSP, et elle répond : « Il poursuivra ses projets, ne changera plus ses positions, et ne vous en faites pas pour lui, ses jours ne sont pas en danger. » Évoquant la situation des pays arabes, Hélène indique qu’il « faut penser à la roue qui tourne. Les changements toucheront les pays arabes, l’un après l’autre. Et l’Irak fait partie du lot », dit-elle. Hélène souligne encore qu’Oussama Ben Laden vit aux États-Unis et qu’il est protégé par certains Américains. Il se déplace librement. En 2005, il frappera de plus en plus dans le monde arabe, notamment en Arabie saoudite. Un pays européen fera face à une catastrophe naturelle. « Un important volcan se réveillera en Europe, c’est un volcan très puissant qu’on avait oublié », dit-elle. Une bonne nouvelle : les chercheurs mettront au point un médicament contre une maladie incurable. Des informations plus légères, sur le plan du showbiz libanais... Un jeune chanteur sera victime d’un accident, probablement prémédité. Sabah pourrait connaître des ennuis de santé. Elle publiera également ses mémoires. Pour l’année 2005 donc, Hélène ne prévoit que des événements positifs pour le Liban. En attendant la paix, nous pourrons donc lire tranquillement les mémoires de Sabah… On pourrait même accompagner la lecture d’une bonne tasse de café. Le marc séchera et Hélène pourrait y voir des bonheurs à venir. Patricia KHODER

L’année 2005 sera la bonne. Avec elle, beaucoup de changements – pour le meilleur – seront enclenchés au Liban. Hélène Maalouf, la voyante des stars du showbiz libanais, des princes arabes et des communs des mortels, le prédit, le voit, le sent. Et au Liban, cette année, un rêve de paix et de souveraineté commencera à prendre forme. À en croire Hélène, dès la seconde moitié...